Alain Maurice, Pierre Gautrand, le lundi 10 juin 2024Les meilleures brasseries de Paris
1. Le Train Bleu, la brasserie de Paris historique de la Gare de Lyon
La construction du Buffet de la Gare, brasserie plus tard renommée « Le Train Bleu », date de 1900. Le nouveau restaurant de Paris sort de terre pour l’Exposition Universelle, sous la supervision de l’architecte Marius Toudoire, également à l’origine de la Tour de l’Horloge de la Gare de Lyon. Mais au-delà des pierres, ce sont les 40 peintures des plafonds et des murs, caractéristiques du XIXe siècle, qui impressionnent. Les couleurs des destinations méditerranéennes, Orange, Cassis, Nice, Cannes, s’offrent aux regards ébahis.
Assurément un cadre grandiose pour une brasserie de Paris aujourd’hui associée à un chef emblématique, Michel Rostang. Si, en clin d’œil aux trains filant vers le Sud, le pâté croûte s’annonce « à la provençale » ou la daurade « à la méditerranéenne », le filet de sole demeure bien « à la dieppoise ». Dans la grande tradition française, le magnifique gigot d’agneau est servi à la voiture de tranche, le jarret de veau confit à la sarriette et le filet mignon de cochon fermier cuit au foin. Au moment du dessert, on assiste ravi au flambage de la crêpe Suzette en salle ou encore à l’atterrissage de généreuses bouteilles de rhum avec le baba, signature de cette belle maison gastronomique où se pressent touristes et personnalités sans discontinuer depuis l’inauguration par le Président de la République Emile Loubet en 1901.
Le Train Bleu
Gare de Lyon, place Louis Armand hall 1, 75012 Paris
01 43 43 09 06
Plus d'informations sur le site
2. Le Flandrin, brasserie historique de l’ouest parisien
Installé dans le charme d’une ancienne gare de la Petite Ceinture et réinventé en style Art déco, Le Flandrin cultive sa renommée depuis sa création en 1936. Cette aventure familiale en plein cœur du 16e arrondissement reste une adresse incontournable, aimée aussi bien par la bourgeoisie locale que par les étoiles du petit et grand écran. On murmure même que les ombres de Bebel et de sa bande hantent encore les lieux. Baignée d’une atmosphère sophistiquée et à contre-courant des tendances éphémères, la brasserie déploie sa terrasse ensoleillée où poussent des buis taillés à la française pour profiter des rayons printaniers et des douces soirées estivales...
-
Le Flandrin © Quentin Larcher
À l’intérieur, le nouveau comptoir à fruits de mer donne immédiatement le tempo d’une cuisine fraîche et de saison, revisitant la tradition des produits marins avec des huîtres creuses et plates, des tourteaux, des langoustines et du homard servis à l'assiette ou en plateau. La salle de 150 couverts, après quelques légers changements, conserve son charme d'antan avec ses tables nappées de blanc, ses murs crème, son nouveau sol aux motifs géométriques, ses assises confortables en velours rose et sa véranda aux élégants rideaux blancs.
-
Le Flandrin © Matthieu Salvaing
Du côté de l'assiette, Le Flandrin joue sur ses terres avec une cuisine classique et de bon aloi. En témoigne sa large carte d’une cinquantaine de propositions qui oscille entre bistrot et brasserie. Des débuts prometteurs en entrée : carpaccio de Saint-Jacques drapé de truffe noire du Périgord ou des cuisses de grenouille dodues en persillade. Pour le plat de résistance, gloire au feuilletage avec un généreux Vol-au-vent de ris de veau aux morilles ou à un filet de bœuf parfaitement saisi, marié à des frites croustillantes et un trio de sauces (morilles, béarnaise, poivre).
-
Le Flandrin © Quentin Larcher
Les palais plus raffinés se tourneront vers les linguines au homard, le foie de veau poêlé ou encore le turbot ou le bar entier à partager. Et pour clôturer en beauté, la carte des desserts propose une ribambelle de mets sucrés, chacun plus affriolant que le précédent : pavlova aux fruits rouges, baba au vieux rhum, Paris Brest, moelleux au chocolat... L’équipe courtoise et amicale assure un service continu du matin jusqu'au soir avec un large choix de plats, de l’oeuf mayonnaise à la sole meunière, au homard, en passant par la célèbre crème brûlée... Tout ce qu’on attend d’une brasserie française. Pierre Gautrand
Le Flandrin
4 place Tattegrain, 75116 Paris
01 45 04 34 69
Plus d'informations sur le site
3. La Fontaine Gaillon, l’éternel rendez-vous des épicuriens
Situé rue de La Michodière dans le deuxième arrondissement de Paris, cet hôtel particulier du XVIIe siècle est une adresse iconique du quartier. Tour à tour résidence du duc de Richelieu, décor du Bonheur des dames d’Émile Zola, bouillon traditionnel de Gérard Depardieu ou encore brasserie chic de Marc Veyrat, La Fontaine Gaillon a eu mille vies. Après trois années de fermeture, le restaurant a rouvert ses portes il y a quelques mois sous l’impulsion de la maison Fitz Group.
-
La Fontaine Gaillon Paris © Yann Deret
Sans rien sacrifier de son héritage et de son identité, La Fontaine Gaillon s’impose à nouveau comme une brasserie de Paris incontournable de la Rive droite. En cuisine, on retrouve la talentueuse cheffe Marie-Victorine Manoa qui célèbre du midi au soir une gastronomie française traditionnelle et raffinée. Escargots, volaille, ris de veau… Tous les grands classiques de la cuisine tricolore sont sublimés par des cuissons maîtrisées et des produits sélectionnés avec soin. La bâtisse historique a quant à elle été entièrement repensée par l’architecte d’intérieur madrilène, Lazaro Rosa-Violá. Un cadre art-déco feutré et chaleureux qui mêle le velours, les tapisseries et l’albâtre avec énormément de justesse. Enfin, la terrasse de La Fontaine Gaillon est une masterpiece à elle seule. Une véritable oasis poétique en plein Paris et face à la fontaine éponyme.
-
© Fontaine Gaillon
La Fontaine Gaillon
1 rue de la Michodière, 75002 Paris
01 83 64 82 94
Plus d'informations sur le site
4. Terminus Nord, la plus traditionnelle
Face à la gare du Nord, Terminus Nord est le rendez-vous des amoureux des grandes brasseries parisiennes. Rien d'un buffet de gare ou d’un restaurant gastronomique à Paris ! On est invité à poser ses valises et profiter de son grand comptoir en acajou, de ses marqueteries aux murs, de ses mosaïques d’époque, de ses cuivres rutilants, de ses banquettes de moleskine. Mêlant Art Déco et Art Nouveau, l’atmosphère est intemporelle, l’esprit parisien par excellence. Avec une touche de chic depuis que l'architecte anglais John Whelan lui a refait une beauté en 2019.
-
Terminus Nord © DR
Elle n'attire d'ailleurs pas que les voyageurs entre deux trains. Familles, touristes, hommes d'affaires, ladies and gentlemen viennent y chercher le meilleur de la brasserie parisienne, service compris. L’assurance aussi de trouver une cuisine française, franche et réconfortante. Les classiques sont respectés, un brin modernisés : œuf mollet aux morilles, pâté en croûte, gros escargots de Bourgogne, choucroute strasbourgeoise, côte de cochon rôtie perpétuent la belle tradition. La soupe est bien sûr gratinée et aux petits oignons. Si vous aimez les fruits de mer, vous serez à la fête : « Assiette du voyageur », « Plateau du Terminus Nord », « Plateau Royal ». Pour les desserts, c’est crème brûlée, baba au rhum, île flottante, tarte des demoiselles Tatin. L'attente à Gare du Nord n'aura jamais été aussi délicieuse.
Terminus Nord
23 rue de Dunkerque, 75010 Paris
01 42 85 05 15
Plus d'informations sur le site
5. La Closerie des Lilas, une institution de la Rive Gauche
Renaud la surnommait la « Close ». Lénine y jouait aux échecs. Haut lieu de la vie parisienne (et de la bourgeoisie encanaillée) depuis les années 1900, la Closerie des Lilas a vu défiler tout le gotha des arts et des lettres. Du mouvement des parnassiens aux surréalistes, de Modigliani à Picasso, de Jean-Paul Sartre à Oscar Wilde, écrivains, peintres et poètes s’y retrouvent. Sur le comptoir du bar qu’il fréquente assidûment, Ernest Hemingway écrit l’essentiel du « Soleil se lève aussi » (The sun also rises). Aujourd’hui, rien n’a changé. Ni le style Art Déco, ses banquettes de moleskine rouge, ses tables de bois brun, ses vieilles glaces et ses lambris de bois ; ni la terrasse bucolique, abritée des regards. On y croise les éditeurs du quartier et leurs auteurs, quelques politiques attablés à côté d’artistes, des curieux de passage. La Closerie est restée une institution de la Rive Gauche, joyeux mélange d’élégance et de décontraction.
-
© La Closerie des Lilas
On y vient aussi pour la carte de sa brasserie qui, elle aussi, a ses stars : œuf mayonnaise et céleri rémoulade, terrine de campagne maison et escargots « Géants de Bourgogne », quenelles de brochet, sole meunière, épaule d'agneau confite ; sans oublier les incontournables fruits de mer. Toujours de bon ton. Mais la vraie star du lieu, c'est le tartare, exécuté dans les règles de l'art. La carte des vins est à la hauteur de l'histoire du lieu...
La Closerie des Lilas
171 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris
01 40 51 34 50
Plus d'informations sur le site
6. Bofinger, la halte après l'opéra Bastille
Imaginez que la brasserie Bofinger a été inaugurée en 1864 ! Et dès cette époque elle multiple les innovations : c’est le premier établissement parisien où l’on sert de la bière à la pression, d’où son nom de Brasserie et où on peut s’installer à toute heure et ne commander qu’un plat : une première ! En 1919, la Brasserie a droit à une rénovation et suivant la mode adopte un superbe décor Art Nouveau où la vaste salle à manger hérite d’une immense coupole à motifs floraux, s’habille de miroirs biseautés, de luminaires en pâte de verre, de banquettes en cuir…
-
Salle sous la verrière © Bofinger
Au menu de cette ambassade alsacienne à Paris, la choucroute est reine sous toutes ses formes de la strasbourgeoise à la choucroute royale de la mer avec demi homard (mais oui !), haddock, bar, saumon d’Écosse. Comme on est là, on opte pour la choucroute signature Bofinger arrosée au Crémant d’Alsace avec jarret de porc, saucisse blanche, au cumin et de Strasbourg, poitrine fumée, échine… une expérience pour appétit solide. Tous les plats chers aux Alsaciens tiennent le haut du pavé : kouglof et flammekueche et aussi quelques grands classiques : filet de bœuf Châteaubriand grillé béarnaise, noix de Saint-Jacques rôties, rognons de veau flambés au Cognac. Le dimanche, il y a même un gigot d’agneau rôti à l’os tranché accompagné de gratin Dauphinois. Sans oublier autres vedettes du lieu : les coquillages et les crustacés qui paradent sur différents plateaux de fruit de mer.
Bofinger
5-7 rue de la Bastille, 75004 Paris
01 42 72 87 82
Plus d'informations sur le site
7. La Rotonde, le rendez-vous des "Montparnos"
Là aussi on a affaire à une véritable institution qui a reçu tout au long du XXè siècle les écrivain et artistes les plus prestigieuses de l’époque : Picasso, Modigliani, Cocteau, Gershwin, Foujita, Derain, Fitzgerald, Debussy, Stravinski, Hemingway Fitzgerald… Derrière la façade de ce lieu, emblématique des « Montparnos », on découvre la déco typique des brasseries comme on les aime : grandes banquettes en velours rouge, tables nappées de blanc, salons spacieux boisés, grands miroirs. Dès le matin et jusque tard dans la nuit, la Rotonde accueille les amateurs de qualité et ne reniant pas son passé reste le rendez-vous des éditeurs et des écrivains. Tout ce beau monde se régale d’une cuisine soignée et typiquement française où le poisson occupe une place de choix sur la carte : tartare de saumon d’Écosse, soupe de poissons maison, haddock poché à l’anglaise, beurre blanc filet de Bar de « Corse » au citron confit, riz sauvage, pavé de Turbot poché, sauce Hollandaise… Sans oublier quelques plats très classiques : cœur de filet de bœuf, épaule d’agneau (de chez Desnoyers) rôtie à l’ail. Dès les beaux jours tout le monde se précipite sur la vaste terrasse pour profiter de l’animation de Montparnasse et observer le va et vient des passants.
-
Façade de nuit © La Rotonde
La Rotonde
105 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris
01 43 26 48 26
Plus d'informations sur le site
8. Belles lettres et bonne chère au Drouant
Drouant est une brasserie chic et intemporelle, symbole de gastronomie traditionnelle. On y décerne le prix Goncourt depuis 1914 et le Renaudot depuis 1926 ! À deux pas de l’Opéra, sur la charmante place Gaillon, ce temple de la littérature française et de la cuisine bourgeoise continue d'aimanter le Tout-Paris. Indémodable ! Il y a le décor d’abord. Code Art déco avec un mélange de mosaïques, de boiseries, de velours, de coquillages. Au fond de la salle, le monumental escalier en fer forgé de Ruhlmann, célèbre décorateur des années 1920, conduit à des salons feutrés et à la salle à manger où les Goncourt se réunissent.
-
Drouant Restaurant © DR
Côté cuisine, les fourneaux de la maison ont été confiés à Romain Van Thienen, formé auprès de Cyril Lignac et Yannick Alléno. Les recettes signatures sont restées fidèles à un savoir-faire, à mi-chemin entre cuisine bourgeoise et esprit bistrot parisien : pâté en croûte aux trois viandes, fricassée d'escargots de Bourgogne, vol-au-vent façon Frères Goncourt, canard à l'orange, ris de veau en fricassée… poireaux vinaigrette. La côte de veau est découpée devant le client « pour cultiver l’expérience du geste » ; les Madeleines de Proust, géantes, sont servies avec du chocolat fondu et de la crème fouettée. La carte s'accompagne de la plus belle cave de Rhône de la capitale, dit-on.
Restaurant Drouant
16-18, place Gaillon, 75002 Paris
01 42 65 15 16
Plus d'informations sur le site
9. Bœuf Couronné, grand spécialiste de la viande
Adresse incontournable depuis la fin du 19ème siècle des amateurs de viande en raison de sa proximité avec les abattoirs de La Villette. Le Bœuf Couronné reste le dernier établissement du quartier spécialisé dans la viande ayant survécu à la disparition des abattoirs. La déco a été revue en 2016 sans rien perdre de son caractère : suspensions en laiton, fauteuils de velours rouge, banquettes en cuir, lampadaires aux globes d'opaline, carrelage à motif géométrique, linge de table immaculé, serveurs en costume traditionnels. La gastronomie française est ici célébrée avec faste : escargots de Bourgogne, ravioles du Dauphiné, noix de Saint-Jacques et bien sûr le bœuf, star incontestée de la carte. Les solides appétits apprécient de pouvoir choisir entre 12 morceaux de bœuf différents, dans la rubrique Les historiques des Maquignons de la Villette : la bavette d’aloyau, le pavé des mandataires (250 g), le Chateaubriand des bidochards (700 g) ou encore la côte de bœuf (1,2 kg), sans oublier les spécialités du Bœuf : t l’incontournable tartare, le magret de canard, la tête de veau « Vieille France ». Les desserts sont impeccables et classiques eux aussi : baba au rhum, crêpes suzette flambées au Grand-Marnier, profiteroles préparées à la commande…
-
Salle © Bœuf Couronné
Bœuf Couronné
188 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris
01 42 39 44 44
Plus d'informations sur le site
10. Les Deux Magots, repaire littéraire de Saint-Germain
On ne boude pas son plaisir en s’installant aux Deux Magots, ce lieu emblématique de Saint-Germain-des-Prés depuis 140 ans. Sa grande salle à la déco inchangée a vu défiler sur ses banquettes de cuir rouge les plus grandes figures de la littérature, de la musique, du cinéma et de la mode, d’Apollinaire à Paul McCartney en passant par Simone de Beauvoir, Camus, Hemingway, Aragon, Vian, Picasso, et bien d’autres encore. Et, si vous vous demandez pourquoi les Deux Magots s’appellent ainsi c’est en raison des deux statues chinoises dominant la grande salle : le terme magot désignant des bibelots ou des statues chinoises du XIXe siècle, époque où cette adresse était occupée par une quincaillerie tenue par deux Asiatiques.
-
Façade © Les Deux Magots
Le matin, on opte pour un chocolat chaud, considéré le meilleur de Paris. Sur la carte, on apprécie les plats bien français. Le tartare d’avocat et crevettes roses, relevé d’une sauce avec une pointe de citron au citron est un sans-faute, que l’on a partagé sans rester sur sa faim, plus roboratifs, les 6 escargots géants et sauvages de Bourgogne, bien vu, le filet de bar sauce vierge, est remarquablement bien cuit. Les brindilles apprécieront les salades : salade de l’écrivain, salade Deux Magots… On trouve aussi des plats à partager : croqu’apéro jambon ou poulet, assiette de charcuterie et fromages. Les desserts sont sans surprise : tarte tatin façon Deux Magots, salade de fruits frais, profiteroles. Bon à savoir le brunch du dimanche vaut vraiment le déplacement.
Les Deux Magots
6 place Saint-Germain-des-Prés, 75006 Paris
01 45 48 55 25
Plus d'informations sur le site
11. Hôtel du Louvre et Brasserie Bocuse en cuisine
Une brasserie à Paris qui regarde vers Lyon. Au printemps 2019, ce fut l’événement. La maison Bocuse ouvrait une Ambassade à Paris. Entre la Comédie-Française et le Conseil d'État, face au Palais Royal et au musée le plus célèbre de France, dans la cuisine du renommé Hôtel du Louvre. On attendait ça depuis 1965 et les trois étoiles de celui qui incarnera pendant plus de cinquante ans, dans son Auberge du Pont de Collonges, la gastronomie Lyonnaise et le savoir-faire français. Il fut désigné « Chef du siècle » en 2011. Disparu en 2018, le souvenir de Monsieur Paul est omniprésent en salle. Des photos veillent sur les murs, les banquettes rouges et le carrelage en damier, les garçons de café en uniforme.
-
Maison Bucose © DR
Évidemment sur les incontournables plats qui ont fait sa renommée : soupe à l’oignon gratinée, rosette de Lyon véritable, saucisson en brioche, salade lyonnaise avec frisée, lardons et œuf poché, escargots de Bourgogne persillés, poulet de Bresse « Miéral » aux morilles, quenelle de Brochet sauce Nantua, foie de veau poêlé escorté de sa purée de pommes de terre… On achève avec les gaufres « grand-mère Bocuse » et des crêpes Suzette flambées en salle. Une cuisine généreuse qui permet aux Parisiens et aux Franciliens, aux touristes des quatre coins du monde, aux hommes d’affaires cravatés et dotés d’un solide appétit, de découvrir in situ la cuisine lyonnaise de la maison Bocuse.
-
Hôtel Du Louvre - Brasserie Du Louvre © DR
Brasserie du Louvre
Place André Malraux, 75001 Paris
01 44 58 37 21
Plus d'informations sur le site
12. Brass, la petite nouvelle
Ah enfin un nouveau venu (inauguré au printemps 2025) qui n’hésite pas à rentrer dans le cercle très fermé des brasseries. Et pas n’importe où ! tout simplement au carrefour Mabillon et il s’intègre parfaitement au paysage germanopratin. Orchestrée par Mathieu Bucher et ses associés Franck, François et Thomas, Brass cette brasserie veut donner un petit coup de pep’s au quartier. Imaginée par la talentueuse Dorothée Meilichzon la déco ne renie pas l’esprit qui fait le succès du genre : la première salle affiche plafond à caissons, sol en mosaïque, nappes blanches, couleurs chaudes : brun des boiseries et rouge et un piano rouge qui est la promesse de soirées jazz… Dans la seconde pièce sur le côté, l’ambiance est plus intime avec ses banquettes arrondies, sa moquette et son vieux phono. La carte assume ses classiques avec brio et sans esbroufe tels la tartine d’os à moelle délicieuse, les œufs mayo servi avec une laitue à l’assaisonnement étonnant, la mythique soupe à l’oignon parfaitement gratinée, sans oublier bien sûr les noix de Saint-Jacques impeccables et le Château filet béarnaise, une valeur inébranlable. En dessert bien sûr, on ne rate pas le spectacle de la crème brûlée enflammée devant vos yeux ! Enfin, question cave la sélection des vins propose quatre-vingt références sans faire flamber le prix des flacons : on aime !
-
Salle du restaurant © Brass
Brass
131 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
01 43 73 73 44
Plus d'informations sur le site
13. Lipp, la tradition politique
Dans cette véritable institution parisienne, il n’est pas rare de croiser hommes politiques dont nos présidents, écrivains et stars de haut vol qui viennent y échanger quelques confidences et… se montrer ! Depuis 1880 Lipp, du nom de son fondateur Léonard Lipp ayant fui l’Alsace devenue province allemande, est une adresse dont la réputation n'est plus à faire. Dans un décor classé monument historique depuis 1989, aux airs un rien Belle Epoque : carrelages ornés de motifs floraux, miroirs, boiseries et banquettes en cuir marron, on est accueilli comme des vieux amis, cela fait plaisir ! La cuisine généreuse met en avant des plats bien français : filets de harengs, pommes à l’huile, escargots de Bourgogne Label Rouge, pâté de campagne de la Maison Conquet, Laguiole, andouillette AAAAA sauce moutarde, pot-au-feu, brandade de morue, entrecôte de Bavière maturée (pour deux) et bien sûr 3 choucroutes : garnie au jambon blanc "Le Bellocq", spéciale LIPP, au jarret de porc et de la mer. Bien vu : le choix entre deux plats sur le menu du jour inchangé depuis les années 30 : cassoulet, vol au vent, blanquette de veau… tout ceci fleurant bon la tradition. En dessert ne pas zapper l’île flottante, la crème caramel et la mousse au chocolat maison, vous avez dit tradition ?
-
Table dressée © Lipp
Lipp
151 boulevard Saint-Germain, 75006 Paris
01 45 48 53 91
Plus d'informations sur le site
14. Maison François 1er, Paris 8
Cette brasserie du prestigieux triangle d’or parisien, imaginée comme une table intimiste à la décoration soignée par l'architecte Nathan Litera, reprend la place (et une partie du nom) du bar à vin L'Écluse François 1er. Ouverte en 2025, l'adresse située à deux pas des Champs-Élysées et de l’Avenue Montaigne réinterprète avec raffinement les grands classiques de la cuisine tricolore : carpaccio d’artichauts violets, risotto aux gambas, belle salade de crabe, tartare de filet au couteau, bar vapeur à l’huile d’olive…
-
Maison François Ier © Matthieu Salvaing
Le tartare de thon à l’avocat est proposé en entrée et peut, grâce à sa générosité rarement rencontrée dans les assiettes parisiennes, être dégusté en plat pour les petits appétits férus de fraîcheur. Le pavé de saumon vapeur, escorté d’une sauce meunière, d’une purée maison et d’un citron en aumônière est tout bonnement impeccable. En dessert, on se laisse tenter par l'une des pâtisseries maison : tarte au chocolat, Paris-Brest, cheesecake ou tarte au citron. La décoration, signée Nathan Litera, apporte une touche de sophistication à l’expérience bistronomique : bois précieux, marbre vert de mer et griotte, ainsi que des luminaires élégants contribuent à l’ambiance chic du lieu. Pour des réunions ou des dîners en toute discrétion, la brasserie dispose même d'une salle privée à l’arrière. Belle carte d'apéritifs. Pierre Gautrand
Brasserie François 1er
64 rue François Premier, 75008 Paris
09 67 47 94 04
Plus d'informations sur le site
15. La Coupole, symbole de Montparnasse
Camus avait sa table attitrée (la 149), Jean-Paul Sartre laissait des pourboires majestueux. Le dimanche, Gainsbourg déjeune avec Birkin. Même si La Coupole, grande comme un hall de gare (800 m2 au sol et deux étages), s’est assagie, moins bohème, on y croise encore aujourd’hui les fantômes de Joséphine Baker, Cocteau, Hemingway, mondains et petites gloires, le monde des arts, des lettres, de la nuit, au coude-à-coude… souvent levé. Véritable bijou Art déco, l’auguste dame a gardé son lustre et son cachet : pilastres peints, mosaïques d’inspiration cubiste, gigantesque bar à huîtres, cocktails maison, ballet des serveurs des grandes brasseries d’antan.
-
© La Coupole Instagram
La Coupole est un livre d’histoire, le symbole du Montparnasse des années 1920, de la joie de vivre. Les plats emblématiques sont restés à la carte : curry d'agneau chapeauté de copeaux de noix de coco (servi depuis 1927), œuf en meurette façon grand-mère, os à moelle à la bordelaise, foie de veau en persillade, ou encore filet de bœuf au poivre. Le chou de Pontoise farci de saucisse de Morteau et l’andouillette 5A sont bien là ; comme la belle sole meunière, les plateaux de fruits de mer, les tartes fines aux pommes et les crèmes brulées. Accompagnés d’un soupçon d’ivresse beaujolaise… On ne sait plus où donner de la tête dans cette brasserie de Paris. Chaque plat reflète une cuisine de brasserie à la française et des agapes historiques.
La Coupole
102 boulevard du Montparnasse, 75014
01 43 20 14 20
Plus d'informations sur le site
16. Le Wepler, témoin du quartier Montmartre
Au pied de la butte de Montmartre dans le 18ème arrondissement le Wepler a été témoin de l’histoire du quartier depuis 1892. Il a reçu (lui aussi) des artistes célèbres comme Utrillo, Toulouse-Lautrec, Modigliani, Apollinaire, Henri Miller, Chabrol, Truffaut... Dans un décor Art déco, on s’installe sur des banquettes en moleskine rouge, sous une peinture de Tamara de Lempicka servis par des garçons portant les mythiques tenues blanches et noires pour se régaler de quelques plats signatures des brasseries parisiennes. Dès le matin, on peut se régaler d’un chocolat chaud maison. Plus tard, Wepler étant connu pour servir parmi les meilleures huîtres de Paris on ne résiste pas à un plateau de fruits de mer. Ensuite, entre les fameux oeufs mayonnaise du Wepler, la soupe de poissons des mareyeurs, la joue de bœuf confite façon grand-mère, la sole française meunière ou à la plancha, le confit de canard du Sud-Ouest difficile de choisir. C’est aussi le lieu tout trouvé pour les fans de choucroute, elle est proposée ici non seulement de manière classique mais aussi en version « marine » avec un trio de poissons. Enfin sachez que, comme quelques autres brasseries de Paris, le Wepler est fier de son prix littéraire.
-
Salle © Wepler
Wepler
14 place de Clichy, 75018
01 45 22 53 24
Plus d'informations sur le site
17. La Lorraine, coquillages et crustacés
La brasserie culte des Ternes inaugurée en 1919 avait un peu perdu de son lustre, mais Laura Gonzalez, designer vedette de bien des tables parisiennes est passée par là et on ne peut que s’en féliciter ! Elle a su garder le look un rien Art Déco du lieu tout en lui insufflant une note marine. Poissons et étoiles de mer batifolent sur une longue fresque murale d’où Poséidon veille sur la salle, des cordages de bateau s’enroulent autour des colonnes et au sol une mosaïque de Pierre Mesguich où nagent des poissons colorés accueille les visiteurs, rien ne manque à l’appel du large ! On adore dès les beaux jours, la terrasse XXL plein sud, le bar américain et toujours l’une des marées les plus fraîches au monde. Rabah Guechoud, trois fois sacré Meilleur Écailler de France, met en avant coquillages et crustacés sur de fabuleux plateaux de fruits de mer. La carte du chef Ludovic Olmeta, affiche une large variété de plats : poëlée de supions au chorizo ibérique, classiques escargots de Bourgogne, fish and chips comme Outre-Manche et un vol-au-vent au ris de veau. Et pas question de quitter les lieux sans goûter aux crêpes flambées au Grand Marnier : une mise en scène grandiose et un goût divin…
-
Façade © La Lorraine
La Lorraine
2 place des Ternes, 75008 Paris
01 56 21 22 00
Plus d'informations sur le site








