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Mathieu BelayMathieu Belay, Le lundi 09 juin 2014
Hôtels du mois

À Saint-Germain-des-Prés, L’Hôtel de vos rêves

Rue des Beaux-Arts au cœur du Saint-Germain-des-Prés chic et arty se cache une adresse aussi secrète qu’intimiste. Chambres luxueuses, restaurant gastronomique, bar élégant et service aux petits soins, L’Hôtel s’impose comme l’un des plus beaux établissements de la capitale.
  • L'escalier en spirale, puits de lumière et symbole architectural de l'hôtel | © Amy Murrell
    L'escalier en spirale, puits de lumière et symbole architectural de l'hôtel | © Amy Murrell
  • Chambre de la catégorie Chic, décorée l'honneur des résidents célèbres de l'établissement | © Amy Murrell
    Chambre de la catégorie Chic, décorée l'honneur des résidents célèbres de l'établissement | © Amy Murrell
  • La terrasse de la Suite Cardinale dominant les toits du quartier | © Amy Murrell
    La terrasse de la Suite Cardinale dominant les toits du quartier | © Amy Murrell
  • Entrée de L'Hôtel | © Amy Murrell
    Entrée de L'Hôtel | © Amy Murrell
L’Hôtel accueille les personnalités des arts, les dandys germanopratins et tous ceux qui fuient le faste « bling bling » de la Rive Droite.

 

Evoquer les hôtels de luxe parisien et immédiatement les images des grands palaces traditionnels de la Rive Droite défileront dans les yeux de votre interlocuteur. Le Ritz, le Meurice, le Crillon ou le George V ou plus récemment le Mandarin Oriental ou le Shangri-La. Trouver un hôtel de luxe de l’autre côté de la Seine paraît même relever de la gageure alors que le Lutetia – qui a d’ailleurs fermé ses portes pour rénovation pour les trois prochaines années – était bien loin d’offrir le niveau attendu d’un 5-étoiles contemporain.

Pourtant depuis des décennies une adresse aussi discrète qu’exclusive fait les beaux jours de la Rive Gauche. L’Hôtel – c’est son nom – accueille les personnalités des arts, les dandys germanopratins et tous ceux qui fuient le faste « bling bling » de la Rive Droite.

Mais pour bien comprendre ce qu’est L’Hôtel, un petit retour en arrière s’impose. 
 

De la Reine Margot à Grace Kelly en passant par Oscar Wilde

C’est à l’emplacement précis où la Reine Margot venait vivre ses amours secrètes que le mythique hôtel de la rue des Beaux-Arts a vu le jour sous la Restauration.

En 1824 furent ainsi posées les premières pierres de l’édifice actuel, devenu hôtel de voyageurs sous la dénomination Hôtel d’Allemagne dans un premier temps puis Hôtel d’Alsace consécutivement à la guerre franco-prussienne de 1870.

Alors modeste établissement de la Rive Gauche, l’Hôtel d’Alsace est connu pour avoir été la dernière résidence terrestre d’un Oscar Wilde gravement affaibli par la maladie. Si on lui prête cette fameuse phrase « je meurs au dessus de mes moyens » qui put faire penser que le poète vivait dans le luxe, d’autres éléments prouvent que l’Hôtel d’Alsace n’était alors qu’un hôtel de quartier sans faste particulier.

Oscar Wilde aurait ainsi tenu les propos suivants dans les semaines précédents sa mort : « Mon papier peint et moi nous livrons un duel à mort. L'un ou l'autre de nous va devoir s'en aller ». Papier peint que l’on peut voir sur l’image de Wilde sur son lit de mort réalisée par son ami Maurice Gilbert, et qui témoigne en effet d’un état de délabrement avancé de l’hôtel.

On est en novembre 1900, la légende est en marche.

Les décennies qui suivront consacreront l’adresse de la rue des Beaux-Arts comme the place to be parmi les personnalités des arts et les célébrités. Jean Cocteau, Mistinguett, Ava Gardner, Liza Minelli, Frank Sinatra, Salvador Dali, Grace Kelly, Jorge Louis Borges, Natalie Wood, la liste des résidents célèbres de l’hôtel – devenu L’Hôtel  en 1963 après son rachat par l’industriel Edmond Dreyfus – ressemble à s’y méprendre à un Who’s who des grands artistes du XXème siècle. L’atmosphère tranquille séduit alors les plus grandes stars soucieuses de préserver leur intimité dans un hôtel à la discrétion proverbiale.

  • Lobby de l'hôtel décoré par Jacques Garcia | © Amy Murrell
  • Le fameux escalier en spirale donnant accès aux chambres | © Amy Murrell

 

On oublie rapidement l’agitation de la ville pour se laisser envahir par un sentiment de bien-être et de tranquillité rare à Paris.

 

Le plus intimiste des 5-étoiles parisiens

Un demi-siècle après cet âge d’or qui a vu l’hôtel de la rue des Beaux-Arts s’imposer comme le refuge discret des esthètes et des nomades élégants, L’Hôtel reste plus que jamais l’une des plus adresses les plus raffinées pour séjourner avec style dans la capitale.

Entre deux galeries d’art, l’entrée de l’Hôtel se fait presque secrète. Ni voiturier, ni chasseur ici, mais un simple bélier d’argent surmontant la porte et une plaque indiquant qu’Oscar Wilde est mort ici nous confirment que l’on est arrivés au bon endroit.

Une fois le seuil de la porte franchi, la magie opère immédiatement. Le temps semble être suspendu dans ce lobby historique remis au goût du jour par Jacques Garcia au début des années 2000. Gravures de Jean Cocteau, canapés Napoléon III, fresques peintes à la main, lumières tamisée : on oublie rapidement l’agitation de la ville pour se laisser envahir par un sentiment de bien-être et de tranquillité rare à Paris.

Un coup d’œil à la spectaculaire cage d’escalier en spirale – véritable signature architecturale des lieux – permet de confirmer la première impression : L’Hôtel n’est pas un hôtel comme les autres. Un sentiment conforté à la découverte des chambres et suites qui composent l’établissement. Au nombre de 20 au total – ce qui fait de L’Hôtel le plus petit 5-étoiles parisien – de par leur taille, leur agencement et leur décoration signée Jacques Garcia, elles sont toutes uniques. Le décorateur français, avec son sens habituel de la théâtralisation,  a su pour chacune d’entre elles imaginé un univers délicat et sophistiqué.

Pas besoin d’en voir plus, on est déjà séduits.

Une adresse aussi pour les Parisiens

Il manque souvent aux boutique hotels un restaurant et un bar dignes de ce nom. Ce n’est pas le cas à L’Hôtel qui dispose de beaux atouts pour attirer bien au-delà des résidents de l’hôtel, une clientèle parisienne intransigeante en matière de bonne chaire.

Commençons par le restaurant. Sobrement – et assez logiquement – intitulé Le Restaurant, il est le terrain de jeu du jeune chef Julien Montbabut, 29 ans seulement, qui y exerce ses talents depuis mai 2011 et a permis à l’établissement de conserver sa précieuse étoile Michelin. Il faut dire que le Restaurant a tout ce qu’il faut pour séduire les plus exigeants des gourmets parisiens. La cuisine évidemment, qui, si elle ne prétend révolutionner le genre se montre tour à tour sophistiquée, précise, goûteuse, délicate et plaisante pour les yeux. Mais aussi le cadre. Avec ses allures de salon privé lové sous une verrière, le restaurant se révèle être un écrin cosy, idéal pour un dîner romantique. Aux beaux jours, la salle s’ouvre vers l’extérieur révélant alors une terrasse de poche, aussi charmante qu’inattendue, sur laquelle on déjeune au son d’une jolie fontaine.

Côté bar, on retrouve un lieu feutré à l’atmosphère intemporelle typique des plus élégants bars d’hôtels du monde. Jazz des années 30 en fond sonore, cocktails créatifs – servis à prix raisonnables, contrairement aux palaces – et service impeccable en font l’une des meilleures adresses de la Rive Gauche pour prendre un dernier verre avant de retourner à ses pénates. La présence de Johnny Depp, Quentin Tarantino, Monica Bellucci ou Annie Leibovitz ne surprendra pas l’habitué des lieux, accoutumé aux va-et-vient des stars dans ce bar confidentiel très en vue.

Décidément, L’Hôtel a tout pour plaire. 

  • Tête de lit dans une chambre Chic | © Amy Murrell
  • Junior Suite | © Amy Murrell

 

 

Les 10 raisons qui rendent L’Hôtel incontournable

Voyageur de passage dans la capitale ou parisien, les raisons de faire un détour par la rue des Beaux-Arts ne manquent pas. On vous les résume ici.

- Le riche passé des lieux : les amateurs d’hôtels empreints d’histoire seront aux anges dans cet hôtel qui a vu mourir Oscar Wilde.

- Les chambres : délicieusement redécorées par Jacques Garcia en 2000, elles sont un modèle de charme et de confort ouaté.

- La situation de rêve Rive Gauche, au beau milieu des plus belles galeries de la capitale, à deux pas de Saint-Germain-des-Prés et des quais de Seine.

- Le bar feutré et confidentiel, tout simplement parfait dans son genre. Les stars du cinéma et de la mode l’adorent.

- La piscine et le hammam dans les caves voûtées du XVIIIème, à  la manière de thermes romains. Idéal pour se relaxer en fin de journée en toute intimité (les lieux sont entièrement privatisables pour une heure - et gratuitement s’il vous plaît -  sur demande)

- Le Restaurant : on y mange divinement bien, dans un décor aussi chic que confortable et à des prix raisonnables pour un étoilé (45 euros la formule au déjeuner), que demander de plus ?

- La Suite Cardinal : elle est la plus vaste de l’hôtel et dispose d’une terrasse exceptionnelle surplombant les toits du quartier. Un rêve.

- Les produits de bain Green & Spring : naturels et produits artisanalement au Royaume-Uni, ils sont la marque de fabrique du groupe anglais A Curious Group of Hotels qui possède L’Hôtel.

- Les prix accessibles : dans une ville où les palaces affichent des prix à quatre chiffres pour une chambre standard, les tarifs plus raisonnables de L’Hôtel sont les bienvenus.

- Le service : souriant, efficace, discret sans être distant, il est d’une rare qualité pour Paris, et mérite amplement ses 5 étoiles

  • Un autre angle de la salle à manger | © Amy Murrell
  • La terrasse de poche du Restaurant, ouverte aux beaux jours | © Amy Murrell

 

Pratique

L'Hôtel

A partir de 275 euros la nuit

13 rue de Beaux-Arts, Paris 6ème, France

Tél: +33 1 44 41 99 00 
Site Web : http://www.l-hotel.com/ 
E-mail : stay@l-hotel.com

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