Qaanaaq ou la nouvelle Thulé : chez les Inughuit du Nord-Groenland
De Pythéas à Rasmussen : le mythe de Thulé
Mentionné en premier par le Grec Pythéas, le nom de Thulé sera identifié, au fil des siècles et selon les auteurs, à diverses contrées nordiques, du nord de l’actuelle Grande Bretagne, à la Scandinavie ou à l’Islande. Mais Thulé est avant tout synonyme d’un Nord mythique et inaccessible, une frontière ultime comme dans l’expression Ultima Thulé introduite par Virgile dans les Géorgiques. Le nom s’attache pourtant au Nord-Groenland lorsque l’explorateur dano-groenlandais Knud Rasmussen fonde en 1910 à Cape York son comptoir commercial qu’il nomme “station de Thulé”. Quand en 1951, pendant la guerre froide, l’US Air Force installe une base à proximité du village esquimau d’Umanaq (à ne pas confondre avec la ville du même nom 900 km plus au sud), elle prend le nom de base de Thulé. Après deux ans de cohabitation plus ou moins heureuse avec les esquimaux polaires, ainsi qu’on les appelle à l’époque, les Américains jugeront finalement leur présence indésirable. Qu’importe que les esquimaux aient occupé la région depuis des siècles, ce sont eux qui devront déménager, une centaine de kilomètres plus au nord, à Qaanaaq – parfois appelée “nouvelle Thulé”.
Sur les traces de Peary et des grands explorateurs
Nous avons mentionnée Knud Rasmussen mais c’est aussi dans les environs de Qaanaaq que Robert Peary a écrit quelques unes des pages les plus illustres d’histoire polaire. Celui qui allait se disputer avec Cook le titre de vainqueur du pôle (les analyses modernes montrent qu’en toute vraissemblance ni l’un ni l’autre n’y sont parvenus encore que cela fasse encore débat concernant Peary) avait établi dans les années 1890 son camp de base Anniversary Lodge au fond de Bowdoin Fjord - voir plus bas - situé juste à l’est de Qaanaaq.
De fait Peary s’était si bien intégré à la population locale qu’il apprit non seulement les techniques de survie des esquimaux polaires mais eut une relation avec une jeune inuk, Aleqasina, qui lui donna deux enfants. Quand plus tard son épouse Joséphine, venue le rejoindre au Groenland, eut vent de l’affaire elle en fut profondément blessée et lui écrivit une longue lettre ; pourtant, pas rancunière, elle alla jusqu’à s’occuper personnellement d’Aleqasina quand celle-ci tomba malade et sa survie paraissait incertaine. Quant à Matthew Henson, l’aide de camp afro-américain de Peary, il eut également un fils avec une femme inuk. Aujourd’hui tous deux ont de nombreux descendants comme le relate cet article du Daily Mail et il est fort probable que vous croiserez quelqu’un nommé Peary si vous allez à Qaanaaq.
Un demi-siècle plus tard, en 1950-1951, l’ethnologue français Jean Malaurie a hiverné à Siorapaluk, village voisin de Qaanaaq (voir plus bas). Il en a tiré Les derniers rois de Thulé, le premier titre de la collection Terre Humaines dont il est le fondateur. Nous avons nous-même eu la chance de rencontrer en 2009 certains des habitants qui l'ont connu lorsqu'en 1969 il tourna le film documentaire éponyme.
Pour aller plus loin : quelques références bibliographiques
En français
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Jean Malaurie, Ultima Thulé, de la découverte à l’invasion, Éditions du Chêne, 2016.
Nouvelle édition de cet ouvrage de référence sur l’exploration arctique et la conquête du Pôle.
- Jean Malaurie, Les derniers rois de Thulé, coll. « Terre Humaine », Plon.
Ce classique, premier titre de la collection « Terre Humaine » fondée par Jean Malaurie, relate l’expérience de ce dernier lorsqu’il hiverne à Siorapaluk en 1950-1951.
«Karnah [Qaanaaq] is the most delightful spot on the Greenland coast. Situated on a gently southward sloping knoll are the igloos and tupiks, where I have spent many pleasant days with my Esquimo friends and learned much of the folklore and history. » - Matthew Henson
En anglais
- Matthew Henson, A Journey for the Ages: Matthew Henson and Robert Peary’s Historic North Pole Expedition, 2016.
Une réédition des mémoires du compagnon noir de Peary publiée pour la première fois en 1912 sous le titre A Negro Explorer at the North Pole préfacée par S. Allen Counter, prof. de neurologie à Harvard et directeur de l’Explorers Club.
- Knud Rasmussen, The People of the Polar North, édité par G. Herring, 1908.
Remarquable document sur les esquimaux polaires ; Rasmussen écrit avec l’oeil d’un ethnologue tout en évitant les préjugés de son temps, étant lui-même groenlandais et de culture inuit.
- Robert E. Peary, Northward over the Great Ice, 1914.
Le récit en deux volumes des expéditions de 1886 et de 1891 à 1897 par l’explorateur lui-même. Disponible en ligne sur archive.org
- Stephen R. Bown, White Eskimo: Knud Rasmussen's Fearless Journey into the Heart of the Arctic, Da Capo Press, 2015.
Un livre récent sur le fameux explorateur et ethnologue dano-groenlandais.
Groenland : aller à Qaanaaq, un voyage long mais des surprises à toutes les étapes
C’est donc Qaanaaq - un palindrome à l’étymologie incertaine à en juger par les différentes explications que j’ai pu recueillir - que nous vous faisons découvrir dans cet article. Si l’endroit est aujourd’hui accessible sans efforts héroïques, le voyage demande malgré tout un peu de patience car il faut d’abord se rendre à Ilulissat (qu’on rejoindra depuis le Danemark via le hub groenlandais de Kangerlussuaq ou depuis Reykjavik, Islande) d’où part le vol pour Qaanaaq - avec une escale à Upernavik. Or Ilulissat, avec son célèbre Isfjord classé à l’Unesco est de toutes façon la capitale "touristique" du Groenland. Quant à l’aéroport de Kangerlussaq, même si vous n’y passez que quelques heures entre les deux avions, il est malgré tout possible d’y faire des excursions, pour aller observer les boeufs musqués ou aller au bord de la calotte glaciaire.
Et les voyageurs qui aiment voler seront récompensés. Car si les vols au Groenland sont plus dépendants des caprices de la météo et donc sujets à des retards et des annulations, l’expérience du voyage aérien n’y a pas été banalisée et déshumanisée comme entre les grands aéroports. Pas de queues interminables ni d’escalators, pas de bus sur les pistes, des contrôles très réduits (la ligne pour Qaanaaq représente toutefois une exception à cause de la proximité de la base militaire)… Et par beau temps, les avions De Havilland DASH qui volent à 6 ou 7 km d’altitude maximum offrent des vues à couper le souffle sur la calotte glacière, la banquise et les icebergs.
Que faire à Qaanaaq ?
Tout dépend de la saison ! Nous nous concentrerons surtout sur l’hiver, ou plutôt le printemps, la saison dont nous avons nous-même l'expérience. C’est en effet de mars à mai, quand le soleil est revenu (à cette latitude l’arctique est plongée dans la nuit polaire de la fin-octobre à la mi-février) que les conditions sont les plus favorables pour profiter de l’ambiance hivernale. Pour le voyageur étranger aux hautes latitudes, Qaanaaq c’est d’abord l’expérience de la banquise. S’il y a encore 20 ou 30 ans la mer gelait fréquemment dans un grand nombre d’autres villes au Groenland, entre autres à Ilulissat, ca n’est hélas plus le cas aujourd’hui. Qaanaaq reste, pour l’instant du moins, un des rares endroits où la banquise se forme de manière régulière, même si elle est moins épaisse et si la saison s’est fortement raccourcie, au grand dam des chasseurs.
En ville
En ville les activités possibles restent bien sûr très limitées au-delà des courses au supermarché. Qaanaaq possède toutefois un petit musée qu’il est en principe possible de visiter sur demande. Allez également faire un tour à l’église (luthérienne) et, pourquoi pas, assistez à l’office en groenlandais.
Le mieux est bien sûr de sympatiser avec des habitants qui vous ouvrent leur porte. A Qaanaaq, même si on peut acheter des surgelés et des conserves importés d’Europe au supermarché, on vit encore largement des produits de la pêche et de la chasse : phoque, rennes, narvals figurent aux menus des chasseurs.
Grimper sur les collines derrière la ville
Voilà une des sorties les plus simples qui soient et pourtant, pour peu que la visibilité soit bonne, ce sera facilement un des highlights du séjour. La vue est simplement fantastique ! Choisissez bien le moment de la journée - ou de la soirée - pour voir le paysage baigné dans l’incroyable lumière dorée du printemps. Côté pratique, il est possible de s’enfoncer beaucoup dans la neige donc prévoir un pantalon imperméable. Des mini-crampons peuvent être utiles sur certains passages glissants (plaques verglacées, etc) - comme ils peuvent d’ailleurs l’être en ville !
Le traineau à chien
C’est principalement sur la banquise qu’on pourra s’aventurer en traineau à chiens. Celui-ci représente indubitablement la “quintessence de l’ambiance arctique” pour reprendre les mots de Gérard Naigeon dans son Guide du Groenland (Peuples du Monde, 1998), un guide fort bien écrit mais inévitablement daté en ce qui concerne les renseignements pratiques et - hélas - les conditions de glace, de plus en plus imprévisibles. L’hôtel peut arranger des excursions en traineau avec des locaux, dont la durée peut aller de 2 heures à plusieurs jours. En bref, on peut aussi bien faire une brève excursion à visée purement récréative qu’accompagner des chasseurs dans leurs déplacements et ainsi découvrir un mode de vie traditionnel aujourd’hui menacé, à la fois par les changements sociaux des dernières décennies et par le changement climatique.
Dans un cas comme dans l’autre, et pour peu que le temps s’y prête, le traineau offre un agrément sans pareil. Dans ce décor glacé où tous les sons sont amortis par la neige, le silence n'est rompu que par le glissement des patins du traineau, la respiration et les mouvements des chiens. Et de temps en temps les "instructions" en groenlandais du conducteur à sa meute et le claquement du fouet.
Excursions en traineau depuis Qaanaaq
De nombreuses excursions "sur mesure" sont envisageables, elles dépendent surtout du temps que vous voulez y consacrer, de votre budget et par dessus tout de la météo et de banquise. Une journée entière de traineau par un temps optimal sera moins fatiguante que deux heures dans un temps froid avec un vent contraire. En réalité si l’on a du temps devant soi, il vaut mieux repousser une excursion pour bénéficier d’un temps optimal que de partir par temps maussade. De toutes façons, la plupart des conducteurs ne voudront pas partir par mauvais temps.
En restant très près de Qaanaaq on peut aller observer la pêche au trou sur la banquise, ou même s'y essayer. Il est possible de faire un aller-retour dans l'après-midi pour voir les inuussat (littérallement "comme des hommes"), des formations rocheuses aux formes vaguement humaines mais particulièrement pittoresques.
Un programme plus ambitieux, réalisable en deux jours, consiste à faire le tour de la presqu’île de Piulip Nunaa, à la pointe sud de laquelle est située Qaanaaq. Nous avons nous-même testé ce parcours, conduits par Qillaq Danielsen. Partant vers l’est, après avoir dépassé les Inuussat on remonte le fjord de Bowdoin, au fond duquel Peary avait établi ses quartiers d’hiver. On traverse alors la partie inférieure du glacier de Qaqortaq, longeant le front du glacier de Tugto avant de parcourir la seule partie proprement "terrestre" du voyage, encore qu’elle passe en partie sur un lac gelé. Un abri de chasseur surplombant le fjord de Mac Cormick offre une halte pour la nuit. Le lendemain on parcourt le fjord d’est en ouest puis contournant Kap Cleveland on fait cap vers le sud-est pour regagner Qaanaaq. Cette partie du trajet est commune à l’itinéraire vers Siorapaluk (voir plus bas).
Ce "raccourci" entre les deux fjords est d’ailleurs mentionné par Henry G. Bryant dans The Peary Auxiliary Expedition of 1894 (pdf) :
«From my knowledge of the neighborhood, gained on a previous visit as a member of the Peary Relief Expedition of 1892, I deemed it possible to proceed along the ice foot of McCormick Bay to the head thereof, whence, by a route used by the natives, a short cut could be made over the glacier from the head of McCormick Bay to the head of Bowdoin Bay-the site of the Peary headquarters.»
Les villages de la municipalité, habités ou abandonnés, offrent également des buts de voyages particulièrement intéressants. Nous les passons brièvement en revue au paragraphe suivant.
Villages aux environs de Qaanaaq
Qaanaaq, avec environ 650 habitants, est le chef-lieu de la région de l'Avannersuaq, le «grand nord» du Groenland, qui comprend en outre des villages plus ou moins grands. Il est possible d'aller les visiter en traineau ou, l’été, en bateau. Ils sont également desservis par hélicoptère mais les rotations sont généralement hebdomadaires, ce qui pour la plupart des touristes ne s’avérera guère pratique. En plannifiant, on peut éventuellement s’y rendre en traineau et revenir en hélicoptère mais ayez bien conscience que le chasseur qui vous aura accompagné devra faire le chemin du retour en traineau et donc être payé en conséquence !
Qeqertarsuaq
Le village accessible le plus facilement est situé sur Qeqertarsuaq ou Herbert Island, l'île située juste en face de Qaanaaq. Aujourd'hui il n'est plus habitué que de manière saisonnière. Il est éventuellement possible de passer la nuit dans l’une de ces «maisons secondaires», en se mettant d’accord avec leurs propriétaires. Mais le trajet en traineau prend environ deux heures et il est donc facile de faire l'aller-retour dans l'après-midi.
Qeqertat
A l'est, en s'enfoncant dans le fjord d'Inglefield, après avoir passé le fjord de Bowdoin et le glacier de Hubbard, on peut atteindre la petite île sur laquelle se trouve le village de Qeqertat. Celui-ci ne compte plus aujourd'hui qu'une vingtaine d'habitants. Le trajet est faisable en une journée de traineau. Il faudra donc passer la nuit sur place avant de rentrer à Qaanaaq. Vous pouvez vous renseigner pour savoir si des habitants peuvent vous accueillir pour la nuit mais dans tous les cas il est possible de camper sur place, en érigeant une tente sur le traineau comme les chasseurs en ont l'habitude.
Siorapaluk
A l'ouest, une journée de traineau vous mènera à Siorapaluk, le village indigène* le plus septentrional de la planète ! Nous avons consacré une page au récit de ce voyage en traîneau. Comme indiqué plus haut c'est à Siorapaluk que l'ethnologue français Jean Malaurie hiverna en 1950-1951, séjour dont il tira Les derniers rois de Thulé, ouvrage de référence traduit en 23 langues et premier titre de la collection Terre Humaine qu'il fonda en 1955. Jean Malaurie fut témoin de la construction de la base américaine (voir plus-haut), qu'il ne cessa de dénoncer et il reste à ce jour un des plus ardents défenseurs des peuples autochtones. Siorapaluk compte aujourd'hui une cinquantaine d'habitants, une école et une épicerie. Il est possible d'y passer la nuit dans la guest house de Qillaq Danielsen mais, attention, pas d'eau courante et il vous faudra vous procurer du fioule pour le chauffage.
* Longyearbyen, au Spitzberg, est située un peu plus au nord mais sa population n’est pas autochtone. De même il existe des stations scientifiques ou militaires plus au nord.
Etah
De Siorapaluk, les plus motivés pourront aller encore plus au nord et partir en expédition pour Etah. Campement inuit aujourd'hui abandonné, il servit de base à plusieurs expéditions polaires mais il s’inscrit dans une histoire beaucoup plus ancienne. Etah se situe sur les routes des grandes migrations qui peuplèrent le Groenland, depuis l'époque des cultures paléo-esquimaux d'Independence, il y a plusieurs milliers d'années, jusqu'à la dernière migration, dite de Thulé justement, vers 1200 de notre ère, dont les groenlandais actuels sont issus. Par temps clair vous apercevrez les côtes canadiennes de l'île d'Ellesmere ! Pour vous rendre à Etah depuis Qaanaaq, comptez une semaine aller-retour.
Savissivik et les météorites de Cape York
Mentionnons enfin les villages plus éloignés tels que Moriusaq, aujourd’hui abandonné, et Savissivik qui compte une soixantaine d’habitants. Celui-ci est le village situé le plus au sud de l'Avannersuaq, à environ 110km de la base américaine de Thulé, sur une petite île au large du Cape York.
En fait, l’hélicopère qui s’y rend fait escale à la base, de sorte que si vous souhaitez vous y rendre il faudra à l’avance demander un permis à l’ambassade américaine - pas de difficulté particulière si vous n’êtes pas en délicatesse avec le gouvernement U.S. mais une formalité indispensable.L’étymologie du nom est particulièrement intéressante.
Littéralement Savissivik est «là où on se procure du fer». Pendant des siècles, des météorites qui s’y sont écrasées il y a quelque 10,000 ans ont été la seule source de fer pour les esquimaux de la région. Le métal était précieux pour fabriquer couteaux et têtes de harpon. En fait on a retrouvé des outils fabriqués à partir de ces météorites sur toute la côte ouest du Groenland, sur l’île d’Ellesmere au Canada et jusqu’à la baie d’Hudson, à 2400 km de là !
En 1894 Peary ramenena trois des plus gros blocs aux États Unis et les vendit à l’American Museum of Natural History in New York où elles se trouvent toujours. Le plus célèbre, Ahnighito, était si lourd que son transport a nécessité la construction d’une courte ligne de chemin de fer, la seule du Groenland. Anhighito ? La météorite a été baptisée ainsi par Peary lui-même, en hommage à sa fille, née au Groenland, dont c’était le deuxième prénom. Celle-ci le devait à la femme inuit qui lui avait confectionné son costume comme le raconte Josephine Peary dans The Snow Baby.
Un autre gros bloc, retrouvé en 1963, se trouve au musée national de Copenhague.
Quel nom pour quel endroit ?
Si vous cherchez des informations au sujet de Thulé, vous allez rencontrer plusieurs noms différents sans qu’il soit toujours bien clair quel nom se réfère à quel endroit : Thulé bien sûr mais aussi Dundas, Uummannaq le plus souvent écrit avec l'ancienne orthographe Umanaq ou encore Pituffik. Il peut avoir y a de quoi s'y perdre...
- la Baie de l’Etoile Polaire est la baie au bord de laquelle sont situés Dundas et la base militaire. Elle doit son nom au HMS North Star, navire utilisé par le commandant Saunders pour tenter de localiser, en 1849, l’expédition de Sir James Clark Ross, elle même à la recherche de celle, à la destinée tragique, de Franklin. Voir par exemple l’article wikipedia sur l’île de Wolstenholme.
- Cape York : ce cap marque la limite nord-ouest de la baie de Melville. C’est à proximité du Cape York que John Ross y découvrit les esquimaux polaires en 1817. Peary le visita à nouveau en 1894 et c’est dans les environs de Savissivik, à 37km du cap, qu’il découvrit la fameuse météorite Ahnighito (voir plus haut). On parle ainsi des "esquimaux du Cape York" ou des "météorites de Cape York". Un monument à la mémoire de Peary y a été érigé en 1932.
- Uummannaq, «en forme de coeur», est le nom groenlandais de la montagne iconique à proximité de la base ; Dundas est le nom donné à cette même montagne par les explorateurs anglophones du 19ème siècle; par extension Dundas désigne aussi parfois le site de la base ;
- Pituffik, «là où les chiens sont attachés», est le nom groenlandais de l'ancien village esquimau qui se trouvait à proximité de l'actuelle base et dont les habitants ont été forcés de déménager dans l'actuelle Qaanaaq ;
- Thulé : voir notre paragraphe introductif au sujet de ce nom qui remonte à l’Antiquité.