72 heures à Lecce : visiter la « Florence » des Pouilles
Visiter Lecce | Jour 1
11 h — Poser ses valises au Palazzo Maresgallo
En plein cœur du centre historique de Lecce et à deux pavés du Duomo, ce palais du XVIe siècle promet des moments d’exception. Magistralement restauré par un couple franco-italien de collectionneurs, Miriam-Pia de Rienzo et son mari, cette bâtisse historique ponctuée de pièces design et d’œuvres contemporaines a retrouvé un nouveau souffle sans perdre pour autant son âme. Derrière un magnifique porche en bois sculpté, 12 chambres aux proportions généreuses, une enfilade de salons, un patio arboré, un spa, un jardin secret avec un bassin et une terrasse XXL en surplomb de l’amphithéâtre romain pour se détendre et admirer la beauté de cette cité baroque considérée comme le joyau du Salento. Plus qu’un hôtel, le Palazzo Maresgallo est une destination à la fois élégante et pas guindée, à mille lieux des 5 étoiles compassés de la ville.
Palazzo Maresgallo
12 chambres à partir de 250 € la nuit
Via Guglielmo Paladini, 10, 73100 Lecce
Pour ceux qui préfèrent le charme de la campagne
Naturalis Bio Resort près de Martano
Véritable retraite bien-être et spirituelle, posée au milieu du maquis méditerranéen, cet ancien domaine agricole a été métamorphosé avec habilité par Domenico Scordari, un serial entrepreneur, passionné de phytothérapie à laquelle il a dédié sa vie. Après avoir réintroduit l’aloé vera dans cette région du Salento et ouvert un laboratoire de cosmétiques, il a transformé cette propriété en un éden où l’on redécouvre les bienfaits des plantes médicinales et de la déconnexion. Ici on savoure avec bonheur la slow-life, la douceur de vivre de la région et l’hospitalité de ses habitants. Entre la piscine, les massages à l’huile d’olive et à l’aloe vera, les balades dans l’oliveraie ou l’orangeraie, la cuisine subtile du chef qui sublime magistralement les produits du terroir et la découverte des environs — on est seulement à 20 mn de Lecce — difficile de ne pas être séduit par ce havre de paix où l’on goûte au charme du lâcher-prise et d’une nature omniprésente.
Naturalis Bio Resort
14 chambres à partir de 205 € la nuit
Via Traglia s.n, Contrada Ulive Grandi, 73025 Martano
Masseria del Gigantes
Propriété d’un couple de Français qui a passé 20 ans en Argentine où ils ont créé plusieurs établissements hôteliers, cette masseria classée a la particularité de se privatiser intégralement en famille ou entre copains, pour donner l’impression d’être dans une maison de campagne. Au total, 5 chambres, toutes avec salle de bain privée, un salon et une salle à manger d’été, une piscine chauffée à l’année au milieu d’une oliveraie et d’un magnifique verger.
Masseria del Gigantes
À partir de 3 500 € la semaine pour 10 personnes avec ménage journalier.
S.P. Martano – Borgagne SNC CAP, Carpignano Salentino
13 h — S’attabler au restaurant Volo
Fameuse, cette trattoria est une belle ambassadrice de la cuisine du Salento. Que ce soit le carpaccio d’espadon au sel rouge, les pâtes fraîches au pois chiche, la noisette de bœuf en croûte de pistaches ou le risotto aux crevettes et poivre rose… tout dans cette cucina italiana est local, exquis et parfaitement maîtrisé. Une des meilleures adresses de la ville qui prend en compte la typicité du terroir des Pouilles.
Volo restaurant, 9, Via Guglielmo Paladini, Lecce
16 h — Pousser la porte de l’atelier de Francesca Carallo
Le travail du papier mâché, baptisé le marbre des pauvres, est une des spécialités de Lecce. Réputée pour ses décors, Francesca pratique depuis 30 ans cet art dans son atelier qui a pignon sur rue dans le centre historique. Avec patience et détermination, elle réalise des tableaux muraux, des appliques ou des lampes qu’elle exporte dans le monde entier. Et pour ceux qui voudraient en savoir davantage sur cet artisanat, sachez que l’on peut visiter le Museo della Cartapesta, dédié à ce savoir-faire.
Francesca Carallo, 1, Vico dei Pensini, Lecce
20 h — Dîner chez La Cucina di Mamma Elvira
Une osteria contemporaine où les plats de Pouilles sont à l’honneur, comme les ciceri e tria (pâtes frites accompagnées de pois chicce), la purée de fèves accompagnée de chicorée, les orecciettone au cacioricotta (pâtes au fromage de brebis du sud de l’Italie) ou le poulpe croquant. Un menu rempli de découvertes.
Mais aussi ? On peut se rendre chez Mamma Elvira Enoteca, déclinaison « cave » du restaurant, avec ses 250 références de vin uniquement des Pouilles disponibles, également au verre, accompagnées de petites portions façon tapas.
Mamma Elvira
La Cucina : Via L. Maremonti, 33
Enoteca : Via Umberto I ,19, Lecce
23 h — Faire la passeggiata avec une glace
Avant de rentrer à l’hôtel, direction le Duomo où se trouve l’une des deux boutiques de Sensi Gelateria Artigianale, ouvertes par Crocifisso (ça ne s’invente pas) et Anna Degli Angeli, pour une glace artisanale rafraîchissante ou un granita di caffè.
Jour 2
10 h — Faire du shopping dans le concept-store Vico dei Bolognesi
C’est un peu le Colette local : ici on trouve aussi bien des verres de Murano que des tapis de table en lin et soie ou des torchons des Abruzzes, des pichets en céramique, des meubles vintage chinés par la propriétaire, Sissi Rossi, et une belle sélection de vêtements ou d’accessoires fantaisie. Un univers éclectique qu’elle décline aussi dans son restaurant mitoyen et dans les six chambres d’hôtes de charme, situées dans l’ancienne synagogue du XVe siècle.
Vico dei Bolognesi, 22, Via Giacomo Matteotti, Lecce
11 h — Se perdre parmi les vestiges du centre-ville
Ville ancienne passée par de multiples maîtres, Lecce aligne un patrimoine digne des plus grandes. Un vrai bijou encerclé de remparts, aujourd’hui disparus, dont il ne reste que trois portes sculptées : le Porte Rudiae, Napoli e San Biangio. Dans son centre historique fait de pierre calcaire couleur crème, éblouissante en été, les ruelles s’entremêlent, comme la Via delle Giravolte, tortueuse, qui mène de placettes en églises. Joyaux de la ville, l'amphithéâtre et le théâtre romain, construits entre le Ier et le IIe siècle, ont été redécouverts par hasard lors de travaux d’urbanisme, tandis que l’histoire se poursuit au Moyen-âge avec le Château de Charles V, fondé en 1537, puis le Duomo, témoin flamboyant du développement du style baroque local, le barocco leccese. Son campanile, qui s’élève à 70 mètres, domine l’une des plus belles places d’Italie.
13 h — Déjeuner chez 00 Doppiozero
Sous les hautes voûtes d’ogives d’un ancien palais, ce restaurant-cantine chaleureux au mobilier design et dépareillé est ouvert toute la journée, du petit-déjeuner au dîner. Pour un capuccino, un amaro sur la terrasse ou au déjeuner, on s’invite découvrir les spécialités des Pouilles — fromages, charcuteries fines, tarallo, focaccoia barese — mais aussi de toute la Botte, côté terre et mer (moules en sauce, espadon, boulettes de veau en sauce, parmiggiana).
00 Doppiozero, 2, Via Guglielmo Paladini, Lecce
15 h — Piquer une tête à la Cala dell’Acquaviva
Ravissante, cette crique encastrée entre des rochers et alimentée par de l’eau de source a tout de la carte postale ! À une vingtaine de minutes de Lecce, cette micro-baie est l’une des plus spectaculaires de la région et peut rappeler par certains côtés les fjords de Norvège. En surplomb, la terrasse du restaurant l’Anam permet de se restaurer avec des salades de haute volée et joliment présentées.
19 h — Découvrir les Giardini Pubblici Giuseppe Garibaldi
Tout contre le centre historique, les jardins publics Giuseppe Garibaldi ont été construits à partir de 1818 selon les règles du jardin à l’italienne. Ponctués de pins, palmiers, mimosas et cyprès, de pavillons néoclassiques et d’une fontaine, le jardin été autrefois appelé Villa della Lupa. Une cage abritant des loups, symboles de la ville depuis l’époque romaine alors que Lecce s’appelait Lupiae, s’y trouvait.
20 h — Table iodée chez Alex Ristorante
Dans son écrin moderne, la cheffe Alessandra Civilla, ou « Alex », mitonne une cuisine très personnelle et créative basée sur les poissons et fruits de mer, matinée de goûts orientaux. Sa création phare : L’Acquerello della Chef, un risotto aux palourdes et thé noir fumé, tartare de gambas de Gallipoli, tomates déshydratées, poudre de persil et goûtes de réduction de soja aux fruits rouges.
Alex Ristorante,Via Vito Fazzi 15/23, Lecce
Jour 3
10 h — Flâner de palais en palais, d’églises en églises
Sous l’influence de la domination espagnole dans les Pouilles au XVIe siècle et du style espagnol « plateresque », se développe à Lecce et dans tout le Salento une branche locale du style gothique, le barocco leccese. Formes voyantes, contorsions flamboyantes, les façades s’ornent d’arabesques et de bas-reliefs toujours plus voyants. La Basilica di Santa Croce et le Palazzo dei Celestini adjacent en sont les exemples les plus frappants, avec leurs façades finement ouvragées. On peut d’ailleurs visiter à côté le Musée Hébraïque qui permet également de descendre dans le réseau sous-terrain de la ville.
Plus sobre, la Chiesa Sant’Antonio a Fulgenzio cache derrière sa façade romane des fresques brillantes et colorées dédiées à Saint Antoine de Padoue, tandis que l’église la Chiesa di Sant’Irene abrite deux magnifiques hôtels baroques aux colonnes torsadées. Plusieurs palais valent également le détour : le Palazzo Arcivescovile et son élégante façade à colonnes, le Palazzo Vernazza, l’un des plus vieux de la vile, qui cache des trésors dans ses fondations, ou encore le Palazzo Adorni e Carafa, siège de la mairie.
13 h — Déjeuner chez Le Zie Trattoria Casereccia
On fait deux pas en dehors du centre-ville pour goûter à la cuisine des zie ( « les tantes » ). En poussant la porte verte, on a l’impression de rentrer chez l’habitant, nappes à carreaux, photos et portraits accrochés au mur. Parmi le menu typiquement local, parmiggiana d’aubergine, soupe de blé-haricot-saucisse en hiver, ciambotto (légumes cuits à l’étouffée), tajeddra (pommes de terre, courgettes et moules cuites dans un plat en terre) et fameuses pâtes orecchiette. Réservation conseillée.
Le Zie Trattoria Casereccia, 19 Via Colonnello Archimede Costadura, Lecce
15 h — S’offrir une pièce vintage chez Antonio Franco
Talentueux, ce tailleur manie avec maestria ciseaux et soie Duchesse ou lainages Prada et Dolce Gabana dans lesquels il coupe des manteaux, des vestes ou des robes sur mesure comme une seconde peau. Sa sélection de chaussures griffées ou de bijoux de couturiers est aussi irrésistible et les prix particulièrement serrés.
Atika - Sartoria Artigianale di Antonio Franco, 13, Via Francesco Rubichi, Lecce