Malaisie : 10 lieux cachés pour sortir des sentiers battus
1. Le Royal Belum State Park, plongée dans la forêt vierge
À 3 h de route à l’est de Penang, c’est un tout autre monde qui s’ouvre à vous dans l’état de Perak. La forêt tropicale de Belum est en effet l’une des plus vieilles au monde avec ses 130 millions d’années. Elle abrite une faune et une flore particulièrement riches. Même s’il faut bien l’avouer, il est rare de croiser un léopard, un éléphant ou cet ours de cocotier, bien plus méfiants que les singes. Les plus chanceux pourront poser à côté de la rafflesia, la plus grande fleur au monde… mais qui ne laisse admirer ses pétales rouges que quelques jours à l’année. On passe aussi par le village Orang-Asli, en se ménageant une promenade sur le lac de Temenggor : l’occasion d’une rencontre avec l’une des 18 tribus de peuples autochtones de Malaisie.
Où dormir ? Pour prolonger l’expérience, on opte pour le Belum Rainforest Resort, un éco-resort confortable qui offre une agréable piscine après l’excursion.
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Royal Belum State Park © Job Savelsberg
2. Une forêt moussue sur les hauts plateaux
Au-delà du vert de ses plantations de thé, les Cameron Highlands dévoilent une forêt digne de celle de Fangorn, dans le Seigneur des Anneaux. Longtemps riche de ses orchidées, souvent pillée, son accès est désormais réglementé pour mieux la préserver et un guide est nécessaire. De fait, une partie seulement, sur 600 m de sentier surélevé, permet aujourd’hui d’admirer la variété de ces espèces et, surtout, ces arbres aux troncs centenaires et aux branches torturées, recouverts d’un incroyable manteau de mousse. Humide, le site se pare d’un voile de brume qui confère à la balade une atmosphère magique.
Où dormir ? Campé à 1500 m d’altitude, le Cameron Highlands Resort est l’établissement le plus luxueux de la région avec ses chambres meublées de bois sombre, son spa, son tea-room et son parcours de golf. On peut sinon choisir les cottages au look anglais de The Smokehouse Hotel & Restaurant Cameron Highlands, jardins bien peignés et parcours de golf, en sus.
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Mossy Forest © June Wong
3. Semporna, cap à l’est sur l’île de Bornéo
Semporna ? Un nom qui ne vous dit peut-être pas grand-chose. Il faut dire que cette ville de la côte est de Sabah présente un visage plutôt ingrat. En revanche, elle joue les portes d’entrée d’un véritable nirvana pour plongeurs, en snorkling mais surtout en bouteille : le parc national de Sipadan. Que l’on s’installe sur une des perles du chapelet d’îles tout en eaux insolemment turquoise et en plages alanguies ou que l’on s’offre une croisière dédiée, la réputation, formidable, n’est plus à faire en ce qui concerne la qualité de ses fonds marins. À chacun de plonger à la rencontre d’une flore et d’une faune particulièrement préservée, riche et colorée. Ici, le surtourisme est le seul fait des poissons !
Où dormir ? Arrivé en avion à Semporna, avant d’embarquer pour le paradis, on opte pour une nuit à l’hôtel Chan's Smart Living Inn. Moderne, il offre des chambres avec terrasse et vue sur le jardin.
4. Tranquillité sur les îlots du lac Kenyir
La ville de Terrengganu n’est qu’à 1 h de route de ce lac artificiel, l’un des plus grands de l’Asie du Sud-est. Non seulement, il dissémine quelque 300 îlots à sa surface, mais on y découvre aussi des grottes et des chutes d’eau. Discret, il est peu connu des touristes. Pourtant on peut y pratiquer rafting ou canoë, découvrir la jungle alentours pour débusquer la faune et la flore et, le matin, photographier cette chape de brume qui, en se déchirant doucement, laisse entrevoir un paysage d’une absolue tranquillité.
Où dormir ? Une expérience pas banale que de dormir au Kenyir Eco Resort. Construit sur des pontons, il offre des chambres basiques mais climatisées et surtout plonge directement sur le lac. On peut même faire du jet-ski !
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Lac Kenyir © Adobestock Ellinur
5. Kundasang, petit village des Alpes en Malaisie
Elle a comme un air de Savoie, cette ville de Kundasang. Dominée par le mont Kinabalu, plus haut sommet du pays et classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, c’est le point de départ idéal pour des randonnées d’altitude. Pour autant, il ne faut pas négliger ses marchés de légumes frais et ses prairies où paissent de grasses vaches laitières qui semblent narguer les luxuriantes plantations de thé. Les inconditionnels d’histoire s’attardent volontiers au mémorial, agencé dans trois jardins, qui honore les soldats britanniques et australiens qui furent détenus ici lors de la Seconde Guerre mondiale ainsi que les habitants qui, pour les avoir aidés furent également tués.
Où dormir ? C’est à près de 1,600 m d’altitude, au cœur du Parc national du Kinabalu, que l’on aime à se loger dans les bâtiments tuilés de rouge, plutôt coquets, du Sutera Sanctuary Lodges At Kinabalu Park.
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Kundasang © AdobeStock Mazur Travel
6. Immersion au Centre national de conservation des éléphants
Seulement 1h30 de route de Kuala Lumpur jusqu’au village de Lanchang, et pourtant, quel contraste avec la capitale ! C’est probablement l’un des endroits où l’on peut admirer à loisirs les pachydermes de très près. Créé en 1989, il abrite essentiellement des animaux orphelins ou qui ont été blessés. Certains pourront retrouver leur environnement naturel, si leur réhabilitation se déroule bien. Depuis l’ouverture du centre, près de 400 bêtes ont pu ainsi être réinsérées. On assiste à leur bain, aidé d’un soigneur qui les douche ensuite. Gourmands, ils acceptent volontiers quelques bananes : inutile de préciser que la visite enchante au plus haut point les enfants… Et ne laissent pas indifférents les adultes.
Où dormir ? Le plus simple reste de dormir à Kuala Lumpur, au contemporain Alila Bangsar Kuala Lumpur ou à l’historique The Majestic Hotel Kuala Lumpur, membre de l’Autograph Collection de Marriott.
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Centre national de conservation des éléphants © Adobestock
7. À Penang, plongée dans l’histoire des Chinois de Malaisie à La Maison Bleu
La Maison bleue, c’est probablement l’une des plus grandes attractions de Penang. Et pas seulement parce qu’elle a joué les stars dans certains films — comme Indochine. Située dans le vieux quartier de Georgetown, elle fut la demeure de Cheong Fatt Tze, un Chinois immigré en Malaisie qui y fit fortune au XIXe siècle. Ce manoir érigé en 1896, tout en matériaux précieux, est un must de raffinement, à l’élégance rare. Il a fallu 8 ans pour le terminer. Alors qu’il tombait en ruine, il fut racheté en 1989 et admirablement restauré. Construit selon les principes du Feng Shui, l’arrière est légèrement surélevé. 38 chambres, cinq cours intérieurs et un nombre invraisemblable de fenêtres ponctuent sa façade bleue.
Où dormir ? Ici, parbleu ! Car La Maison Bleue fait aussi chambres d’hôtes. Elle réserve 16 clés, naturellement meublées de façon traditionnelle chinoise, aux touristes de passage. Et l’on peut naturellement y prendre son petit-déjeuner.
8. L’île Jerekak, joyau caché de Penang
10 minutes de bateau suffisent pour rejoindre l’île de Jerejak, prisée pour ses points de vue des plus instagrammables à commencer par son embarcadère arc-en-ciel, son escalier qui ne débouche sur rien ou ces balançoires qui s’envolent sur la mer. C’est très gai, comme pour mieux dissimuler l’histoire de l’île. Enfoui dans une jungle touffue, le visiteur curieux pourra lire son foisonnant mais dramatique passé à travers de nombreuses ruines : y furent installés à la fin du XIXe siècle, une léproserie, un camp de quarantaine ainsi qu’une église catholique romaine, plutôt bien conservée. Les années 1920 assombrissent le site avec l’érection d’un camp eurasien, puis d’une prison par les Britanniques surnommée l’Alcatraz de la Malaisie. Des tombes et monuments aux morts donnent son aura d’émotion et de mélancolie au lieu.
Où dormir ? Dans une demeure coloniale soigneusement restaurée, qui sert d’écrin au très chic Edison Hotel, dans le cœur historique de George Town, ou au Seven Terraces Hotel, un ensemble de maisons en terrasse anglo-chinoises du XIXe qui abritent désormais 18 suites au calme.
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Pulau Jerejak © DR
9. Un coin de paradis sur l’Île de Kapas
Partis de la ville de Terengganu sur la côte est de la Malaisie, on file à 20 km vers le petit village de pêcheurs de Marang, dont le port est presque une carte postale en lui-même. Un speed-boat relie en moins de 15 mn Kapas. Un îlot plutôt, avec ses 2 km2. Pas de route, pas une maison à l’exclusion de modestes paillotes et ce charmant hôtel. On peut y passer la journée pour se baigner et bavarder avec les tortues marines dans cette eau cristalline ou, presque, jouer les Robinson, installé dans un hamac. Il y a comme un goût de paradis.
Où dormir ? De charmants bungalows face à la mer pour s’endormir avec le ressac, une cuisine fusion et le paddle est inclus au Kapas Turtle valley beach resort.
10. Parc national Niah, Sarawak
C’est une histoire bien ancienne que chuchote le Parc national de Niah. Situé à une centaine de kilomètres de la ville de Miri, il abrite en effet des grottes habitées il y a 40 000 ans. Encadrés par la forêt tropicale, on s’aventure vers la Grande Grotte. 3 km de trajet, qui permettent d’admirer des orchidées, de croiser un écureuil, ou quelques-uns des 500 000 martinets qui peuplent le parc. Telle une bouche vorace, aux dents de lianes et de stalactites, on emprunte cette spectaculaire entrée de plus de 60 m de haut et 250 m de large. On croise souvent de nombreux habitants, venus ramasser le guano, vendu comme engrais. Et la récolte est bonne, au vu de la foule de chauves-souris et de martinets qui habitent ici ! Il faut s’aventurer plus loin encore, s’habituer à la pénombre — ou mieux, se munir d’une lampe frontale — pour admirer les émouvantes et fragiles peintures rupestres, qui rappellent que l’endroit fut aussi habité par des Hommes.
Où dormir ? Une façade joliment colorée, des chambres spacieuses et une situation idéale : l’Amigo Hotel se pose effectivement comme un ami ! Sinon, on adopte l’hôtel Pullman pour sa vue panoramique sur la rivière Baong, son bon niveau de confort et sa proximité avec l’aéroport de Miri.
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Niah Cave © AdobeStock Matyas Rehak
Bonus | Le Miroir céleste de Selangor
À 1 h de route de Kuala Lumpur, on grimpe dans un bateau de pêcheur pour embarquer vers la plage de Sasaran. Elle fut surnommée — en 2016 seulement ! — le Miroir céleste. Pas besoin d’explication lorsqu’on y parvient. Cette longue langue de sable qui ne se montre qu’à marée basse quelques jours par mois seulement, les 1er et 15e jour du calendrier lunaire chinois et les 2 jours autour, et pendant 3 ou 4 heures le matin, permet au ciel de se refléter de façon spectaculaire sur la fine pellicule d’eau qui recouvre le sable… et les visiteurs avec. L’occasion d’une photo miroitante forcément. Qu’on en n’oublie pas pour autant de regarder le sol : crabes soldats, palourdes de bambou et de nombreux coquillages forment un formidable tapis vivant à nos pieds.
Où dormir ? À Kuala Lumpur, au KLoe Hotel, une adresse contemporaine avec restaurant et petite piscine extérieure, ou, en voisin des Tour Petronas, au Mandarin Oriental.
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Sky Mirror © DR