L'hôtel Eldorado, comme une petite maison de campagne anglaise en plein Paris

Après des années de travaux, les habitants des Batignolles redécouvrent avec plaisir leur Eldorado, formidablement rénové et embelli par un trio des plus chics : Elodie & Pierre Moussié et Sophie Richard.

Hôtel Eldorado © Benoit Linero

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L'Hôtel Eldorado, ce qu'il faut retenir en trois points

Pour transformer un hôtel de petite facture et un charmant bistroquet dans son jus en bel hôtel 4 étoiles contemporain, il a fallu une vision, tout le talent du cabinet d'architecte Artefak (Vincent Bastie) et beaucoup de travaux, pour surélever, ouvrir et élargir... En un mot, restructurer entièrement les lieux afin d'unir trois espaces distincts (bâtiment principal, jardin, pavillon) en une belle maison de famille habitée et où il fait bon vivre. Aujourd'hui, l'Eldorado nouveau offre 22 chambres dans son enceinte sur rue et cour, 4 dans le pavillon au fond du jardin (privatisable entièrement), ainsi qu'un restaurant intérieur/extérieur de 120 places au total.
Deuxième hôtel pour le trio, après l'ouverture du Providence en 2015, dans le Xe arrondissement de Paris. Si l'on retrouve la patte qui a fait le succès confirmé de cette première adresse, on sent plus de maturité et un style encore plus affirmé ici. Inspirée par la maison de Victor Hugo à Guernesey, la décoration intérieure marie tentures victoriennes House of Hackney et chinoiseries chinées, pour créer une atmosphère poétique éclectique des plus british. Partout, les savoir-faire des artisans sont mis en lumière : ébénistes (Pascal Michalon et Lacombe & Lacombe), tapissier (Atelier BM Production), fabricant de carreaux de faïence (Terres cuites de Raujolles), etc. Du bel ouvrage pour ce petit hôtel presque secret.
L'Eldorado accueille à sa table aussi bien ses hôtes que les habitants du quartier, tous les jours, du petit café du matin aux derniers verres du soir. Pour les repas, il suffit de s'attabler dans le jardin d'hiver (60 places) ou dans le patio végétalisé (60 places également) et de se laisser porter. La carte fait habilement le grand écart entre room-service et plats bourgeois, surfant sur les modes et permettant à tous de composer un menu à son goût. Mention spéciale à l'offre de tartares : bœuf Aubrac, bar de ligne, betterave. Pains Poujauran, desserts maisons alléchants et carte des vins signée par le sommelier branché Gwilhem de Cerval. Séduisant.