Visiter Pékin : nos bonnes adresses de la capitale chinoise
Il faut remonter plusieurs siècles en arrière pour découvrir l’origine de Beijing, la « capitale du nord » en mandarin. Capitale des Jin depuis 1153, elle devient le centre de l’Empire mongol avec Kubilai Khan, puis repasse sous le giron chinois avec les Ming. Centre politique et culturel de la Chine, elle incarne — plus que Shanghai la mondialisée — la Chine intemporelle et historique, tout en se réinventant depuis les Jeux Olympiques de 2008.
Visiter Pékin, c’est avoir la possibilité de visiter des centaines de temples, de manger dans des milliers de restaurants et de bars. C’est longer des avenues à douze voies dans la cohue des klaxons et des pots d’échappement, se mélanger aux nuages d’encens et à la foule venue prier Confucius dans un temple ou se faire servir le thé dans le calme des hutongs. Vous l’aurez compris, plus qu’ailleurs en Chine, histoire et modernité se mêlent à Pékin, dans un savant mélange où l'actuel prend parfois l’ascendant, mais où les habitudes pluriséculaires ne sont jamais loin. Six mois ne seraient pas suffisants pour découvrir les charmes de cette ville aux vingt millions d’habitants, alors que faire à Pékin, que voir à Pékin, YONDER a sélectionné expériences et bonnes adresses à rentrer dans votre GPS.
Visiter Pékin ? 10 expériences incontournables
01. Parcourir la Cité interdite à l’abri des touristes
Lieu emblématique du pouvoir, la Cité interdite possède une aura inexplicable qui impressionne le visiteur y pénétrant. En passant sous la grande Porte du Midi par l’arche centrale, que seul l’empereur était autorisé à emprunter, on s’imagine ambassadeur d’une puissance étrangère reçu par les grands mandarins, traversant un à un les ponts en marbre, les portes gigantesques, les murailles écarlates et les escaliers immenses.
C’est en s’éloignant du flot de visiteurs que l’on découvre les nombreux recoins déserts, et que l’on se rend compte que la Cité est une véritable petite ville toujours en activité, avec ses jardiniers, ses maçons, ses charpentiers prenant soin de ses 600 printemps.
Bon à savoir ? En entrant dans la cour où se trouve une rivière enjambée par cinq ponts de marbre, à gauche, une volée de marche permet de se déplacer sur les chemins de ronde et d’admirer les toits de la Cité à travers les arbres, presque seul. Les jardins latéraux sont des oasis tranquilles, tout comme les paisibles Palais de la Longévité et Palais de Qianlong, dont les petites cours et cloitres ombragés et les coins et recoins intimes valent vraiment la peine.
02. Se faire servir le thé
PRATIQUE
ME&TEA (我家茶舍) (Dashilan West St, 65)
03. Trouver le calme dans les parcs et jardins
C’est certainement pour échapper au tumulte de la ville que les Pékinois ont construit d’immenses parcs qui ponctuent l’agglomération. À l’ouest de la Cité unterdite, le parc Behai et son grand lac augure une promenade reposante au bord de l’eau, tandis que les trois lacs en enfilade de Shichahai alignent les petites échoppes où déguster des calamars grillés.
Plus au nord, le Palais d’été est réputé pour son jardin impérial le mieux préservé de Chine, et associe les œuvres de l'Homme — ponts, temples, pavillons — et les lacs, collines et rivières dans un ensemble harmonieux. À côté, le Parc Xiangshan offre un point de vue sur l’agglomération de Pékin, ainsi qu’un paysage principalement boisé et parsemé de temples. L’automne venu, les collines se parent de couleurs chatoyantes et le sol se recouvre d’un tapis pourpre.
Enfin, au sud, le parc abritant le Temple du ciel alterne les forêts de conifères, les jardins de roses, les grandes pelouses et les galeries abritées sous lesquelles les anciens passent la journée à jouer au jeu du go, au mah-jong ou aux cartes.
PRATIQUE
- Parc Behai – Visité par la rédaction : entrée nord par le métro Behai North.
- Palais d’été – Sélectionné par la rédaction : entrée nord par le métro Beigongmen.
- Parc Xiangshan – Visité par la rédaction : le taxi est à privilégier car bon marché.
- Temple du Ciel – Mention spéciale de la rédaction : entrée est par le métro Tiantan East Gate.
04. Marcher sur la Grande Muraille
Incontournable lors d’un passage par la capitale, plusieurs tronçons de la Grande Muraille sont accessibles depuis Pékin en moins de deux heures. On évitera les parties de Badaling et Mutianyu afin de s’épargner un bain de foule qui laissera un goût amer à la visite — rappelons que la muraille est visitée par plus de quinze millions de personnes chaque année — pour se tourner vers Jinshanling et Simatai (Coup de cœur de la rédaction), réputées pour être parmi les plus belles sections.
Mais le mieux est encore de randonner d’un site à l’autre. Au sommet du mur centenaire parfaitement rénové de Jinshanling, les forteresse et tours offrent une vue panoramique sur les montagnes environnantes. De là, on observe également Simatai — considéré par le professeur spécialiste de la Grande Muraille Luo Zhewen comme la section la plus belle de la Grande Muraille — grimper les pentes escarpées vers l’horizon, et jouer les équilibristes entre les crêtes coupantes comme des lames. Certaines parties sont désertes, et l’émotion est très forte lorsque l’on se retrouve seul au sommet du monument.
05. Boire une bonne bière
Boire de la bière en Chine ! Eh oui, pendant la période des concessions européennes, les Allemands en proie au mal du pays ont fondé quelques brasseries qui ont traversé les siècles comme la Tsingtao. Mais visiter Pékin, c’est aussi découvrir la scène de la micro-brasserie indépendante.
Les adresses à retenir ?
Slow Boat –Testé et approuvé par la rédaction : l'adresse de Sanlitun est le lieu idéal pour ceux qui ont le mal du pays. Pleine d'expats et misant sur les goûts occidentaux, les IPA sont à l'honneur comme la Monkey's Fist IPA et la Slutty Mermaid Triple IPA. Malgré la publicité faite autour des burgers, on ne vient pas pour eux mais bien pour la bière.
- Slow Boat Brewpub, 6 Sanlitun South St.
- Slow Boat Taproom, Dongcheng Qu, 56 Dongsi Ba Tiao.
Great Leap Brewing : la première micro-brasserie de Pékin, dont le but est de mettre les ingrédients et les goûts locaux en vedette. Tout est chinois, du houblon au miel et bien sûr le poivre du Sichuan. Les bières emblématiques de la brasserie sont la Cinnamon Rock Ale et Honey Ma Gold ainsi que la Iron Buddha Blonde qui contient du thé oolong. De nombreuses autres sont brassées selon la saison comme la Imperial Pumpkin Ale.
- Great Leap 6, 6 Doujiao Hutong, Dongcheng District.
- Great Leap 12, 12 Ziming Mansion, B12 Xinzhong Street, Dongcheng District.
- Great Leap 45, 45 Xinyuan Street, Chaoyang District.
Arrow Factory : deux bars, l'un discrètement installé dans les hutongs, l'autre plus récent et spacieux au bord de la rivière Liangma, avec un rooftop. Une grande variété de bières est proposée, de la lager Two Birds à la Pale Ale The Bitter End Rye et à la stout Back in Black.
- Arrow Factory Taproom ; 9 Jianchang Hutong.
- Arrow Factory Brewing ; Liangma River South Road. Fermé le lundi.
Regain Elements (原素精酿) : dans la ruelle à la mode Wudaoying, le rez-de-chaussée est occupé par une cuisine ouverte tandis que le bar se situe au premier. Derrière le comptoir en bois clair, trois grandes cuves accueillent la production maison, tandis que les barmens proposent d'autres bières de brasserie pékinoises telles la Hefeweizen and Vanilla Coffee Stout de NBeer et la Monkeys Fist IPA de Slow Boat.
Adresse : Regain Elements, 10 Wudaoying Hutong Dongcheng District
06. Flâner dans les hutongs de Pékin
Dédale de petites ruelles, derniers vestiges de l’ancienne cité, les hutongs de Pékin sont des petits quartiers à visiter aux maisons basses en briques grises, perdues entre les immeubles. C’est tout un monde qui évolue dans ces labyrinthes habités par les classes populaires, dont certaines rues deviennent à la mode et se remplissent de magasins branchés.
Citons par exemple les hutongs entre les stations de Guloudajie, Nanluoguxiang et Andingmen. Ils abritent la Tour de la Cloche et du Tambour et de nombreux petits cafés et restaurants, à dénicher au hasard des ruelles. Plus haut, on se rend dans l’allée Wudaoying et ses nombreux bars, boutiques et restaurants. Plus au sud, les hutongs autour de la rue Dashilan ont été rénovés. Même si l’on peut regretter que ces derniers témoins de l’ancienne architecture urbaine se transforment petit à petit en attraction touristique, c’est peut-être le seul moyen de les préserver de l’appétit des promoteurs immobiliers.
07. Brûler de l’encens dans un temple
Présents à tous les coins de rue, les temples de Pékin rendent hommage à toutes les religions d’Asie. Du simple autel encastré dans un mur au complexe de 267 hectares du Temple du Ciel, il y en a pour tous les cultes : bouddhisme, confucianisme, lamaïsme ou taoïsme. Sous leurs charpentes bigarrées soutenues par des piliers laqués de rouge, les statues monstrueuses des divinités ou méditatives des sages et de leurs disciples reçoivent fruits, fleurs et nourriture en offrande… souvent en plastique !
Ces édifices pluricentenaires conservent toutefois leur part de mystère, de tranquillité, d’ésotérisme même pour un non-initié. Il est curieux d’assister aux démonstrations de foi des fidèles qui brûlent de l’encens dans les cours des temples. Lors des grandes fêtes religieuses, de véritables incendies odorants montent vers le ciel.
Les temples à visiter à Pékin ?
- Temple de Yonghe : 12 Yonghegong St.
- Temple de Confucius : 15 Guozijian St.
- Temple du Ciel : 1 Tiantan E Rd. 22.
09. Faire son running au Parc Olympique
Figures emblématiques des JO de 2008, le Nid d’oiseau et The Cube dressent leurs silhouettes architecturales intriquées au milieu d’un grand complexe, dominé par une tour d’observation rétro-futuriste. Grande avenue piétonne fleurie enserrée dans un parc agréable le long d’une rivière, très animée le soir, qui mène au Olympic Forest Park.
10. Boire un café au Red Brick Museum
Coup de cœur de la rédaction
Découverte architecturale et artistique garantie dans ce havre de paix situé en périphérie de la trépidante capitale, ouvert en 2014. C’est autant le bâtiment de deux étages dédiés à l’art contemporain, que le jardin à la chinoise réinventé pour lesquels on fait le déplacement. Dehors, un étang, de petites cours avec des rochers, des pas japonais, de la vigne vierge grimpant sur les murs en brique grise, rappel des derniers hutongs, ou rouge. Le lieu idéal pour une après-midi coupée du monde, pour lire dans le jardin ou prendre un café frappé au bar.
Métro Maquanying. Ouvert jusqu’à 17h30, café et restaurant ferment à 20h.
Bonus : passer une journée à Chengde
Reliée à Pékin par train rapide, Chengde (à ne pas confondre avec Chengdu, à 1,600 kilomètres plus au sud) est depuis le XVIIIe siècle la retraite estivale des empereurs Qing. On y vient pour la résidence de montagne à flanc de colline, complexe de bâtiments administratifs, de temples et de lacs ponctués d’îles et de prairies.
En dehors de la ville se trouvent huit temples, certains construits dans le style des minorités ethniques de Chine, comme le Temple de Putuo Zongcheng, surnommé le Petit Potala car construit sur le modèle de la résidence tibétaine des dalaï-lamas. La résidence de montagne et les huit temples extérieurs sont classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994.
Il faut seulement 4 à 5 heures pour rejoindre Shanghaï en train rapide.
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