À Saint-Gervais-Mont-Blanc, le Tour du Val Montjoie : une randonnée exceptionnelle à découvrir cet été
Val Montjoie. Déjà, le nom titille la bonne humeur. Tout comme la météo, qui s’annonce rieuse. Six à huit heures de marche quotidienne au gré de sentiers prometteurs de somptueux paysages, avec, pour gardiens bienveillants les Dômes de Miage et le Mont Blanc. C’est aussi l’occasion d’observer la faune et la flore, d’aiguiser sa curiosité sur l’histoire des vallées et des sommets, de découvrir l’habitat et, chaque soir, boire les paroles des gardiens de refuges. Alors suivez votre guide de la Compagnie des Guides de Saint-Gervais Mont-Blanc, peut-être Nicolas Cartier : c’est lui qui a imaginé ce circuit inattendu.
Un dernier check pour s’assurer qu’on a bien tout. Le sac d’abord : 8 kg maximum. Ne pas trop se charger reste la règle d’or. Ne pas oublier les lunettes de soleil et le coupe-vent, la gourde et de quoi grignoter, ça y est tout prêt ! Parés pour l’aventure.
Jour 1 | Du Tramway du Mont Blanc au refuge de Miage
Rendez-vous est fixé au fameux TMB, le Tramway du Mont Blanc, qui hisse ses motrices, jusqu’au pied du glacier de Bionnassay. Une heure de trajet qui distille l’histoire de ce train à crémaillère le plus haut de France ! Avant-dernier arrêt, Bellevue, la bien nommée, du haut de ses 1,800 m d’altitude. On emprunte un sentier en balcon, ce ne sera pas le dernier !
D’un côté le Val Montjoie, de l’autre celle de Chamonix. Et surtout, ces premiers panoramas sur la voie royale du Mont Blanc et sur l’Aiguille de Bionnassay. Une pente douce, jusqu’au plateau de l’Are et, dans le ciel, de drôle d’oiseaux : des parapentistes qui préfèrent admirer le paysage de là-haut ! Voilà le glacier. On écoute le guide avant de franchir ce pont suspendu au-dessus du torrent qui gronde à vos pieds. Une forêt, une grande combe, et là, on reste scotché devant la minéralité du glacier de Tête Rousse, les neiges éternelles de l’Aiguille du Goûter. Encore un effort après le col du Tricot ; presque trop facile cette descente jusqu’au cadre enchanteur de l’alpage de Miage avec ses vaches d’Herens, ses chevaux et son refuge du soir, qui chuchote une longue histoire.
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Jour 2 | Du plateau du Truc au refuge de Tré-la-Tête
Allez, on vérifie ses lacets pour entamer la montée jusqu’au Truc. Le Truc ? Les enfants éclatent de rire, mais c’est bien le nom de ce plateau, l’un des plus anciens alpages du Val Montjoie. Et c’est toujours la même famille qui, depuis 1936 régale les randonneurs d’un verre de lait bien frais. Quelques minutes d’arrêt pour contempler, à 360°, les Dômes de Miage et la chaîne des Aravis. Un tour en forêt hérissée d’épicéas et un détour par le lac d’Armancette, au cœur de la réserve naturelle des Contamines-Montjoie, la plus haute de France. Si le plan d’eau est, grandiose, la vue sur le Mont Joly est grandiose ! Le chemin se fait bucolique et son nom poétique : Claudius-Bernard, pour vous mener jusqu’au refuge de Tré-La-Tête, à 1,970 mètres. Ici, aussi, vous vous endormirez après avoir écouté une foule d’anecdotes ; comme celles sur Léon Orset, un pionnier fascinant, guide extraordinaire réputé pour ses courses, infatigable skieur et résistant convaincu.
Jour 3 | Forêts et combes jusqu’à l’alpage des Prés
Des hêtres et des épicéas, elle est sympa cette forêt ! Une clairière, des marmottes curieuses et le hameau charmant de Laya. Derrière ce rideau de fougères, comme un souffle rageur, voici la cascade de Combe Noir, qui descend du glacier de Tré-la-Tête. Un pont qui n’a de romain que le nom, des dalles de granit. Attention à ne pas glisser ! Une terrasse ombragée, un balcon ouvragé, c’est le joyeux refuge de Nant Borrant. Encore une forêt dans le vallon de la Rollaz et peut-être l’occasion de voir planer, au-dessus de l’alpage des Prés, un aigle royal. Bienvenue pour la nuit au tout nouveau Refuge des Près. Pas de dortoir, mais de jolies chambres dans cet ancien bâtiment d’alpage soigneusement rénové et agrandi. Et là sur le versant sud du Mont Blanc, le coucher du soleil. Éblouissant.
Jour 4 | De Cols en arêtes jusqu’au refuge du Mont Joly
Aujourd’hui, 8 heures de marche, on prend un solide petit déjeuner ! Direction le col de la Fenêtre : c’est par ici que l’on bascule du massif du Mont Blanc aux alpages fleuris du Beaufortain. D’ici aussi qu’on a presque l’impression de toucher du doigt le plus haut sommet d’Europe. De balcon en balcon, la vue délivrée est juste fantastique. L’impression d’être un bouquetin qui joue à saute-crêtes, entre l’Aiguille Croche et le col du Joly ; un sentier aérien et là ce sont bien des chamois ! Quelques lacets au milieu d’éboulis, voici le Mont Joly : 2,525 m, sera votre sommet, point culminant de toute la randonnée. Sans se donner le mot, tout le monde se tait, subjugué par ce belvédère qui déroule tout le massif du Mont Blanc. C’est presqu’à regret qu’on descend vers le refuge éponyme. À 2,002 m, c’est le plus haut restaurant du domaine Évasion Mont-Blanc. Ce vieux chalet presque centenaire vous abritera aussi pour la nuit, comme il le faisait naguère pour les curistes venus en été à dos de mulet !
Jour 5 | Retour vers Saint-Gervais
La toute dernière étape, il faut en profiter. On passera peut-être par les crêtes, ou bien par la forêt. En tout cas une chose est sûre, on saluera encore les vaches dans les derniers alpages. Saint-Nicolas-de-Véroce et son église. De l’extérieur, elle ne paye pas vraiment de mine. Mais poussez donc la porte ; l’intérieur déploie une débauche de dorures, des voûtes délicatement peintes, et cinq retables polychromes : quel superbe écrin pour ce joyau de l’art baroque alpin ! Un ultime chemin des écoliers, et déjà, apparaissent les toits de Saint-Gervais. Et si l’année prochaine on repartait avec un guide peut-être cette fois pour faire le Tour du Mont Blanc ?
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En savoir plus ? Retrouvez le top 5 des activités de l'été à faire à Saint-Gervais Mont-Blanc !
- En 2021, départ tous les lundis du 5 juillet au 6 septembre.
Autres dates sur demande pour groupe déjà constitué (en fonction des disponibilités dans les refuges) ;
- L’encadrement est assuré par un accompagnateur en montagne breveté d’Etat. Groupes de 4 à 6 personnes.