Notre itinéraire d’une semaine en Arménie
Partons 7 jours en Arménie sur la route, pour un itinéraire clé en main d’une semaine au départ de la capitale de ce petit pays à la longue histoire tourmentée et souvent douloureuse, qui a laissé en héritage un extraordinaire patrimoine culturel et architectural. Une situation géographique singulière au cœur du Petit Caucase où elle partage ses frontières avec la Turquie, la Géorgie, l’Iran, l’Azerbaïdjan et son exclave du Nakhitchevan, une palette de paysages éblouissants entre lacs immenses, montagnes escarpées, plaines verdoyantes et forêts endémiques… L’Arménie, délestée de ses attributs de république socialiste soviétique en recouvrant son indépendance en 1991, se rapproche culturellement, historiquement et politiquement de l’Europe.
Berceau des civilisations indo-européennes, ce petit pays encore méconnu recèle pourtant bien des trésors uniques à l’échelle planétaire dont une langue portée par un alphabet créé en l’an 405 ! Un roadtrip d’une semaine en Arménie revient à plonger dans un passé omniprésent – les Lada vintage y sont légion ! – tout en se frottant à une modernité résolument ancrée dans le présent, à l’image de sa dynamique capitale Erevan, point de départ de notre itinéraire d’une semaine en Arménie.
Que faire et que voir en Arménie en un clin d’œil ?
Enclavée sur un dixième de sa superficie historique, désormais quasi égale à celle de la Belgique, l’Arménie déroule des paysages essentiellement montagneux requérant ainsi des temps de transport plus importants lors des déplacements. Un itinéraire d’une semaine permet toutefois de découvrir les incontournables du pays :
- Visiter la capitale Erevan, vibrante et attachante, et la ville sainte d'Etchmiadzin, cœur spirituel du pays
- Se délecter des spécialités culinaires arméniennes telles que dolma (bœuf haché et riz enveloppés d’une feuille de vigne ou de chou), kachlama (agneau ou bœuf cuit avec des tomates, des pommes de terre et des oignons), khorovac ou barbecue (viande aux épices, pré-marinées puis grillées), spas (soupe à base de yaourt, d’eau et de blé et de coriandre, froide ou chaude), etc.
- Visiter les sublimes monastères de Geghard, de Noravank et de Khor Virap
- Profiter de l’environnement préservé du lac Sevan, le plus grand lac alpin de la région du Caucase
- S’immerger dans une culture totalement dépaysante
- S’engouffrer à pied, à cheval ou en 4x4 au creux de majestueuses montagnes
- Apprécier une soirée jazzy dans un des nombreux clubs de la capitale et se détendre en terrasse autour d’un verre
Jour 1 – Arrivée à Erevan, une capitale effervescente
Depuis l’aéroport Svartnots, 30 minutes suffisent pour rejoindre en voiture Erevan et l’hôtel Holiday Inn. Situé à deux pas de la Place de la République, centre névralgique de la capitale, l’hôtel 4 étoiles propose des chambres confortables et contemporaines, un très agréable bar-restaurant en rooftop, un vaste espace bien-être au dernier étage – piscine, jacuzzi, salles de fitness, de boxe, de yoga et de massages – et le Jivan, un restaurant-club niché dans la cour intérieure. Un camp de base idéal pour arpenter les rues animées de la ville et débuter son itinéraire en Arménie ! À moins de lui préférer le Marriott Hotel Yerevan, ouvert sur la place, qui compte des chambres spacieuses à la déco classique, un restaurant, un bar-lounge, un centre de fitness et une piscine extérieure à la belle saison.
Hôtel Holiday Inn
191 chambres à partir de 99 €
2 Amiryan Street
Armenia Marriott Hotel Yerevan
144 chambres à partir de 227 €
1 Amiryan Street
17h – De l’art en cascade
Avec une arrivée dans l’après-midi, une balade au Cascade Complex s’impose pour prendre de la hauteur. Cet ensemble architectural déploie un jardin peuplé d’œuvres d’art contemporaines de Yue Minjun, Fernando Botero, Tom Hill, Guy Buseyne, Peter Woytuk, etc., qui se poursuit jusqu’à un escalier monumental de 118 mètres de haut et composé de plus de 500 marches, jalonné sur chacune de ses cinq plateformes de sculptures signées de grands noms de la scène internationale (l’Espagnol Jaume Plensa par exemple).
Depuis le sommet que l’on atteint à pied ou par des escalators intérieurs, s’offre une vue ébouriffante sur la ville et au-delà, sur le mont enneigé Ararat, symbole historique de l’Arménie bien que cédé par Lénine à la Turquie en 1921. Au sein de la « cascade », le Centre Cafesjian pour les Arts, musée ouvert en 2009, abrite notamment une belle collection d’art moderne. Non loin, l’une des plus vieilles églises de la ville, l’église Katoghiké (XIIe siècle) qui intègre l’ensemble Sainte-Anne, resplendit de ce tuf rose, pierre volcanique largement utilisée à Erevan.
20h – Ambiance au Mov
Après s’être désaltéré à la terrasse de l’un des nombreux bars de la rue Isahakyan, ou à l’une des pulpulaks parsemées dans la ville (fontaines d’eau de source très arty), un dîner au Mov est la promesse d’une savoureuse dégustation : non loin de la Place de la République, dans une bâtisse qui fut tour à tour hôpital, bibliothèque, hôtel, ce restaurant ouvert en décembre dernier livre dans une déco détonante - fresques, luminaires et mobilier créés par des artisans locaux - une délicieuse cuisine traditionnelle. Une bonne introduction gourmande à cet itinéraire de 7 jours en Arménie.
22h – Balade Place de la République
Comme éclairée le jour grâce aux façades de tuf rose de ses prestigieux bâtiments – résidence du gouvernement, Poste, musée d’histoire et galerie d’art – et illuminée le soir, cette place grandiose semble ne jamais vouloir désemplir ! Habitants et touristes s’y retrouvent pour écouter des sets de musiciens, admirer le spectacle son & lumière donné sur le bassin au pied du musée, se régaler des douceurs vendues par des marchands ambulants ou boire un verre à l’une des terrasses de bars qui ponctuent les rues adjacentes.
Jour 2 – Vers Garni à l’ouest
10h – L’histoire des pierres
À 35 km à l’ouest d’Erevan et 9 km de Garni, creusé dans la paroi rocheuse des gorges de la rivière Azat, se niche le magnifique, pour ne pas dire le plus beau, monastère médiéval de Geghard (« lance » en arménien), fondé au IVe siècle et classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Si la partie la plus ancienne de ce complexe fut détruite, il n’en reste pas moins des parties bien conservées comme la chapelle de Saint-Grégoire ou l’église principale bâtie en 1215. Mais le plus surprenant reste cette église rupestre, bâtie dans une ancienne grotte où coule encore une source considérée comme miraculeuse ainsi que toute la partie souterraine abritant nombre de pièces cachées et de tombes anciennes. Avec un peu de chance, il est possible d’assister à des chants a capella donnés dans l’église, frissons garantis.
12h – Les orgues géologiques
Non loin de Geghard, dans les gorges de Garni, une rareté naturelle hypnotise le regard : une formation de colonnes basaltiques de toute beauté, appelée « symphonie des pierres », qui fut sculptée par des millénaires de forces telluriques. Se balader le long des parois, franchir un petit pont du XIe siècle sur la rivière Azat et lever toujours le regard pour apercevoir le ballet des hirondelles vers leurs nids accrochés aux orgues. Mémorable pour ce second jour d’itinéraire en Arménie.
13h – Pause gourmande
Si le restaurant 7 Qar, abrité dans une cour privée, ne brille pas par sa déco sommaire, il délivre de savoureux plats de saison avec, depuis ses immenses baies vitrées, une vue saisissante sur la montagne alentour.
15h – Au temple
Visible depuis le restaurant, le temple païen de Garni mérite une visite lors de notre road trip en Arménie. Niché au cœur des gorges, cet édifice basaltique dédié au Dieu du soleil Mithra est supposé avoir été fondé au 1er siècle avant J.-C. Seul monument hellénistique du pays, composé de 24 colonnes symbolisant les 24 heures de la journée, il intègre un ensemble plus vaste avec ses remparts et autres monuments alentour dont les thermes où se distingue encore une fort belle mosaïque.
Et, selon les conditions météorologiques, s’offrir depuis Garni un survol en montgolfière à 1 000 m d’altitude pour embrasser du regard les splendeurs paysagères de cette contrée. La ville tient d’ailleurs un festival international dédié mi-octobre. Effet waouh garanti
17h – Brandy time
De retour à Erevan, un détour par la distillerie Ararat (propriété de Pernod-Ricard) permet d’apprécier les secrets de création du brandy, « l’or liquide » de l’Arménie. Fabriqué par cette maison depuis 1887 à partir de cépages endémiques, ce breuvage qui ne peut bénéficier de l’appellation « cognac » – AOP oblige –, était fort apprécié de Sir Winston Churchill ; ce dernier fit d’ailleurs sortir des geôles russes le maître de chais afin que soit préservé l’essence même de sa boisson favorite… C’est l’une des anecdotes racontées lors de la visite guidée passionnante du site, des chais au Wall of Fame, jusqu’à la dégustation.
20h – Restaurant clandestin
Dalan signifie passer de la ville au jardin. Et c’est bien ce qui se produit quand on se rend au restaurant éponyme. Car son adresse, Aboyan 12, correspond à une boutique de souvenirs artisanaux qu’il faut traverser pour pénétrer dans une immense cour arborée où les bars le disputent aux rotondes et tonnelles, et les tables aux comptoirs. Des salles intérieures au-dessus de la boutique reflètent tout autant l’âme bohème de cette adresse singulière et courue des locaux venus se régaler de somptueuses assiettes et écouter de la musique live.
22h – Un dernier verre
Pour terminer la soirée, quelques bars à cocktails valent de s’y poser comme le Bird Cage tout à côté du Dalan (au 10 de la même rue !), le très arty Minas Erevan rue Pushkin, ou encore le Daboo bar rue Isahakyan.
Jour 3 – Vers Yeghegnadzor au sud
10h – Ararat en fond de toile
Lors d’un itinéraire d’une semaine en Arménie, traverser la fertile plaine d’Ararat, seule étendue plate et véritable verger du pays, et se rendre en 40 minutes au monastère de Khor Virap (« puits profond »), au pied du mont Ararat. Premier lieu saint de l’Arménie chrétienne élevé à l'emplacement d’Artachat, l'ancienne capitale de l'Arménie antique, ce site légendaire aurait vu Saint-Grégoire, évangélisateur devenu par la suite le premier Catholicos arménien (soit le pape local), survivre à 13 ans de captivité dans une fosse, d’où son nom. Classé monument historique, il abrite derrière ses remparts une église principale avec son narthex et une chapelle. Son point fort ? La vue, magique.
11h – Areni, grotte et vignoble
Après la majesté du mont Ararat, poursuivre la route jusqu’au village d’Areni, du nom d’un cépage endémique, dans la région de Vayots Dzor et explorer le site archéologique Areni-1 (ou la grotte aux oiseaux), un complexe de grottes où furent découverts d'anciens artefacts, dont la plus ancienne chaussure de cuir au monde (datée de 5 500 ans) et un pressoir à vin vieux de plus de 6 000 ans, témoignant du plus ancien vignoble connu sur la planète.
13h – Pause déjeuner
Préférer aux restaurants sis à côté de la grotte une adresse plus sympathique à 20 minutes à peine, la cave Old Bridge. Cernée de vignobles, cette belle maison n’hésite pas à faire déguster ses propres crus qu’elle produit depuis 1998.
15h – Vallée d’Amaghu
S’il est un monastère qu’il ne faut en aucun cas manquer, c’est bien celui de Noravank. Depuis Areni, la route dans la vallée d’Amaghu pour y accéder est somptueuse, glissant au creux de montagnes escarpées rougeoyantes et piquées ici et là du vert des arbres. Perché à 1 550 mètres au milieu des falaises géantes, ce complexe monastique du XIIIe siècle qui séduit par son extraordinaire architecture, se compose d’une église principale pourvue d’une tour-clocher ajourée et d’un splendide portail, de deux autres églises, des ruines de divers bâtiments, de plusieurs khatchkars (stèle de pierre sculptée d’une ou plusieurs croix dont l’artisanat est inscrit au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco), de pierres tombales et de remparts.
À la sortie du site, une échoppe d’artisans mérite de s’y attarder : là, officie Ruben Ghazaryans, un talentueux tailleur sur pierre. Les accros à l’adrénaline n’hésiteront pas quant à eux à enfiler un harnais d’escalade pour grimper sur les parois du canyon de Noravank, réputé pour ses falaises abruptes de calcaire et de tuf.
17h – Halte dégustation
Sur le chemin du retour (compter 2 heures jusqu’à Erevan), opter pour un stop à la Tushpa Wine Cellar, un domaine viticole intimiste tenu par la 4e génération d’une même famille de passionnés. Après une courte visite des chais, place à la dégustation de leurs meilleurs vins, assiettes de fruits, de fruits secs et de fromages à l’appui, dans une délicieuse atmosphère de maison d’hôte. Le vin est un incontournable lorsque l’on voyage en Arménie.
19h – Soirée jazzy
Parmi les nombreux clubs de jazz et salles de concert disséminés dans la capitale – les Arméniens vouent une réelle passion au jazz – le Malkhas Jazz Club, situé non loin de la Place de la République, reste une référence. Mais aussi l’Ulikhanyan Art Club sur l’avenue Sayat Nova et le Club 12 rue Teryan.
Jour 4 – Au vert à Dilijan
09h – Montagne et forêt
Pour une journée nature, cap sur la région de Tavush, surnommée la « petite Suisse arménienne ». À quelque 130 km au nord-est d’Erevan, Dilijan est réputée pour son habitat traditionnel (toits de tuile, balcons de bois couverts), ses sources d’eaux minérales et thermales – autrefois prisée des artistes et politiques venus y prendre « les eaux » –, son artisanat et le parc national à proximité, riche en flore et en faune incluant des espèces endémiques (hérisson à grandes oreilles, lynx, chèvres à bézoard, ours caucasien, etc.). Les férus de randonnée empruntent les sentiers de randonnée pour plonger dans le vert épais et foisonnant des forêts, converties en prairies alpines sur les plus hauts sommets, et se rafraîchir au bord des lacs Parz et Gosh. Et les amateurs de sensations fortes optent pour une excursion à cheval ou en 4x4 off-road (Horse Riding Dilijan) sur les chemins accidentés du montagneux Sartsapat. Inoubliable ! Les points de vue sont fabuleux, alternant cascades, ruisseaux, falaises et prairies, tapissées de fleurs au printemps.
13h – Déjeuner avec vue
Poursuivant notre itinéraire d’une semaine en Arménie, on se pose dans le cadre idyllique du restaurant Imtoon (« ma maison »), élégante demeure à la déco recherchée, pour profiter depuis sa vaste terrasse fleurie d’une vue sur les montagnes, la vallée verdoyante et la rivière en contrebas, et bien sûr, se régaler de salades, grillades et fromages. La maison compte également à l’étage 5 ravissantes chambres d’hôte.
15h – Vous reprendrez bien quelques pierres ?
À 30 minutes de route de Dilijan, se trouve l'un des monastères les plus populaires d'Arménie, Haghartsin. Serti de montagnes boisées, ce complexe monastique du Xe siècle, en parfait exemple de l’apogée du royaume arménien médiéval, donne à voir différentes églises, un grand gavit (narthex propre à l’architecture arménienne), un immense réfectoire, de nombreux khatchkars et un arbre creux massif. Et si l’envie vous prend, pousser jusqu’à la commune rurale de Goch pour y découvrir le monastère de Gochavank (XIIe – XIIIe siècles), surplombant de hautes collines boisées. Ce centre religieux qui porte le nom de son fondateur, fabuliste, juriste, théologien et créateur du premier code des lois arméniennes, fut également un important centre d’éducation à l’écriture de manuscrits.
18h – Divin nectar
S’arrêter à la cave Hovaz (« léopard ») ne se résume pas à une simple dégustation. Ouverte au centre de Dilijan par Wine Formula, une société de production de vin arménienne, engagée dans le soutien à la viticulture et la vinification durables, à la promotion des femmes viticultrices et à la conservation de la flore et de la faune (le logo représente un léopard du Caucase, récemment réapparu en Arménie depuis l’Iran voisin), cette cave propose de découvrir le renouveau de la viticulture arménienne, de mettre en bouteille, de boucher et d’étiqueter soi-même une bouteille de vin rosé pétillant, élaboré selon les méthodes champenoises françaises. Et de déguster le breuvage, produit à partir du cépage local Areni Noir, plateau de fromages et de viandes de la région à l’appui.
20 h – Dîner ambiance
Pour profiter d’un dîner typique et d’une ambiance joyeuse, dans une déco industrielle revisitée, rendez-vous est donné au restaurant Sherep (« la louche » en arménien), situé en face de l’hôtel Holiday Inn. Assiettes goûteuses de légumes cuits au feu de bois, soupes, viandes grillées, tout y est !
Où dormir à Dilijan ?
Dilijani Tun Hotel & Restaurant : idéal si l'on ne veut pas refaire la route jusqu'à la capitale le soir de son escapade à Dilijani, l'hôtel 4 étoiles au design élégant avec ses murs de pierre et ses toits en brique rouge, est niché au cœur de la verdure dans la région de Tavush. Ses chambres minimalistes, son restaurant, son bar, ainsi que sa piscine en pleine montagne et ses jardins sont magnifiquement conçus et offrent un confort exceptionnel dans cette région rurale.
Dilijani Tun Hotel & Restaurant
Ordzhonikidze Street 4 alley, 36 house, 3901 Dilidjan
À partir de 119 € la nuit
Jour 5 – Lac Sevan
10h – Mer intérieure et monastère perché
Après le vert des montagnes, place au bleu du lac Sevan, le plus grand lac alpin de la région du Caucase (2,5 fois le lac Léman) et parmi les lacs les plus hauts du monde (1 900 mètres au-dessus du niveau de la mer) que l’on va croiser aujourd’hui sur la route de notre itinéraire d’une semaine en Arménie. Situé à 60 km au nord-ouest d’Erevan, enchâssé au creux de hautes montagnes, il est fréquenté par de nombreuses espèces d’oiseaux – oie cendrée, cygne sauvage, foulque macroule, etc. – mais aussi, l’été venu, par les Erévanais en quête de baignade rafraîchissante. Séance de jet ski, de wakeboard, de kayak ou de stand up paddle, balade à bord d’un voilier ou tout simplement une promenade sur les rives permet de vivre cette mer intérieure au plus près.
Pour une vue à 360°, ne pas hésiter à se rendre au monastère de Sevanavank (IXe siècle) ou « monastère noir », perché au sommet de la péninsule de Sevan. Dominant depuis son promontoire rocheux (quelques marches à gravir…) le lac Sevan et les montagnes alentour, il réserve de superbes points de vue. Poursuivre ensuite vers le bourg de Noratus dont le cimetière médiéval compte quelque 500 anciens khatchkars (XIIIe - XVIIe siècles), gravés de scènes évoquant la vie des défunts.
18h – Bakering lesson
Dans le jardin du restaurant Tsagkunk, sis dans le village éponyme (sur la route du retour vers Erevan), une petite maison traditionnelle arménienne a été préservée et restaurée ; là, dans la quasi-obscurité de la pièce centrale, des « boulangères » reproduisent les techniques ancestrales de cuisson du lavash, le pain traditionnel : l’une pétrit la pâte, l’autre l’étire sur un coussin long, avant de la coller sur les parois d’un four à pain vertical (tonir). Impressionnant ! Et fort en contraste avec la salle du restaurant à la déco ultracontemporaine ! Les mets servis y sont tout aussi délicieux que le service.
Jour 6 – Immersion spirituelle
10h – Antique Zvartnots
Autre site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, le temple de Zvartnots ou « des anges qui veillent » (VIIe siècle) dont il ne reste que des ruines et qui a donné son nom à l’aéroport, tout proche. Mais une vue impressionnante sur le mont Ararat ! Détruite en 930 après un terrible séisme, cette gigantesque cathédrale aura tenu près de 300 ans, le temps d’influencer grandement l’architecture mondiale : elle est d’ailleurs représentée en bas-relief à la Sainte-Chapelle de Paris. Un passage par le petit musée adjacent permet d’appréhender ce que fut cette incroyable bâtisse de 3 niveaux, reconstituée en maquette.
11h – Trésor de la ville sainte
Siège de l'Église apostolique arménienne – le Catholicos y réside – et cœur spirituel de l'Arménie, la ville sainte d’Etchmiadzin, à une vingtaine de kilomètres d’Erevan doit sa réputation à son vaste ensemble religieux, classé au patrimoine de l’Unesco. Outre sa cathédrale du Ve siècle considérée comme la plus ancienne au monde, il abrite deux églises, la résidence des séminaristes, des khachtars, une bibliothèque publique très récente, et le musée du Trésor qui préserve jalousement une inestimable collection de reliques anciennes (un morceau de l’arche de Noé par exemple) et de précieux manuscrits.
14h - Déjeuner au réfectoire
Le site compte aussi l’ancien réfectoire aujourd’hui transformé en restaurant. Agape, c’est son nom, impressionne par ses généreux volumes intérieurs et sa longue terrasse abritée d’un toit de chaume le long du bâtiment. Une expérience culinaire et patrimoniale lors de notre road-trip en Arménie !
16h – Rares manuscrits
Afin de parfaire cette immersion culturelle, visitez le musée Matenadaran (« bibliothèque » en arménien). À seulement 10 minutes à pied du complexe Cascade, cet institut renferme l’une des plus riches collections de manuscrits et de documents arméniens au monde, de très précieux manuscrits grecs, latins, arabes, persans, syriaques, etc., et quelque 300 000 documents d’archives. Parmi les collections figurent ainsi des traductions arméniennes d’œuvres aujourd’hui perdues d’auteurs antiques comme la Chronique d’Eusèbe de Césarée et de sublimes manuscrits enluminés. La configuration des salles rappelle quelques-uns des monastères du pays.
18h – Balade dans le quartier
Time to relax ! Arpenter les rues Pouchkine et Saryan, ponctuées de boutiques, de restaurants et de nombreux cafés animés avant de prendre un bol d’air frais dans le parc circulaire, véritable poumon vert, qui enserre le centre-ville.
Jour 7 – Erevan, culture et shopping
Erevan mérite d’y passer une pleine journée lors d’une semaine en Arménie. Même si elle ne peut figurer parmi les villes les plus belles villes du monde, architecturalement parlant, elle ne peut laisser indifférents les visiteurs curieux. Entre les quelques rares bâtisses échappées de la frénésie soviétique et la flopée d’austères bâtiments nés sous l’ère russe, l’ambiance est là, diffusée par les échoppes, les galeries d’art, les scènes artistiques, les marchés et, surtout, ses habitants particulièrement accueillants.
10h – Mémorial
Parmi les lieux à ne pas manquer quand on voyage en Arménie, il en est un et pas des moindres : Tsitsernakaberd, le mémorial dédié aux victimes du génocide arménien (plus d’1,5 million de personnes), perpétré par le gouvernement des Jeunes Turcs en 1915 et 1916. Situé sur une colline, ce site impressionnant rassemble une pointe de granite haute de 44 mètres représentant la renaissance du peuple arménien, 12 stèles disposées en cercle avec en leur centre la flamme éternelle, un long mur qui porte les inscriptions des principaux villages arméniens de l’empire ottoman où furent commis les massacres et un musée circulaire souterrain. Poignant et indispensable pour comprendre l’histoire et la résilience de l’Arménie.
12h – Au marché
Au Gum Market, à 20 minutes de marche au sud de la place de la République, les produits frais alimentaires sont rois. Sous cette vaste halle, des étals colorés débordent de fruits, de fruits secs, de légumes, de viandes, d’énormes planches de lavash. Un régal pour les yeux et pour faire le plein de vitamines ! Incontournable et fidèle à ses origines car très peu fréquenté par les touristes, il est ouvert tous les jours. Autre marché typique et authentique sur l’avenue Komitas, l’Arabkir, de type bazar, qui déploie des produits bon marché, de la ferme à la table.
14h – Insolite
Premier État au monde à avoir adopté le christianisme comme religion d’État en l’an 301, et aujourd’hui constitutionnellement laïque, l’Arménie n’a cependant pas fermé la porte aux autres confessions. À preuve, la mosquée bleue Gök Jami, sise sur l’avenue Mesrop Mashots. Construite au XVIIIe siècle sous le règne du khan d’Erevan, Hussein Ali, transformée en planétarium à l’ère soviétique, elle est toujours bien présente ! Fréquentée autrefois par les Azéris et de nos jours par des Iraniens, elle ne se visite pas mais l’entrée autorisée dans la cour intérieure et le jardin permet d’apercevoir le seul minaret encore existant sur les 4 originels et le dôme coloré.
16h – Aux puces
Au sud-est de la Place de la République, le marché aux puces en plein air d’Erevan, répondant au doux nom français de Vernissage, ravit quotidiennement les amateurs d’artisanat. Dans cette foire riche et colorée, l’ancien et le neuf se mélangent, entre tapis, bijoux, peintures, souvenirs et autres productions artisanales.
Organiser son voyage en Arménie
Saison : l’Arménie relève d’un climat continental ; privilégier donc le printemps et l’automne, l’été pouvant être caniculaire et l’hiver glacial.
Décalage horaire : + 2 heures l’été, 3 heures l’hiver
Temps de vol : un peu plus de 4 h à l’aller, quasi 5 h au retour
Se déplacer : Erevan s’avère une base idéale pour découvrir l’Arménie, plus de la moitié du pays pouvant être parcourue via des excursions quotidiennes depuis la capitale : en voiture de location, en minibus (agences de voyages) voire en taxis, ici peu coûteux (télécharger l’application GG et/ou Yandex Taxi).
Erevan se visite aisément à pied même si les trottinettes électriques et le métro (11 stations aujourd’hui et 1 supplémentaire en 2026) peuvent parfois faire gagner du temps.
Toutes les visites de sites peuvent se régler sur place, sans réservation préalable, ce qui laisse une plus grande autonomie ! Mais il est nécessaire de réserver ses activités sportives au préalable. Lors des visites dans les monastères et églises, penser à se couvrir les bras et les jambes d’un grand foulard par exemple !
Site officiel pour davantage d’infos : https://armenia.travel/fr/
Office du tourisme à Erevan : Place de la République, 2/1, rue Nalbandyan