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Florence ValencourtFlorence Valencourt, Le vendredi 03 mai 2024
Restaurants

Janine, bistrot parisien d’hier et de demain

Janine peut être fière d'avoir donné son prénom au bistrot de son petit-fils Thibault Sizun. En deux ans à peine, celui-ci est devenu la valeur sûre des ripailleurs du quartier des Batignolles et d'ailleurs. 
  • Restaurant Janine à Paris © Stéphane Riss
    Restaurant Janine à Paris © Stéphane Riss

La rue des Dames peut s'enorgueillir de pas mal de bonnes tables, de part et d'autre de la rue de Rome – frontière historique entre les bourgeois old school et leurs rejetons - mais Janine est réellement la plus plaisante de toutes et, surtout, celle qui met enfin ces deux générations d'accord. Un restaurant rassembleur donc, gouailleur et sacrément bien tourné. En un mot, un bistrot comme seul Paris en a le secret. 

  • © Studio Luminescence
    © Studio Luminescence

 

Bistrot de quartier et plus si affinités 

C'est en souvenir des grandes tablées de son enfance que Thibault Sizun – qu'on avait pu apercevoir chez IDA – a eu l'idée d'ouvrir un bistrot qui remettrait au goût du jour les plats de la cuisine française de toujours, avec des envolées plus contemporaines. Il a trouvé son bonheur dans cette bâtisse sur deux étages, aux allures de maison de famille. Impression décuplée par le décor, qui mêle les codes de la brasserie : comptoir en zinc, carrelage d'époque, chaises bistrot... À ceux de la maison de campagne : accumulation de tableaux, portraits d'ancêtres et de figures historiques (Janine en vedette, cela va sans dire), couleurs douces, vaisselle chinée et dépareillée... Pour un résultat des plus chaleureux. 

La clientèle comme les professionnels ne s'y trompent pas. C'est souvent complet et le Guide Lebey lui a décerné son prix du meilleur bistrot 2024.    

  • Janine © Stéphane Riss
  • Janine © Florence Valencourt

 

Arriver à surprendre avec des plats traditionnels, tel est le secret

Si la carte semble simple de prime abord aux appétits pressés (terrine de campagne, sardines marinées, filet de cannette, pêche du jour), la sorcellerie du chef Hitoshi Minatani (ex Freddy's avec le MOF Eric Trochon) se révèle à la première bouchée. Elle se joue dans les associations audacieuses mais pertinentes, ainsi que dans les assaisonnements percutants. Preuve à l'appui avec ce « Lapin à l’escabèche, chou pointu grillé, mayonnaise à l’estragon et piment vert » devenu rapidement le best-seller de la carte, tant il réussit ce pari fou de réinventer le patrimoine culinaire de grand-mère, sans le dénaturer mais en lui donnant un sacré coup de jeune ! Et le reste du menu est à l'avenant. Hitoshi est un équilibriste, qui jamais ne tombe dans la facilité ou l’esbroufe. Du grand art bistrotier. 

  • Lapin en escabèche © Florence Valencourt
    Lapin à l'escabèche © Florence Valencourt

 

Ajoutez à cela une carte des vins composée par Thibault avec amour et un goût certain pour le travail des vignerons (250 références sans fausse note), un accueil et un service adorables, et vous aurez trouvé le secret de la renommée de notre Janine. Une grand-mère comme on en rêve tous. 

Menu déjeuner à 28€. A la carte, compter entre 50 et 60€ 

  • © Florence Valencourt
  • Janine © Stéphane Riss

 

Ce qu'il faut retenir 

Une vraie bonne adresse de quartier. Celle où l'on retrouve régulièrement ses amis et sa famille et que l'on fait découvrir aux gens qu'on aime. La garantie d'un repas et d'un moment réussis. Ce qui, de nos jours, en matière de restaurants, n'est pas si courant. Une adresse qu'on se refile donc sous le manteau, avec un air entendu.

JANINE
90, rue des Dames, 75017 Paris 
Du lundi au vendredi, de 12h à 14h et de 19h à 22h

restaurantjanine.fr/