Notre avis sur le Ritz-Carlton Rabat Dar Es Salam, premiers pas au Maroc pour Ritz-Carlton
Le pitch | Le Ritz-Carlton Rabat Dar Es Salam, un palais marocain ultra luxe
Suite à de nombreux rebondissements, des procédures interminables, et des opérations de terrassement débutées en 2012, l’annonce d’une ouverture en mars 2022 sonnait presque comme un mirage. Mais le Covid a voulu jouer les prolongations, repoussant encore l'échéance. Finalement, il aura fallu plus de 10 ans pour enfin pousser les majestueuses portes de ce palais moderne, un luxe qui sait se faire désirer.
Au cœur d’une forêt de 440 hectares de chênes et de jardins verdoyants, ce complexe hôtelier s’est installé à quelques minutes à peine du centre historique de Rabat, classé à l'UNESCO, et du tout nouveau théâtre imaginé par l'architecte Zaha Hadid. Avec ce premier Ritz-Carlton, et après avoir inauguré en novembre dernier le premier St. Regis Hotels & Resort à Tamuda Bay, plus au nord du pays, la collection hôtelière américaine affirme son désir de s’implanter avec des adresses haut de gamme dans le royaume chérifien.
Comment est l’hôtel ?
L’ambition de l’hôtel de luxe au Maroc était clairement de proposer un cadre d'exception. Et sur ce point, difficile de dire quoi que ce soit. Dès l’entrée, on est saisi par un lobby qui ne fait pas dans la demi-mesure : l’inspiration arabo-andalouse s’exprime ici sans retenue, mais toujours avec une élégance mesurée. Les motifs muqarnas s’étirent sur le plafond comme un héritage minutieux, tandis que les fresques gebs transforment les murs en véritables œuvres d'art, mêlant fleurs et oiseaux sculptés à la main dans le stuc. L’imposant lustre rococo en verre de Murano, qui domine l’espace, renforce l’atmosphère théâtrale et gigantesque du lieu.
Malgré les colonnes doriques cannelées et la profusion de marbre blanc, tout a été soigneusement calibré pour éviter le kitsch. Le faste n’est pas un exercice facile, et il est ici exécuté avec maîtrise. L’espace respire, les détails sont élégants, mais toujours avec cette pointe de retenue.
À l’extérieur, le spectacle continue. Les jardins andalous s'étendent autour d'une piscine monumentale bordée de palmiers majestueux. On y retrouve de généreux transats et lits de repos, promesses d’une ombre bienvenue. La touche artistique, on la doit à Pierre-Yves Rochon, maestro de la décoration des plus beaux palaces du monde, de l’hôtel Danieli à Venise au Shangri-La à Paris. Son empreinte se lit dans chaque détail, et on comprend vite pourquoi tant de grands chefs, de Joël Robuchon à Alain Ducasse, ont voulu travailler avec lui.
Aux commandes des cuisines, le chef propose cinq expériences culinaires, chacune avec son univers. La Brasserie Méditerranéenne est une ode à la cuisine du Sud, tandis que le Restaurant Rihla nous transporte vers l’Asie. Le Palapa, avec son toit de chaume au bord de la piscine, promet des saveurs ensoleillées, tandis que le Blind Tiger Bar, hommage aux bars clandestins des années 1920, distille un esprit jazzy jusque dans les cocktails. Pour les amateurs de pauses aux accents marocains authentiques, le Lobby Lounge offre un tea time, entre thé à la menthe et douceurs sucrées.
Et les chambres ?
Bien que la superficie de l’hôtel soit spectaculaire, il ne compte « que » 100 chambres et 16 suites, réparties en trois catégories (plus une suite royale de 180 m²). Se déployant sur deux niveaux, elles offrent des volumes spacieux, lumineux et sont baignées d’une certaine élégance. Chacune d’elles s'accompagne d’une terrasse privée qui offre une vue dégagée sur les jardins ou la piscine, une invitation à prendre son temps.
À l'intérieur, le mélange de l’opulence marocaine et des touches contemporaines est réussi, même si l’on n’échappe pas à quelques détails qui feront parler les hôtes au dîner, comme les robinets revêtus de cabochon en diamant, qui titillent l'œil critique. Un choix qui fera peut-être sourire les amateurs de sobriété, mais qui, au fond, s'intègre assez bien dans l'ensemble. C’est là tout le paradoxe de cet hôtel : capable d’assumer ses excentricités sans jamais trop en faire. Et puis, il y a la literie. Là, pas de demi-mesure. C’est moelleux, enveloppant, et on s’y glisse comme dans une barbe à papa dont on ne voudrait jamais sortir. Le genre de lit si luxueux qu'il ferait même renoncer Hercule à ses douze travaux, juste pour s’accorder une grasse matinée de plus lors d’un week-end détente !
Ce qui fait la différence ?
L’accès privilégié au Royal Golf Dar Es Salam, le plus grand golf du Maroc. Deux parcours de 18 trous et un de 9 trous qui se déploient comme un véritable terrain de jeu pour les amateurs de swing. Ajoutez à cela le haras Royal Equestrian Club juste à côté, et on se retrouve presque à incarner une héroïne de roman perdue dans un pays lointain. Sans oublier l’offre fitness et bien-être : salle de sport avec vue sur les jardins, court de tennis, un spa digne des milles et une nuit avec hammams, saunas et 10 salles de soins. Et puis, il y a cette piscine intérieure, baignée de lumière naturelle, inspirée des bains romains aussi grandiose qu'un décor de cinéma, où l'on se surprend à se croire en pleine épopée aquatique, entre deux brasses paresseuses.
Ce qu’il faut retenir
Le Ritz-Carlton Rabat, Dar Es Salam parvient à éviter les écueils de nombreux établissements de luxe. Il ne cherche pas à épater la galerie, mais plutôt à offrir un cadre harmonieux où tout est fait pour que l'on se sente bien. L'attente a été longue, certes, mais le résultat est là : un lieu qui s'inscrit parfaitement dans son environnement tout en affirmant son identité de marque haut de gamme.
Les 5 choses que l’on a aimées au Ritz-Carlton Rabat, Dar Es Salam
- Les piscines : entre le bassin extérieur et la sublime piscine du spa, on pourrait passer des heures à s’entrainer comme Léon Marchand.
- Le Blind Tiger : un bar qui ose casser les codes, et qui apporte une touche de légèreté bienvenue dans cet univers feutré.
- Le petit déjeuner (à la carte) avec des jus de fruits pressés à la minute et des bols ultra gourmands.
- Le spa : qui propose des traitements inspirés par des rituels ancestraux et le hammam traditionnel.
- L’espace : de l'entrée majestueuse aux vastes jardins, l'hôtel déploie des volumes impressionnants qui laissent respirer chaque espace, offrant à ses hôtes une véritable sensation de liberté.
Combien ça coûte ?
À partir de 490 € la nuit pour une chambre avec vue sur les jardins ou la piscine.
The Ritz-Carlton Rabat, Dar Es Salam
117 chambres et suites à partir de 400 € la nuit
km 9 avenue Mohammed VI, Route Dar Essalam, Souissi, Rabat