Notre avis sur AREV Saint-Tropez, l'hôtel qui veut transformer la vie tropézienne en rêve éveillé

Le pitch | Un hôtel intimiste ouvert toute l’année

AREV Saint-Tropez est la dernière adresse à s'inviter dans le cercle très fermé des hôtels cinq-étoiles de la Côte d'Azur. Porté par le jeune groupe Arev Collection, ce boutique-hôtel ouvert toute l'année entend ressusciter le « luxe décontracté » et l'insouciance qui ont fait la légende tropézienne. Il aura fallu vingt ans pour que ce terrain, autrefois occupé par le Lou Troupelen –hôtel de Saint-Tropez emblématique prisé des locaux –, retrouve enfin vie. Installé sur le Chemin des Vendages, AREV ("soleil" en arménien) se veut un microcosme à part entière : sa Place des Oliviers, inspirée de la Place des Lices voisine, en est le cœur battant, tandis que la renaissance de The Strand – table historique du village – ancre un peu plus l'hôtel dans le patrimoine local.

Mais AREV ne veut pas être un simple pied-à-terre luxueux. Son ambition ? Faire vivre une expérience au-delà de l'hôtellerie classique, en animant ses espaces et en créant du lien avec la vie locale. Un pari audacieux dans une région où les grands noms de l'hôtellerie se bousculent déjà. 

Comment est l’hôtel ?

Logé dans une bâtisse qui évoque les villas traditionnelles du village, AREV s'épanouit au cœur de jardins dessinés par le paysagiste Jesús Ibáñez. Encore jeunes à notre visite, les 1 200 végétaux gagneront en majesté au fil des saisons. L'expérience commence dès l'arrivée : pas de réception classique ni de hall intimidant, ici l'accueil se fait dans un salon « comme à la maison » aux canapés moelleux, sous des plafonds voûtés bordés d'étagères remplies de livres. Un cadre élégant et décontracté qui annonce la couleur. 

Côté restauration, The Strand fait son grand retour sous la houlette de Manon Santini et Rocco Seminara, avec une cuisine ensoleillée qui met à l'honneur la Provence et la Grande bleue : thon rouge de Méditerranée, riso croustillant au safran, figues rôties, le tout sublimé par une carte de 300 vins et 60 champagnes. En journée, le Pool Bar joue la carte du farniente chic, tandis que le Champagne Lounge où trône un olivier vieux de 700 ans, prend le relais jusqu'au petit matin. Même le spa Maison ST célèbre la région, intégrant à ses soins des herbes aromatiques locales et du sel méditerranéen. Une salle de gym dernier cri et un terrain de padel complètent l'offre pour les plus actifs.

Comment sont les chambres ?

Avec seulement 43 chambres et suites, AREV mise sur l'intimité et l'exclusivité. Chaque chambre affiche une décoration différente et s'ouvre sur un balcon ou un jardin privé. Pour son premier projet hôtelier, le designer espagnol Luis Bustamante a choisi de s'affranchir des codes de la Riviera : ici, pas de murs chaulés ni de poteries en céramique omniprésentes, mais un parti-pris audacieux. Couleurs vives (bleu, blanc, rouge), larges rayures, toile de Jouy, têtes de lit capitonnées, cantonnières drapées qui rappellent les lits à baldaquin… Un mélange volontairement théâtral qui évoque plus les Hamptons que la Provence.

Le choix peut diviser, mais il a le mérite de rompre avec l'uniformité des hôtels de la région. Pour les amateurs de discrétion, la suite Arev Villa (45 m²) avec entrée indépendante et jardin privé offre une alternative pour les familles, comme une vraie villa à louer en Provence.

Bon à savoir ?

Hors saison, dans la cité varoise redevenue tranquille et désertée par le show-business et les starlettes qui pratiquent les douches au champagne et les selfies au bord des yachts, les locaux se réapproprier leur village. Les ruelles pavées résonnent de nouvelles initiatives : un atelier de poterie dans l'atelier de Val, où l'on façonne la terre pour en sortir des bols et vide-poches en souvenir ; un détour chez Marcel et Cavazza pour observer, puis goûter, la vraie tarte tropézienne - à réserver si l'on ne veut pas repartir bredouille - ; une partie de pétanque avec un champion de France sur la Place des Lices… De retour à l’hôtel, le maître jardinier Stephan Rabany dispense un cours d’initiation à l’oléologie et Laure Beretti, fondatrice de Maison ST, nous apprend à faire une création parfumée. 

Ici, la plage n'est pas l'unique prétexte pour s'évader à Saint-Tropez. Et ce n'est que le début : dès l'année prochaine, l'AREV prévoit d'ajouter un bâtiment de dix suites, avant une nouvelle extension de neuf chambres en 2026.

Ce qu’il faut retenir ?

AREV Saint-Tropez se démarque avant tout par une approche où le luxe se savoure au quotidien, plutôt que de s'afficher à grand renfort de clinquant. L'établissement s'éloigne des tendances de l'hôtellerie de luxe rigides pour miser sur l'authenticité et la convivialité, le tout dans un cadre méditerranéen où l'on goûte à chaque instant. La décoration y est surprenante et audacieuse, les infrastructures à la pointe (sans se prendre trop au sérieux), et la table du mythique Strand ressuscite une tradition gastronomique qu'on croyait enfouie. Résultat ? Un lieu qui ne laisse pas indifférent et où l'on éprouve, dès le premier jour, l'irrésistible envie de prolonger le séjour.

Les 5 choses que l’on a aimées à l’hôtel Arev Saint-Tropez

• Le concept intimiste : une capacité volontairement limitée qui préserve une atmosphère chaleureuse et exclusive, loin des grands hôtels impersonnels,
• The Strand Restaurant : mythe tropézien réinventé, qui s'annonce comme la nouvelle table incontournable du coin,
• Les collaborations avec les locaux qui permettent de découvrir un autre visage de Saint-Tropez,
• La Place des Oliviers : Son food truck rétro, ses mini concerts, une ambiance village qui fait mouche,
• La situation ultra-pratique : 5 minutes à pied du centre (ou 2 minutes à vélo), pour filer au marché ou écumer les boutiques.