Vous êtes ici

Alain MauriceAlain Maurice, Le vendredi 19 août 2022
72 heures à...

72 heures à Prague, capitale culturelle et arty

Les bonnes raisons d’aller à Prague ne manquent pas ! Extirpons-nous du flot des touristes et profitons de la « ville aux cent clochers » à la façon des Pragois. L’été, plus que jamais, est propice à regarder la ville différemment.
  • Coucher de soleil sur les mille et uns clochers © Denis Poltoradnev
    Coucher de soleil sur les mille et uns clochers © Denis Poltoradnev
  • L'art est partout à Prague © Hadeer Mj
    L'art est partout à Prague © Hadeer Mj
  • Le Vieux Prague © Frantisek Zelinka
    Le Vieux Prague © Frantisek Zelinka
  • Hôtel Andaz Hyatt Prague © DR
    Hôtel Andaz Hyatt Prague © DR
  • Passage Lucerna © Prague CIty Tourism
    Passage Lucerna © Prague CIty Tourism
  • Le Vieux Prague © DR
    Le Vieux Prague © DR
  • La Statue équestre statue de Jan Zizka sur la colline de Vitkov © Prague CIty Tourism
    La Statue équestre statue de Jan Zizka sur la colline de Vitkov © Prague CIty Tourism
  • L'Hôtel Andaz Hyatt à Prague © DR
    L'Hôtel Andaz Hyatt à Prague © DR
  • L'art est partout à Prague © Nastya Dulhiier
    L'art est partout à Prague © Nastya Dulhiier

Prague ne se résume pas à son Château et son mythique Pont Charles ; ni à battre le pavé de la vieille ville, jouer des coudes devant l’horloge astronomique, explorer l’ancien ghetto et les ruelles à l’origine de mythes littéraires à la Kafka. Même si son architecture gothique et son ambiance bohême en font l'un des endroits les plus instagrammés de la planète, après quarante ans de communisme, la jeune génération a repris les clefs de la ville, décloisonné les quartiers, investi de nouveaux espaces et découvert d’authentiques pépites à quelques pas de ses palais et de ses églises.

 

18 h — Poser ses valises au Andaz Hyatt Prague

Ce 5 étoiles vient tout juste d’ouvrir ses portes et c’est déjà une de nos bonnes adresses de Prague. Pour son emplacement d’abord, sur la place Senovážné, à proximité du quartier de Nové Město, à quelques minutes de la vieille ville. L’hôtel s’est installé au « Sugar Palace », construit en 1916 dans un style rococo et siège à l’origine de l’influente Sugar Industry Insurance Association ; d’où son surnom. Le lieu a été reconverti au standard habituel des hôtels Andaz : luxe sans ostentation mais bien réel. Les intérieurs surprennent par leur élégance, leur commodité et leur avant-gardisme. Partout des œuvres de jeunes artistes sont accrochées. Quelques espaces évoquent le temps où les barons du sucre locaux se réunissaient, au début du XXe. On apprécie chaque détail, et il y en a beaucoup ! 

  • Hotel Andaz Hyatt Prague © DR
  • Hotel Andaz Hyatt Prague - chambre 207 © DR

 

 
Le top ? Une des suites d’angle Residence. Les fenêtres s’ouvrent sur les figures dansantes (autour d’une fontaine) de la sculptrice contemporaine Anna Chromy. Le penthouse de 130 m2, avec sa cheminée en marbre, sa véranda et son atmosphère Art déco unique, nous transporte vers l’âge d’or de Prague.
 
  • Hôtel Andaz Hyatt Prague - chambre 207 © DR
    Hôtel Andaz Hyatt Prague - chambre 207 © DR

 

Côte restauration ? Au restaurant ZEM, le menu fait honneur à une bistronomie qui met en avant des plats tchèques réconfortants, dans des versions modernes aux accents parfois japonais. Le bar MEZ est un hommage aux cafés des années 1920, avec des cocktails signature inspirés des personnages historiques de Prague.

  • Hôtel Andaz Hyatt Prague © DR
    Hôtel Andaz Hyatt Prague © DR


Hôtel Andaz Hyatt Prague
175 clés à partir de 400 € la nuit
Senovážné nám. 976/31, 110 00 Nové Město

Mais aussi

Mama Shelter a posé ses valises à Holešovice (le quartier qui monte), près de la Galerie Nationale et du centre d’art contemporain DOX, dans un bâtiment aux accents brutalistes de 1967 et signé par l’architecte Zdeněk Edel. 10 étages et tout en haut une terrasse offrant une vue imprenable sur la ville. À l’intérieur, on retrouve les ingrédients de la « Mama Touch » : déco pop et flashy (signée Philippe Starck) reflétant l’âme branchée de Prague. Le Mama Shelter est un hôtel référence pour tout voyageur épris de style et de happenings.

  • Mama Shelter Prague © DR
    Mama Shelter Prague © DR


Mama Shelter Prague
238 clés à partir de 90 euros la nuit
Veletržní 1502/20, Praha 7

Jour 1


9 h — Filer vers la place Venceslas

Longue de 750 mètres et bordée de tilleuls, elle relie la vieille ville (Staré Mesto) à la nouvelle (Nové Mesto). La Première république en 1918, les chars soviétiques en 1968, l’immolation de l’étudiant Jan Palach en 1969, la Révolution de velours en 1989 l’ont immortalisé. On est immergés dans un univers Art nouveau, fonctionnaliste, constructiviste, rondocubiste, un mouvement cubiste des années 20 à la sauce tchécoslovaque. Le Musée national (Národní muzeum), aux faux airs d'opéra, domine le sud ; Notre Dame des Neiges le nord. Rue Jindřišská, c’est la poste…

  • Musée Mucha © Alain Maurice
    Musée Mucha © Alain Maurice


Mais quelle poste, avec son immense verrière et ses fresques sur les murs. À quelques pas, un musée célèbre Alfons Mucha. Pragois d'origine et parisien d’adoption, tous les Français le connaissent, souvent sans le savoir. Il a suffi d’une affiche, celle de Sarah Bernhardt au Théâtre de la Renaissance pour faire de lui l’affichiste le plus en vogue à Paris. Sa signature : des bleus pastels et des femmes à la silhouette éthérée et à la chevelure ondoyante.

Musée Mucha, Panská 7, 110 00 Nové Město 

 

11 h — S’enthousiasmer devant un cheval suspendu et un ascenseur « perpétuel »

Des passages traversent des palais. Une ville dans la ville. Le plus élégant est le Lucerna. Construit au début du XXe siècle par Václav Havel, grand-père de l’ex-président, il a accueilli le premier cinéma de Prague, le Kino. Des scènes de La Môme (2007) y ont été tournées. On monte les marches d’un large escalier et on s’installe sous les lustres du Kavárna Lucerna, tout en Art déco. Il y a beaucoup d’habitués. Dans l’atrium, un cheval mort est suspendu par les sabots. Venceslas, celui de la place voisine, le chevauche, imperturbable… mais sur le ventre.

  • Passage Lucerna © CzechTourism Pavel Hroch
    Passage Lucerna © CzechTourism Pavel Hroch


L’œuvre est du sculpteur David Černý. Le rooftop du Lucerna vaut le déplacement ! Une des plus belles vues sur les toits rouges de la ville. Les week-end d’été, des concerts y sont donnés jusqu’au coucher du soleil. On y accède par un drôle ascenseur, le Paternoster. Les cabines sont ouvertes, on ne peut être à plus de deux et il ne s’arrête jamais ! On saute dans la cabine (de droite) pour monter, dans celle (de gauche) pour descendre…

  • Le rooftop du Lucerna © Prague City Tourism
    Le rooftop du Lucerna © Prague City Tourism

 

Kavárna Lucerna,Vodičkova 704/36, 110 00 Nové Město

 

13 h — Déjeuner entourés de petits trains

Tchou Tchou ! Notre plat entre en gare ! Au Výtopna, « dépôt » en tchèque, 400 m de rails sillonnent la salle, parcourus par des petits trains roulant jusqu’à 20 km/h. On commande et on attend que la locomotive arrive, les wagons chargés de bière et d’un bon gros steak. Le Výtopna est un temple de la viande, déroulant de belles pièces de bœuf maturé dans ses vitrines et une sélection alléchante de burgers.

  • Vytopna Restaurant © vytopna.cz
    Vytopna Restaurant © vytopna.cz


Výtopna Restaurant, Václavské nám. 802/56, 110 00 Nové Město
 

Mais aussi

  • Trezor Špork a trouvé refuge dans le palais baroque de Špork. Celui-ci abritait jadis une banque, aujourd’hui une des plus grandes brasseries pragoises, le Červený Jelen (Cerf rouge). La table du chef Marek Fichtner, repliée dans l’ancien coffre-fort, est plus intime. 40 places seulement. Des trésors culinaires y sont cachés, morilles, asperges, topinambours, pelmeni aux champignons, strudel aux patates douces… et quelques limonades fermentées maison. Marek a été membre du jury de la version tchèque de MasterChef.
  • À l’intérieur de la gare centrale, le café Fantova vient de rouvrir après 6 mois de travaux. On profite d’une magnifique décoration Art nouveau et on savoure une soupe du jour et un gâteau fait maison, comme il y a cent ans.
  • Café Fantova © Prague City Tourism
  • Trezor Spork © Trezor Spork

 

15 h — Monter au sommet de la tour de télévision

À la station de métro Náměstí Míru, il y a l’escalator le plus long d’Europe : 88 m et 333 marches ! Direction Žižkov, un quartier ouvrier construit à la fin du XIXe siècle. Des rues étroites et escarpées mènent à l’imposant mémorial de Vítkov. Érigé en 1929 à la mémoire des légionnaires qui ont combattu lors de la Première Guerre mondiale, il accueille la troisième plus grande statue équestre au monde, celle du général hussite Jan Žižka. Non loin, la futuriste tour de télévision fut longtemps considérée comme le monument le plus hideux de Prague. Construite dans les années 1980, elle s’élève à 216 m, ce qui en fait le plus haut bâtiment de la capitale. D’énormes bébés, enfantés par… David Černý, l'escaladent. Perché à 70 m, le One Room Hotel propose une seule chambre… de 80 m2 ! Décoration Vitra, Prague à perte de vue et 579 € la nuit… Sans casser sa tirelire, on grimpe jusqu'à la plateforme d'observation, à 90 mètres ; avant de poursuivre vers le Palác Akropolis. Édifié dans les années 1930 et rénové en 1991, c’est l’une des plus anciennes institutions de culture alternative de la ville.

  • Tour Télé © Prague City Tourism
    Tour Télé © Prague City Tourism


19 h — Se faire une soirée « mousse »

Brel chantait : « ça sent la bière, de Londres à Berlin ». Il oubliait Prague. La ville brasse autant de touristes que de blondes légères et houblonnées, servies dans des pintes (50 cl) au prix moyen de 50 CZK (2 €) ! On pousse la porte du Tigre d'Or (U Zlatého Tygra), une taverne où Václav Havel venait refaire le monde. Elle est réputée servir une des meilleures Pilsner Urquell, couleur, amertume et mousse épaisse. On s'attable autour de quelques verres… et de cochonnailles.

À quelques pas de la place Venceslas, devant le seul lampadaire cubiste au monde (en béton strié), la brasserie U Pinkasů est une des plus populaires et une des bonnes adresses de Prague. Salles voûtées, ambiance chaleureuse et terrasse (aux beaux jours) le long d’un mur d’enceinte de l’église Notre-Dame-des-Neiges. Vinohradský Pivovar a acquis une belle renommée. On y propose des blondes classiques, de saison, des blanches, des brunes, et une décoration plus trendy, oubliant les boiseries sombres et les vitrages colorés. Lokál est aussi un rendez-vous prisé des jeunes pragois.

  • Pinkasu © DR
    Pinkasu © DR
Entre les rues Tusarová et Dělnická, au fond d'une cour, on se croirait à Brooklyn. Atmosphère chaleureuse, déco branchée et boutiques...

Jour 2


9 h — Holešovice est le quartier qui monte

Sur la rive gauche de la rivière Vltava, cet ancien faubourg industriel est aujourd’hui résolument zrty. Juste à coté du Mama Shelter, Veletržní palác est le premier bâtiment fonctionnaliste de Prague. Construit en 1928 pour accueillir des salons, admiré par Le Corbusier, il accueille aujourd’hui les collections contemporaines de la Galerie nationale. À quelques stops en tram, le DOX est un centre d’art à la programmation éclectique et iconoclaste : expositions autour de sujets de société, films, ateliers, happenings. Un zeppelin en bois de 42 m s’est échoué on ne sait comment sur son toit-terrasse. Pendant près d’un siècle, les Halles (Pražská tržnice) ont fait office d’abattoirs. Deux taureaux marquent l’entrée. Ses bâtiments Art nouveau et néo-Renaissance abritent désormais, sur plus de 100.000 m2, le plus grand marché aux légumes de Prague, mais aussi la galerie d’art contemporain Trafo Gallery et Jatka 78, un espace dédié à la danse, au cirque contemporain et autres acrobaties.

 
  • DOX © Gulliver
    DOX © Gulliver

 

12 h — Good vibrations à Vnitro

Entre les rues Tusarová et Dělnická, au fond d'une cour, on se croirait à Brooklyn. Atmosphère chaleureuse, déco branchée et boutiques qui n’ont rien à voir avec celles des zones commerciales. Vnitroblok est un lieu underground au chic inimitable (briques apparentes, poutres en acier, sols en béton, hauts plafonds et fenêtres d'usine), un espace de rencontres et d’expériences. Chaque jour, il se passe quelque chose. Son café (« la Cour intérieure »), est aussi une boutique de streetwear et de baskets cool, d’accessoires de sport et de jouets sortis d'ateliers de jeunes designers. Galeries, studio de danse et de yoga, P'tit Cinéma (Pidikino), théâtre en sous-sol, la palette de Vnitro est large. Tout le monde trouve son bonheur dans cet univers mainstream qui n'a pas son pareil à Prague. On se pose au café pour réseauter en mangeant un burger frites. Derrière, un fleuriste, une clinique pour baskets, une distillerie de Gin et d’autres ateliers font revivre une rue entière.

  • Vnitro © Prague City Tourism
    Vnitro © Prague City Tourism

 

Vnitroblok, Turosava 31, Prague 7
 

Mais aussi

  • Le Bistro 8 a largement contribué au renouveau du quartier. Ambiance nature, plats faits maison et beaucoup de légumes. Simplicité et légèreté.
  • Dans les murs d’un vieux café́, le Letka (en face du Musée national des techniques) propose des brunchs à base de produits locaux. Côté déco : murs en efflorescence, grands miroirs Art Nouveau, chaises de cantines scolaires, tabourets de bar des années 50 à 70, lustres de cristal et lampes d'usine. Ambiance bobo décontractée et service aimable. Enjoy !
  • Restaurant Letka © Prague City Tourism
  • Restaurant Letka © Prague City Tourism

 

14 h — Neboj : n’aie pas peur !

C’est écrit en grosses lettres à l’entrée Nord du tunnel de Karlín. Ou de Žižkov, cela dépend de quel côté on le prend ! Construit sous la colline de Vítkov, il permet de raccorder les deux quartiers. Ce tunnel piéton de 300 m (on n’en voit pas le bout !), construit dans les années 1950, en pleine guerre froide, et entièrement carrelé, devait servir d’abri antiatomique. Sa vocation est aujourd’hui beaucoup plus pacifique même s’il est encore capable d’accueillir 1250 personnes pendant 72 heures…
 

  • Passage de Neboj © Alain Maurice
    Passage de Neboj © Alain Maurice


14h15 — Jouer au beach-volley dans une ancienne caserne

Nous sommes à Karlín. Longtemps soumis aux colères de la Vlatva, sa reconstruction après la terrible crue centennale de 2002, a bouleversé le quartier : réhabilitation d’usines abandonnées, édifices Art nouveau ranimés, immeubles design édifiés… Des habitants en ont remplacé d’autres ; à la clé une gentrification. Le Forum Karlín, signé par l’architecte espagnol Ricardo Bofill, à côté d’une ancienne usine de chaudières, accueille congrès et manifestations culturelles. Près du métro Florenc, la caserne Karlín, vidée de ses soldats, a été réhabilitée en salles de concert et studios de création. Dans la cour centrale, une tour panoramique, un cinéma en plein air, un terrain de beach volley… Le bassin de l’ancienne piscine est un café. Ambiance vintage et décalée.

  • La caserne Karlín © Prague City Tourism
    La caserne Karlín © Prague City Tourism

 

Dans un autre registre (encore que !) l’Hôtel des Invalides, un des plus grands édifices baroques de Bohême, a accueilli des estropiés de la guerre jusqu’aux années 1930. Milos Forman l’a choisi pour tourner des scènes d’Amadeus. Il abrite les archives du Musée technique tchèque.
 

19 h — Dîner à l’Eska, « Bib Gourmand » au Michelin

L’Eska est un restaurant, une boulangerie et une épicerie (fine). Trois en un. Des briques, des tuyauteries et des poutres encore apparentes rappellent que nous sommes là encore dans une usine. La cuisine est ouverte, le personnel en jean et baskets, l’assiette moderne et décontractée, tchèque mais avec une touche d’originalité apportée par des saveurs nordiques, fermentation et marinage. Les légumes sont au centre des attentions et le pain, fait sur place, l’objet d’un soin particulier. On peut l'acheter sans forcément déjeuner ou dîner. Avec un « Bib Gourmand » au Michelin, l’Eska fait partie des nouvelles bonnes adresses de Prague. Nos coups de cœur : une soupe à l’artichaut et un poisson fumé sous des pommes de terre braisées.

  • Eska Restaurant © Alain Maurice
  • Eska Restaurant © Eska

 

Eska Restaurant and Bakery, Pernerova 49, 186 00 Karlín
 

21 h — S’arrêter au cinéma Bio Oko

La salle mérite à elle seule le détour. Ce cinéma, construit en 1940 dans un bel immeuble fonctionnaliste, a conservé l’atmosphère de ses débuts. Même ses sièges. Le designer Maxim Velčovský a simplement rajouté quelques éléments de déco : chaises-longues, poufs et une Trabant sans toit... Pendant la projection, on peut commander une boisson ou une collation, qui sont apportées dans la salle. Le bar, très animé en soirée, vaut aussi largement qu’on s’y attarde !

  • Cinema Bio Oko © Prague City Tourism
    Cinema Bio Oko © Prague City Tourism


BIO OKO, 15 Františka Křížka 460, 170 00 Praha 7
 

22 h — Coucher de soleil et concert live

Prague 7 se prolonge à l’ouest par le parc Letná, 52 hectares en haut d’une colline dominant la ville. Le pavillon Hanavský renvoie à l’Exposition Universelle de Prague de 1891. Il a tellement plu qu’il a été conservé et déplacé à son emplacement actuel. Premier bâtiment à utiliser une armature métallique à Prague, il héberge un restaurant avec une vue… exceptionnelle. Non loin, un métronome rouge de 23 mètres de haut, installé en 1991, symbolise le nouveau rythme de la ville ! Depuis 1955, se trouvait ici une statue à l’effigie de Staline. Elle fut dynamitée en 1962… Au pied du métronome, un biergarten, le Stalin, est réputé être le plus convivial de la capitale tchèque. En été, concerts live et DJ sets sont programmés les vendredis et samedis soir. Un bon plan aussi pour les couchers de soleils.

  • Stalin © DR
    Stalin © DR

Jour 3


9 h — Visiter une villa moderniste et un hôtel moscovite

Derrière la colline de Letná, le quartier de Dejvice concorde avec les premières années du tout nouvel État tchécoslovaque, au début des années 1920. Lieu de résidence de la bonne société pragoise (voire plus !), il accueille des villas luxueuses à l’architecture résolument moderniste. À l’instar de la villa Müller, œuvre phare de l’architecte Adolf Loos ; ou encore la villa Rothmayer, de l’architecte Otto Rothmayer et de sa femme Božena, designer. L’Hôtel International (5*) date des années 1950 et est caractéristique du réalisme socialiste soviétique. Destiné aux élites du parti et aux hauts gradés de l’armée, avides de marbre, il n’est pas sans rappeler les impressionnants gratte-ciels moscovites édifiés par Staline. Derrière la place Vítězné náměstí (surnommée la Galette), la Bibliothèque nationale de technologie (construite entre 2006 et 2009) est ouverte au public. La façade en verre, incurvée, abrite un intérieur coloré, un café animé et environ 1,5 million de livres.

  • Hotel International © Alain Maurice
    Hôtel International © Alain Maurice


11 h — Acheter un souvenir design

Prague est une destination de choix pour tous les amoureux de design. Hôtels, restaurants, cafés, et boutiques proposent un large panorama de la création contemporaine.

  • Debut Gallery rassemble sous un même toit des designers locaux. À visiter sans faute si on aime les bijoux et les vêtements de créateurs.
  • Le concept store Cihelna est non seulement une boutique de design mais aussi une galerie d'art avec des expositions temporaires des meilleurs designers tchèques.
  • À l’intérieur du DOX, DOX by Qubus propose une sélection de verre, de porcelaine et de bijoux. Le meilleur là encore du design tchèque.
  • Les vintage addicts, notamment du mouvement cubiste, s’arrêteront à la galerie Kubista, au rez-de-chaussée de la Maison à la Vierge noire, elle-même cubiste. Au premier étage le Grand Café Orient est le seul café au monde totalement cubiste. Même les cuillères, les sucriers et les gâteaux sont … cubistes !
  • Grand Café Orient © CzechTourism Pavel Hroch
    Grand Café Orient © CzechTourism Pavel Hroch

 

13 h — Un ange nous protège

Nous sommes dans le quartier de Smíchov, au carrefour d'Anděl. Des tramways et des bus partout. Smíchov a longtemps été industriel, avant de se transformer, dans les années 1990, en une zone de commerces et de bureaux. À la sortie de la station de métro Anděl (jadis Moskevská, comme Moscou), la synagogue Smichov (maintenant un musée) et un immense centre commercial, avec magasins, cinémas et tapis roulants. Sur la façade du Zlatý Anděl (l'Ange d'or), un immeuble de bureaux dessiné par l’architecte Jean Nouvel, un personnage sombre nous observe. C’est l’ange des « Ailes du désir », le film de Wim Wenders (1987).
 

13h30 — Manifeste pour la street food et un café qui cherche son nom

Manifesto Market est un endroit indispensable pour découvrir encore un peu plus la ville… et bien manger. Le cadre est chic (un rassemblement extérieur de conteneurs, façon Common Ground à Séoul et ArtBox à Bangkok), l’ambiance décontractée et informelle. On choisit ce que l’on veut manger (des plats du monde entier), on paye (pas de cash, uniquement par carte de crédit) et on s’installe pour passer un bon moment.

Avant de rejoindre l’aéroport Vaclav Havel, on s’aventure, toujours à Anděl, à la Kavárna co hledá jméno, littéralement le « café qui cherche son nom ». Au fond d’un parking (pas très engageant), un jardin et une maisonnette sont cachés dans les bois. On y vient pour le petit déjeuner et ses œufs Bénédicte, œuvre d’art comme celles accrochées aux murs. Plus tard, avec des amis, son ordinateur portable ou un roman que l’on accompagne d’un café filtré et d’une tarte aux pommes.

Nos remerciements à l'office de Tourisme de la République tchèque et à l'office de Tourisme de Prague.

  • Manifesto Market © DR
  • Kavarna © Kavarna

 

David Černý, artiste et provocateur

Les œuvres de David Černý, sculpteur exalté (ou honni) pour ses œuvres politico-satiriques ponctuent la ville : le cheval du passage Lucerna, mais aussi un Sigmund Freud accroché à une poutre, contemplant sa propre chute (rue Husova) ; ou encore une monumentale tête de Kafka à la station de métro Národní třída. 42 strates mobiles décomposent régulièrement le visage de l’écrivain le plus célèbre de Prague, pour le recomposer ensuite. Né en 1967, Černý s’est fait connaître en 1991 en repeignant en rose un char soviétique censé symboliser la libération de la ville par l’Armée rouge. Sa dernière œuvre fait le lien entre la répression du Printemps de Prague et l’invasion de l’Ukraine 54 ans plus tard. A l’actif également du sculpteur, la Meet Factory, une ancienne usine qu’il a transformée en centre d’art.

Un repas sans viande n’est pas un vrai repas…

Les Tchèques sont de gros mangeurs de viande : schnitzel, goulasch, jarret de porc, canard…, copieusement arrosés de raifort et de bières. La svíčková est un filet de bœuf à la crème accompagné de quenelles de farine bouillies ; le španělský ptáček, une tranche de bœuf ficelée, garnie d’œuf, de lard, de saucisse et de cornichon ; le « vepřo-zelo-knedlo », littéralement « porc-chou-quenelle ». Sans oublier un camembert mariné dans de l’huile d’olive aromatisée de piment, d’oignon et d’ail, et un dessert à base de fromage blanc, pommes, prunes et abricots. Délicieux, généreux et caloriques. On éprouve parfois le besoin de manger « un peu de vert » !

Nous recommandons aussi