Visiter la Wallonie : un itinéraire d'une semaine
Waterloo, les gaufres liégeoises, le Carnaval des Gilles de Binche, les eaux de Spa et encore la Chouffe ou la Chimay… on connaîtrait déjà presque la Wallonie en Belgique avant même d’y être allé. Et pourtant. Pas assez lointaine ou exotique notre voisine francophone, méconnue des Français, la Wallonie est peu touristique, et c’est son plus grand atout ! Recouverte à un tiers de forêts et pour moitié de prairies et de cultures, on y va pour se déconnecter et profiter de la nature. Entre les paysages vallonnés des Ardennes et les boucles de la Meuse, en randonnée, en vélo, en kayak ou en bateau, on se laisse surprendre par la diversité des panoramas. Sans compter la chaleur et la convivialité bien connue des Wallons.
Au détour d’une brasserie animée, après un déjeuner dans un estaminet ou un dîner dans un étoilé, on découvre la ville thermale de Spa, la capitale Namur, Mons, Capitale européenne de la culture en 2015, Tournai, la plus vieille ville de Belgique ou encore Liège la dynamique. À taille humaine, souvent piétonnes, les villes wallonnes ne sont jamais loin de la nature et recèlent un patrimoine culturel, industriel et un art de vivre qui s’incarne dans de nombreux sites classés à l’Unesco et des fêtes et carnavals qui ponctuent le calendrier.
Alors, avec Tournai à 1h30 de Paris, Liège à 2h15, Dinant à 2 heures de Metz ou de Reims, aucune raison de passer à côté d’une région qui réserve bien des surprises. Pour vous guider, nous avons conçu un itinéraire en 10 étapes au départ de Tournai.
Étape 1 —Tournai, la plus vieille ville de Belgique
Première étape de notre itinéraire, Tournai se rejoint facilement en 30 mn de train ou de voiture depuis Lille. Il émane de son centre historique à taille humaine une certaine douceur de vivre, que l’on ressent en fin de semaine sur les quais de l’Escaut, où s’alignent bars et restaurants au bord de l’eau. En remontant vers la Grand Place toujours animée défilent les façades typiquement flamandes, la Halle aux draps et bien sûr le Beffroi, classé à l’Unesco, depuis lequel admirer la ville et apercevoir les cinq tours de la cathédrale, elle aussi sur la liste du Patrimoine mondial.
Il faut dire que Tournai est une ville d’histoire, la plus ancienne cité de Belgique même. Clovis, Henri VII, Louis XIV ou Napoléon y ont laissé leur empreinte, que l’on peut découvrir avec l’application Totemus, à mi-chemin entre le géocaching et la chasse au trésor, idéale pour les enfants et les groupes d’amis.
On dort ? À l’Hôtel Alcantara, tout en brique avec une petite courette, au cœur du vieux Tournai.
Plus d’informations sur la ville de Tournai.
© WBT - JP Remy / © Visit Tournai
Étape 2 — Brasserie Dubuisson, la plus ancienne brasserie de Wallonie
À moins de 20 mn de Tournai, au milieu des prairies du Hainaut, on fait étape à la brasserie Dubuisson, qui incarne à elle seule l’histoire de la bière en Wallonie belge. Son savoir-faire remonte à sa création en 1769, et se perpétue depuis 9 générations en ligne directe dans le même corps de ferme entouré de champs de houblon. Une visite guidée a lieu tous les samedi après-midis à la découverte des salles de brassage jusqu’à l’embouteillage en passant par le hall de fermentation. La brasserie Dubuisson a aussi créé le Beerstorium qui propose un parcours interactif mêlant réalité virtuelle, animations 3D et énigmes posées par les trolls de la fameuse "Cuvée des Trolls", brassée sur place. La maison a également un large restaurant où déguster toutes ses productions.
On mange ? Sur place, dans la taverne attenante à la brasserie ou, à une dizaine de kilomètres, à L'Impératif, une table étoilée au Guide Michelin dans un château au bord de l’eau.
Plus d’informations sur la brasserie Dubuisson.
Étape 3 — L’ascenseur à bateau de Strépy-Thieu, l’histoire industrielle au fil de l’eau
En pleine période industrielle à la fin du XIXe siècle, le canal du Centre est percé en Wallonie, facilitant le transit de marchandises du Nord au Sud du pays. À cause d’une forte dénivellation, huit ascenseurs à bateau sont alors construits en plus des écluses, franchissant 15 à 16 mètres. Aujourd’hui, sur un tronçon de 7 km, quatre ascenseurs sont encore présents, les seuls au monde toujours dans leur état d’origine et fonctionnant avec la seule force de l'eau.
Depuis l’ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu, on embarque dans un bateau pour une promenade bucolique le long du canal, classé à l’Unesco. Le franchissement de l'ascenseur n°4 est tout un événement. Inauguré en 1891 par le roi Léopold II, il n’a pas changé d’un pouce depuis. Dans l’ascenseur n°3, on découvre la salle des machines, pour certaines centenaires, et le parcours se termine par un petit train qui longe le Canal du Centre historique et revient à l'ascenseur funiculaire. Une vraie plongée dans l’histoire industrielle wallonne au fil de l’eau.
On visite ? Mons, à moins de 30 mn, qui fut Capitale Européenne de la culture en 2015. Son beffroi, ses musées dont l’Artothèque et le BAM, ainsi que le parcours street-art L’art habite la ville.
Plus d’informations sur les ascenseurs hydrauliques du Canal du centre
© Utopix Hyacinthe / © WBT - Bruno d'Alimonte
Étape 4 — Le Musée royal de Mariemont, plongée dans l’histoire du monde
Du patrimoine industriel à la culture classique, il n’y a qu’un pas. Depuis l’ascenseur hydraulique de Strépy-Thieu, direction le domaine de Mariemont à un peu plus de 10 km. Au milieu d’un immense parc à l’anglaise, entre étangs, arbres exotiques centenaires et sculptures monumentales, se trouve le Musée royal de Mariemont, qui abrite les collections de Raoul Warocqué. Né en 1870, cet homme d'affaires, grand voyageur et collectionneur fit don de sa propriété et de sa collection à l'État belge.
On admire aujourd’hui dans un bâtiment contemporain une variété d’objets à la croisée des époques et des cultures, des momies d’Égypte, des sculptures de divinité romaine, une collection de porcelaine de Tournai, un pavillon de thé japonais ou des bijoux gallo-romains. Des expositions temporaires animent régulièrement les lieux, et différentes visites pour tous publics rendent passionnante cette plongée dans l’histoire des civilisations et de la région.
On mange ? À L’Entre deux à Pont-à-Celles, après avoir visité les jardins suspendus de Thuin.
Plus d’informations sur le Musée royal de Mariemont.
Étape 5 — Lacs de l’Eau d’Heure, détente au bord du plus grand lac belge
Sportifs, familles ou amoureux de la nature seront dans leur élément au site des Lacs de l’Eau d’Heure. Dans un environnement naturel protégé, on fait le tour du lac à vélo, on s’essaie au paddle, au kayak, à la planche à voile ou à la pêche pour les moins téméraires, et on peut même partir à l’aventure dans les arbres grâce à un parcours d’accrobranche. Avec ses 70 km de berges entourées de forêts et de prairies, les différents lacs qui composent le lieu permettent une vraie pause ressourçante. C’est sans oublier les nombreuses activités qui ponctuent le site, avec un parc aquatique, un golf, un hôtel spa en Belgique au Golden Lakes Hotel ou encore le barrage, qui réserve une visite haute en couleurs, tantôt dans une galerie souterraine à 40 m sous terre ou dans la tour à 100 m de haut, d’où contempler les reflets bleutés de l’eau qui se mêle à la forêt.
Plus d’informations sur Les Lacs de l’Eau d’Heure
© Les Lacs de l’Eau d’Heure
Étape 6 — Couvin, cité de caractère aux portes de la nature
Paysages vallonnés et bucoliques, village pittoresque longé par une rivière aux eaux limpides, calme enchanteur… voici ce qui vous attend à Couvin, à la croisée de trois régions : la Fagne, la Calestienne et les Ardennes. La vieille ville, citée traditionnelle aux toits en ardoise, est logée sur une des nombreuses falaises de la Calestienne — baptisée « le serpent d’Ardennes » — avec ses célèbres gouffres rocheux et plantés d’orchidées sauvages.
Envie de sortir des sentiers battus ? Plusieurs promenades offrent un dépaysement total avec de jolis points de vue, comme un pique-nique aux bords de la paisible Eau Noire, une balade le long d’un lac aux allures canadiennes, ou encore dans les Grottes de Neptune, joyau naturel façonné durant des millénaires dont une partie s’explore aujourd’hui en barque.
Au détour d’un chemin, on prend le temps d’admirer les rues dallées en mosaïques, qui font de Couvin « la petite Barcelone aux mille couleurs ». Après la balade, on déguste un rabotte, un dessert wallon à base de pomme, arrosé d’une bière des Fagnes, produite par une brasserie locale.
On mange ? À Nulle Part Ailleurs, le restaurant-boutique de la famille Corman, Bib gourmand au Michelin.
Plus d’informations sur la ville de Couvin et sa région.
Étape 7 — Remonter le temps avec le Chemin de fer à Vapeur des Trois Vallées
À 10 mn de Couvin en voiture, on rejoint la petite ville de Mariembourg pour un voyage exceptionnel à bord d’un authentique train à vapeur. Une attraction qui fait remonter le temps ! Le Chemin de Fer à Vapeur des Trois Vallées passe à Nismes, Olloy-sur-Viroin et Vierves — considérés parmi les plus beaux villages de Wallonie — pour atteindre Treignes, dernière gare avant la frontière française. Pour un souvenir impérissable, combinez votre voyage insolite avec la visite du Musée ferroviaire à Treignes (situé dans les emprises de l’ancienne gare internationale), le site mémoriel de Brûly-de-Pesche 1940 et le musée de la vie rurale de Cul-des-Sarts… Bon à savoir ? Au milieu d'accessoires de cheminots sont exposées de fantastiques locomotives qui feront voyager de la grande époque de la vapeur à l’électricité. La plus ancienne locomotive date de 1894 !
On découvre ? Le Viroin, une petite rivière qui se jette dans la Meuse, longée de charmants village et d’une campagne vallonnée au cœur du Parc naturel Viroin-Hermeton.
Plus d’informations sur le Chemin de Fer à Vapeur des Trois Vallées.
Les trains circulent tous les week-ends et jours fériés à partir du 2 avril jusqu’au 6 novembre
Circulations intensives en juillet et août
© Chemin de Fer à Vapeur des 3 Vallées / © Bernard Carbonneaux
Étape 8 — Espace Arthur Masson
Après avoir profité du musée ferroviaire, on se dirige vers l’espace Arthur Masson, une place villageoise réaménagée et bordée de trois bâtiments, les anciennes écoles du village de Treignes.
Expérience ludique et immersive, l’École d’autrefois invite à revivre la discipline d’un cours des années 1930. On retourne avec joie sur les bancs de l’école pour enfiler un tablier et manipuler des instruments d’antan au son de la cloche. Une fois l’école terminée, on renoue avec le passé du village ardennais grâce au parcours-spectacle « Trignolles », qui invite à voyager à travers l’œuvre d’Arthur Masson, un écrivain considéré comme le Marcel Pagnol wallon, et renseigne sur l’évolution de la vie rurale de 1930 à 1960.
© Espace Arthur Masson / © A. Ghys
D’autres expériences phares sont à pratiquer entre amis ou en famille : jouer à une partie de Cluedo grandeur nature dans le Manoir de l’infortune, partir à la chasse aux trésors dans le village de Treignes au cœur d'un parc naturel, réaliser un circuit en véhicules d’époque avec chauffeur… À la campagne, impossible de s’ennuyer !
On visite ? Dinant, l'une des villes les plus emblématiques de la Wallonie, avec sa citadelle, sa belle collégiale et ses maisons au bord de la Meuse.
Plus d’informations sur l’Espace Arthur Masson.
Étape 9 — Stavelot, où patrimoine et nature se rencontrent
Postée en Haute Ardenne, à deux heures de route de Treignes, Stavelot est l’une des plus anciennes villes de Belgique. Édifiée en 648, la commune située sur l’Amblève s’est imposée progressivement comme un haut-lieu spirituel et politique grâce à son abbaye. Après la révolution française, la ville intègre la Belgique en 1830. Aujourd’hui, la citée, classée patrimoine exceptionnel de Wallonie, est renommée pour son célèbre carnaval local — le Laetare —, ses parcours de kayak, de VTT et mêmes ses spots de parapentes !
En arpentant le pavé, on tombe sur les vestiges de l’Abbaye aujourd’hui reconstruite, qui héberge plusieurs musées et expositions temporaires. À quelques minutes à pied, on se rend dans le village voisin, Coo, habituellement visité pour son immense cascade naturelle, la plus grande de Belgique, cernée par des collines boisées. L’autre lieu incontournable de Stavelot demeure le village de Francorchamps : adulé par les fans de sport moteur, la bourgade est réputée pour son circuit automobile en pleine nature.
On dort ? À L’Écrin d’Ô, un petit hôtel de 7 chambres dans un chalet de style autrichien, sur les côteaux de la ville thermale de Spa.
Plus d’informations sur Stavelot et sa région.
© Stavelot Tourisme / © PAM - Stavelot Tourisme
Étape 10 — Mémorial de la bataille de Waterloo de 1815
Sur la route de Bruxelles, un arrêt s’impose pour la dernière étape de notre itinéraire, à la découverte de l’histoire de la bataille de Waterloo en 1815. Le Mémorial, ouvert en 2015, comprend 2000 m2 de surface muséale. Situé au cœur du champ de bataille, le musée propose de parcourir le lieu emblématique de la dernière bataille de l'Empereur Napoléon Ier : on découvre aussi la gigantesque toile du Panorama de 1912, la célèbre Butte du Lion et la maquette géante de 33 m2 avec ses 10 000 personnages à l’échelle 1/72. La visite inclut une impressionnante galerie de 70 mannequins en uniforme et la projection d’un film de Gérard Corbiau diffusé en 4D surround.
Le ticket d’entrée donne également accès à la ferme d’Hougoumont, dernier témoin authentique de la Bataille de Waterloo. Les visiteurs sont conduits en calèche du Mémorial jusqu’au monument, symbole des combats entre Français et Alliés le 18 juin 1815.
Bon à savoir ? D’avril à octobre, des soldats en uniforme proposent des animations : tir au fusil, tir au canon, et visites guidées.
On visite ? Situés à proximité du champ de bataille, le Musée Wellington et Le Dernier Quartier Général de Napoléon approfondiront les connaissances de l’histoire de la bataille.
Plus d’informations sur le Mémorial de la bataille de Waterloo de 1815.
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