On a testé l’hôtel Atlantis The Royal Dubai… Extravaganza !

Atlantis The Royal Dubai | Un Lego, un Tetris ? 

J'ai bivouaqué dans le même hôtel que Mme Jay-Z, Queen Bey, Beyoncé ! L'expérience débute à bord d'une limousine parée de cuir et de vitres teintées. Le chauffeur nous demande si nous sommes connus… Of course ?! En arrivant sur la fameuse Palm Jumeirah, la dernière icône de Dubaï est immédiatement identifiable. Aucun bâtiment ne lui ressemble. 46 cubes empilés à l’instar d’un jeu de Tetris ou de Lego, au milieu de fenêtres de ciel bleu. La forme est irrégulière, les contours nets, la structure légère. Son inventeur, le cabinet d'architecture new-yorkais Kohn Pedersen Fox, explique que « le bâtiment n'a pas vraiment de façade ni de dos », et que cet aspect multidirectionnel contribue à sa personnalité, et à son usage. Kerzner International (derrière la chaîne One & Only) parle d’une version réinventée des aqueducs romains… Les chiffres affichés sont vertigineux : 500 mètres de long et 178 de haut, 43 étages, 795 chambres, suites et méga penthouses, 231 appartements griffés Sybille de Marjorie, 17 restaurants, bars et lounges, la plus grande collection de Chefs. Mais aussi 90 piscines scintillantes, une salle de bal pouvant accueillir 700 personnes, un spa affichant 3 000 m², la plus longue plage privée de l'Émirat, 2 kilomètres…  1,5 milliard de dollars d’investissement, 8 ans de travaux, beaucoup de marbre et le soleil toute l’année. Difficile de faire un hôtel à Dubaï plus spectaculaire ! 

Jeux d’eau et panaches de feu 

Nous sommes accueillis par une file de voitures longue comme le Nil. Des Bentley, des Rolls-Royce… des Lamborghini jaunes. Un « tapis bleu », la couleur signature du resort, ouvre la voie. Le design est futuriste, l’eau est le thème de l’hôtel. Le lobby semble un palais sans fin, inondé de marbre Calacatta Oro et d’accents dorés. On y entre en traversant des cascades qui crachent des boules de feu. Trois aquariums géants sont habités de petits poissons, de poissons plus gros. Des éclats de nuages ornent les plafonds. Au centre, une sculpture est en forme de gouttelettes : Droplets. 5 tonnes d’acier (inoxydable) et 11,5 mètres de haut.

Une fougueuse Skyblaze fountain combine elle aussi (mais à ciel ouvert) jeux d’eau et panaches de feu. Pour célébrer le premier anniversaire d’Atlantide La Royale, on a fait appel à une amie parisienne stylée, Vivienne, la mascotte de Louis Vuitton. Deux statues gonflables de 10m sur le pas de la porte, des sculptures colorées ici et là, jetsetter Vivienne, lifeguard Vivienne… Nous sommes dans une représentation théâtrale ; le métaverse ! Une nuée d’employés s'assure que chaque client est reçu comme il se doit. Il y en a pour toutes les langues. L'enregistrement est simple, rapide, VIP. Pour mesurer le spectacle, et le coucher de soleil, on se dirige vers Elements, un bar à cocktails aquatique face à Skyblaze.

Brosses à dents en or et oreillers sur mesure 

Il est temps de rejoindre notre chambre. Elles sont réparties sur trois tours, Sunrise, Sunset et Sunlight. On déambule dans des allées brillantes et réfléchissantes, bordées de boutiques de luxe, le premier espace Louis Vuitton présent au sein d'un hôtel. Au 17ème étage de la Sunlight Tower, une suite Sky Pool Villa nous attend avec impatience. 118 m², une terrasse cossue, une piscine à débordement… 5000 $ la nuit. Grâce à la courbure naturelle du bâtiment, on profite des gratte-ciels de Dubaï et de la mer d’Oman en toute intimité. L'épure est de mise, lit blanc et portes coulissantes en bois sombre, tons neutres et apaisants, agrémentés de bleus qui font écho aux gouttelettes de la réception. Couleur sable pour les fauteuils, odeur douce du oud. Atlantis a opté pour un minimalisme contemporain, rafraîchissant.

Même si la salle de bain est carrossée de marbre, les peignoirs signés Frette, le coffret de courtoisie Hermès ou du joaillier Graff, les brosses à dents, peigne et rasoir dorés, le décor est élégant et plutôt discret. Ambiance glamour contemplatif. Dattes et chocolats, gourmandises de Christophe Devoille (le chef pâtissier du Royal Tea Room), champagne Moët… nous souhaitent la bienvenue. On choisit un oreiller parmi un échantillon de formes et de textures. Des surfaces tactiles contrôlent la pièce, éclairage, rideaux, opacité de la vitre séparant la chambre de la salle de bain et sa baignoire îlot blanche. Il est possible de commander des plats d’à peu près tous les restaurants, une première dans l’histoire du room service.

Flotter sur l’eau depuis son lit 

En tout 795 chambres, dont 102 suites. Les parois en verre de leurs piscines sont teintées pour garantir que l'eau ait la même nuance de bleu que la mer d’Arabie… 6 penthouses signature (jusqu’à 520 m²) disposent d’un ascenseur avec accès direct et de terrasses enveloppantes. Glamour hollywoodien et inspiration Art Déco pour l'Horizon Penthouse, au 41ème étage. Le Palmscape s'étend sur deux étages.  On admire le lever du soleil, on le regarde se coucher, on a l’illusion de flotter sur l’eau depuis son lit. Vacances à la plage, vacances au soleil, vacances avec les enfants… et plusieurs dizaines de milliers d'euros la nuit !

100 000 dollars au soleil 

Sur une passerelle, aux 18e et 19e étages, le joyau de la couronne : un penthouse de 1128 m² et sa terrasse de 476 m². Le Royal Mansion est présenté comme la « chambre d’hôtel » la plus grande et la plus chère du monde. 100 000 dollars la nuit (94 000 euros) ! Grandiose et opulente. Au festin, une pièce à vivre, une salle à manger, une cuisine, un bar, quatre chambres, un bureau, une salle de jeux, un lustre majestueux, une piscine à débordement (bien sûr) ; la plus belle vue sur Burj Khalifa, la grande roue Ain Dubaï et le golfe Persique. L’entrée, auguste, donne le ton. Voûtes, plafond à double hauteur, tentures et tapis de soie, marbre et oliviers. Une table de ping-pong est signée Louis Vuitton. Le mobilier est contemporain. La suite, en l’état, peut accueillir jusqu'à neuf adultes et quatre enfants. Si besoin, 16 chambres peuvent lui être ajoutées ! Une salle de sport personnalisée, un salon de massage ? Il suffit de demander. Un chef étoilé imaginera des menus exclusifs. Tout cela à l’abri des regards. Un ascenseur privé y conduit en toute discrétion. Il a porté Queen Beyoncé lors de son concert. 

Une piscine sans fin

Que ceux qui séjournent dans des chambres plus « modestes » se consolent. Ils ont accès, au 22ème étage, à un rooftop lounge, avec piscine en plein ciel, cabanas privées et climatisées, swim up-bar et DJ. Cloud 22 est une plage suspendue dans les airs, l’épicentre de la scène sociale du Royal, l’espace le plus populaire. L’Infinity pool (90 mètres) est habillée d’arabesques aux couleurs de Dolce & Gabbana, blanc et bleu majolique. Le glamour se goûte sur un lit flottant 100 mètres au-dessus des palmes de l'archipel et du grand bleu, en sirotant à la paille un martini au litchi ou un cocktail au champagne. Le coucher de soleil est superlatif, les t-shirts Balmain, les baskets Balenciaga… A l'Awaken Spa, ambiance Cléopâtre. Les tons sont neutres, l’éclairage tamisé, la vaisselle dorée et les techniques holistiques. Nous sommes dans un sanctuaire de bien-être, un des plus beaux spas de Dubaï : salle de chromothérapie, sauna au charbon de bois, hammam Sensorium sur le concept des bains publics, grotte de sel, salle de neige, bassin de vitalité, pavillon de méditation…

La piste aux étoiles

Le seul stress ici est de savoir si on va croquer un homard bleu ou une morue noire glacée au miso pour le déjeuner. L'offre de restaurants à Dubaï est aussi impressionnante que le cadre, le choix cornélien : restaurant bistronomique, restaurant gastronomique, restaurant étoilé ? L’Atlantis The Royal en regroupe 17, dont 8 tenus par des virtuoses. Éclaboussures de truffes et de caviar à chaque détour. Il y a l’« Estiatorio Milos » du grec Costas Spiliadis, tout en marbre blanc, surplombant Skyblaze ; Persan Kitchen, orné de dômes sculptés ressemblant à la maison natale de l’irano-américaine Ariana Bundy. Dinner by Heston Blumenthal est une ode à la gastronomie anglaise et aux recettes emblématiques de la Couronne. Certaines datent du 14ème siècle, comme un parfait à la mandarine et au foie de poulet, connu sous le nom de « Meat Fruit ».

Au Jaleo de l’Espagnol José Andrés, les présentations sont théâtrales, l’ambiance ludique, la carte facétieuse. Feuille de nori, jambon Bellota, caviar Ossetra pour le « taco de José »… La Mar donne un généreux aperçu de la cuisine péruvienne de Gastón Acurio (à l'initiative du Manko à Paris). A l'heure du déjeuner, on rejoint « Nobu by the Beach », face à une piscine cernée de Viviennes. Il est le tout premier club de plage de la célèbre marque codétenue par le chef japonais Nobu Matsuhisa et Robert De Niro. La cheffe pâtissière anglaise Mich Turner est là avec sa Little Venice Cake Company et ses gâteaux couture. En fin de soirée, Ling Ling s’éveille. Entre restaurant, bar et club, on se partage des nigiris toro, des sushis garnis de caviar et de feuilles d'or scintillantes. On tente quelques cocktails bien frappés, un Spring in Hyogo, un Flagrant Harbour…

Y aller

Emirates rejoint la destination sans escale depuis l’aéroport Charles de Gaulle. Les happy few qui séjourneront à l’Atlantis The Royal opteront pour la classe Business. A bord d’un Airbus A380-800, cette catégorie se situe à l’étage, devant un bar circulaire où l’on peut occuper les 6h40 de vol… en sirotant des cocktails.