Le Palafitte, un hôtel sur l’eau à Neuchâtel
Le pitch | Un récit vieux de 3 000 ans
En 2002, la 6ème Exposition nationale (Expo.02) a l’ambition de montrer une Suisse « colorée, créative et innovante, ouverte au monde ». Sur le lac de Neuchâtel, 40 pavillons privatifs sont érigés pour loger les VIP. Fruit du talent de l’architecte Kurt Hofmann en collaboration avec des étudiants de la célèbre École hôtelière de Lausanne, l’hôtel est pensé comme une « œuvre surprenante ». Une œuvre éphémère aussi, qui a vocation à être détruite une fois l’événement terminé. 20 ans plus tard, le Palafitte est toujours sur ses échasses, entouré de roseaux, là-même où furent retrouvés des vestiges de maisons du néolithique, il y a 3 000 ans. Des maisons sur pilotis. Le dessin d’origine de l’hôtel évoquait un bateau échoué, le projet s’est finalement inspiré de cette histoire, quand la région était habitée de peuplades lacustres. L’histoire des palafittes, nom donné à ces habitats, n’est pas close.
Comment est l’hôtel ?
De plain-pied et tout en longueur, le Palafitte se fait discret. S’il se réfère à des villages préhistoriques, ses pavillons agencés en éventail appliquent des codes beaucoup plus actuels : pontons, terrasses de bois, ambiance cosy et luxe contemporain. On a l’illusion d’être sur un yacht amarré. Des baies vitrées et des parois amovibles abolissent, de facto, la frontière entre intérieur et extérieur. Le lac est omniprésent. En arrière-plan, les Alpes ourlées de neige. Une attention a été portée à la décoration : lignes épurées mais chaleureuses, en harmonie avec les eaux calmes de Neuchâtel, meubles en teck. Des œuvres d’artistes d’aujourd’hui cohabitent joyeusement avec des grandes photos, en noir et blanc, du lac.
Au bar, des fauteuils confortables, un feu de cheminée et une fontaine à absinthe typiquement helvète sont à la hauteur d’un 5 étoiles, magie lacustre en plus. Les amateurs de cigares pourront profiter d’un fumoir, ouvert lui aussi sur le lac. L’hôtel Palafitte fait partie du même groupe hôtelier (Sandoz Foundation Hotels) que le Beau-Rivage Palace de Lausanne, une référence !
Et les chambres ?
Les 38 pavillons en mélèze (tous sur pilotis), dont 24 Lacustre et 14 Rivage, autrement dit à même le lac ou sur la terre ferme, sont au diapason. 68 m² chacun, avec une partie nuit, un coin bureau, un salon qui regarde vers l’horizon et une terrasse de 10 m². La décoration est sobre, élégante et chic. Une palette à dominantes gris-bleu et vert-ciment accentue des tons de terre. Des bronzes lacustres, prêtés par le musée archéologique voisin, sont exposés dans des vitrines. La notion d'espace est renforcée par des portes coulissant du sol au plafond. Même le mur de la salle de bain peut être ouvert, permettant de voir le lac depuis une baignoire à bulles en forme de huit. La domotique est celle d’un établissement première classe !
La chambre à booker ?
Si l’emplacement des Lacustre signe l’unique différence d’avec les Rivage, quelle différence ! On a le sentiment d'être sur une île lointaine. Pas le moindre bruit, si ce n’est celui du clapotis. Le détail en plus : une échelle privative permet de glisser directement dans le lac depuis sa chambre (en été la température de l’eau avoisine les 24°), ou de partir à la découverte des rives neuchâteloises en paddle.
Ce qui fait la différence ?
Les pavillons ont été aménagés avec comme seul mot d’ordre : le LAC. Tout a été pensé pour se plonger dans l’univers de l’eau, avec cette impression irréelle d'être seul au monde... Une parenthèse dans le temps.
C’est où ?
À Neuchâtel, cité millénaire aux maisons en pierre jaune. Alexandre Dumas disait « taillée dans une motte de beurre ». Ses toits bruns veillent sur le lac avec une sérénité toute helvétique. Au rythme de l'Écrivain, du Dessinateur et de la Musicienne, les trois automates Jaquet-Droz, du nom de la famille d'horlogers qui les a réalisés au XVIIIe siècle. On peut les découvrir au Musée d'Art et d'Histoire. Neuchâtel aime prendre son temps, sans le perdre, cultivant à la fois l’art du chocolat, du bon vin, de l’horlogerie et de l’absinthe. La Brasserie Le Cardinal et ses murs habillés de carreaux de faïence est un bijou d'art nouveau. Elle abrite un restaurant depuis 1902. On commande un verre de « non filtré », une spécialité neuchâteloise ; on admire la décoration polychrome de la Fontaine de la Justice. Le funiculaire La Coudre emmène jusqu’au sommet de la montagne de Chaumont. En toile de fond, les Trois-Lacs, le Plateau et les sommets alpins de la Mönch et de la Jungfraü. La culture de la vigne fait la richesse et la notoriété du bourg voisin d’Auvernier. Ses rues pavées mènent à un petit port de pêche où des filets ramènent de belles perches. Une belle escapade avant d'aller voir les plus beaux hôtels du Lac Léman.
Ce qu’il faut retenir
Lignes simples et contemporaines, design tout en sobriété, le Palafitte dégage une impression de sérénité renforcée par le clapotis de l’eau. Tranquillité contagieuse et calme à portée de regard.
5 choses que l’on a aimées au Palafitte
- Perché entre ciel et terre, il invite à se prélasser en contemplant les levers et les couchers de soleil sur le plus grand lac entièrement suisse.
- Il suffit de descendre depuis sa chambre par une petite échelle pour profiter d'un accès privilégié au lac. Une expérience sans pareil ! Des fauteuils flottants sont installés aux beaux jours pour varier les plaisirs.
- Relaxation, éveil des sens et découvertes à travers de nombreuses activités à la carte, et à la manière suisse : fitness, massages, kayaks, paddle, picnic avec panier gourmand fourni, balade à vélo électrique, location de bateaux amarrés au ponton…
- La « Table du Palafitte ». Le chef Maxime Pot propose une cuisine du terroir qui fait le plus grand bien : jambon de Vaumarcus, œuf parfait de la Gruyère, filet de bœuf du Pays, perches et sandres du Lac, délices fromagers et autre Bleuchâtel à la noix d’Areuse... Le tout accompagné de jolis vins locaux. Les serveurs en marinières virevoltent sous des tentures bleu nuit.
- Aux dernières lueurs du jour, on savoure au bar ou sur sa terrasse, face aux voiliers qui fendent l’horizon, un verre d’Œil-de-perdrix. Ce vin, pas tout à fait rosé, est la grande spécialité du vignoble neuchâtelois. Élaboré uniquement à partir de pinot noir, il aurait la couleur de l'œil de la perdrix … face au chasseur
Y Aller ?
En TGV Lyria jusqu’à :
- Bâle (3h05 depuis Paris). 6 allers-retours par jour.
- Genève (3h10 depuis Paris). 8 allers-retours par jour.
- Lausanne (3h40 depuis Paris). 6 allers-retours par jour.
Liaison ensuite en train jusqu’à Neuchâtel avec les CFF (Chemins de fer fédéraux suisses).