Week-end gourmand : 10 idées de week-end gastronomique en France et en Europe
La France et plus largement l’Europe constituent un terrain de jeu sans limite pour un week-end gastronomique. Envie d'un séjour ponctué d'un repas dans un grand restaurant étoilé, de traverser des régions reconnues pour leurs traditions gourmandes ou leurs vignobles ? De restaurants iconiques devenus véritables destinations— l’Oustau de Baumanière, Troigros, le Louis XV... — aux capitales gastronomiques du continent (San Sebastián, Copenhague....), du lac d’Annecy à Noirmoutier en passant par la Côte d'Azur, YONDER vous attend à table grâce à ses idées de week-ends gourmands, testées et approuvées.
1. Baumanière aux Baux-de-Provence | La plus mythique des tables de Provence
Haut lieu de l’hospitalité provençale et adresse mythique de la gastronomie française, l’histoire de Baumanière remonte à sa naissance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que l’hôtel devient l'un des premiers Relais & Châteaux. Au pied des falaises des Baux-de-Provence, son restaurant l’Oustau attire les stars et les gourmets du monde entier pour un séjour entièrement axé sur la grande cuisine et le plaisir. Depuis 2015, en cuisine, aux côtés du chef-propriétaire Jean-André Charial, Glenn Viel, à peine quadragénaire, a apporté sa créativité, son dynamisme et son engagement durable au service de cette table légendaire, à juste titre considérée comme l'un des meilleurs restaurants étoilés de France, jusqu’à récupérer sa troisième étoile Michelin en 2020.
Le cadre ? Au cœur des Alpilles, le domaine de Baumanière s'étend sur 20 hectares. Les différentes bâtisses typiquement provençales qui constituent l'hôtel sont nichées au milieu d'un immense jardin avec arbres fruitiers, champs d'oliviers, de blé, ruches, ferme pédagogique et potager qui fournit les cuisines de l’Oustau. Le restaurant s’est d’ailleurs vu récompensé au titre de la « gastronomie durable » qu’il s’emploie à promouvoir. Dans le parc s'égrènent également trois vastes piscines, les deux restaurants (l'Oustau et la Cabro d'or), le spa, la boutique, la chocolaterie et l'atelier de céramiques.
Dans l’assiette ? Des produits d’exception mis en valeur dans des assiettes extrêmement raffinées et inventives. Glenn Viel, sacré « Chef de l’année 2020 » par le magazine professionnel Le Chef, s’emploie à révéler le meilleur de la Provence, des Alpilles et d'ailleurs grâce à une maîtrise parfaite des techniques de cuisson des viandes et poissons, tout en accordant une place fondamentale au végétal. Un menu 100% légumes existe depuis 1987 à l’Oustau, imaginé par Jean-André Charial à la suite d'un voyage en Inde où le régime végétarien est la norme. L’inventivité se poursuit dans les assaisonnements, avec par exemple les « cailloux d’assaisonnement », concentrés solides de légumes, champignons ou de crustacés. Le pétrissage maison de plus de 10 sortes de pains différents permet de proposer des « accord mets-pains » dans les 3 menus surprise de l'Oustau : le "1987" (100% végétal), le dégustation en 10 services et le menu "petite faim", déjà très copieux, proposant 2 entrées, pré-dessert et dessert autour du gigot d'agneau tradition Baumanière découpé en salle. Pas de carte donc et lors de notre dernière visite (janvier 2024) des créations sublimes comme le "calalard", une raviole de calamar et lard de Colonnata farcie de chair de crabe et crevettes, une gambas et un pigeon aux cuissons géniales ou encore une délicate et complexe déclinaison de chou-fleur et caviar. À Baumanière, la table est une fête décomplexée lors de laquelle on déguste des compositions uniques totalement addictives. À inscrire dans sa bucket list pour tout gourmet.
© Virginie Ovessian
L’hôtel ? Outre l’Oustau et son immense parc, Baumanière compte une villa privatisable, « La Maison de Famille », un mas du XVIIe siècle, un manoir du XVIIIe siècle et deux mas provençaux. Chaque chambre est unique et décorée par Geneviève Charial, l'épouse de Jean-André Charial, dans un mélange de tradition française et de modernité avec des touches provençales et des objets d’artisans locaux. En plus des trois piscines, un spa de 500 m2 avec voilages et patio arboré complète l’offre bien-être.
L’été, pourquoi ne pas déjeuner sur la terrasse du second restaurant du domaine, La Cabro d’Or, où le chef Michel Hulin rend hommage à la cuisine régionale sous les treilles de la vigne vierge. La fraîcheur des légumes de saison et le goût des produits locaux — truffe de Provence en hiver, taureau de Maussane, poissons de Méditerranée — sont exaltés dans des assiettes simples et colorées.
Côté vigne ? Séjourner à Baumanière, c’est également faire l’expérience d’une région riche en vignobles, les Alpilles. Le propriétaire Jean-André Charial, également vigneron à ses heures, exprime le meilleur de l’AOC Baux-de-Provence dans ses cuvées l’Affectif du Domaine de Lauzière, et s’engageait dès les années 1980 dans la biodynamie au domaine voisin du Château Romanin. À ne pas manquer sur la route en AOC Baux-de-Provence et IGP Alpilles : le Domaine de Trévallon, le Mas de la Dame ou le Domaine Hauvette.
Baumanière
53 chambres et suites, à partir de 372 € la nuit
900 Route d’Arles, 13520 Les Baux-de-Provence
Site Web de l'Oustau
© Virginie Ovessian
2. San Sebastián et le Pays basque espagnol | Pluie d’étoiles et pintxos
Pourquoi on y va ? San Sebastián ravira les amateurs de pintxos, les « tapas basques », comme de haute gastronomie. Capitale gastronomique du Pays basque, la ville et ses environs abritent l'une des plus importantes concentrations d'étoiles Michelin au Monde ! La haute cuisine basque s’incarne à travers les tables de chefs légendaires tels que Juan Mari Arzak et sa fille Elena, triplement étoilés depuis 1989 et chef de file de la nouvelle cuisine basque, ou Martín Berasategui, toque la plus étoilée d’Espagne avec pas moins de 12 macarons, dont 3 pour son restaurant éponyme à la sortie de San Sebastián. Les Basques dominent aussi le classement des World's 50 Best Restaurants, où l’on trouve le spécialiste de la cuisson au feu de bois Asador Etxebarri en quatrième position, et Mugaritz à la 31e place. Fermé pendant l’hiver, l’équipe mène un travail de recherche et crée une cinquantaine de nouveaux plats pour chaque nouvelle saison.
On goûte aussi ? Les incontournables pintxos, simples et tout aussi succulents, où se mélangent sur une tranche de pain le meilleur de l’océan et de l’arrière-pays montagneux. On les grignote accoudé aux comptoirs des dizaines de bars et restaurants du centre historique de San Sebastián.
Comment on y va ? En TGV jusqu’à la gare d’Hendaye ou en 45 min depuis l'aéroport de Biarritz (ou 1h15 depuis celui de Bilbao).
Pour en savoir plus, ne manquez pas notre article 72 heures à San Sebastián, ainsi que nos 10 bars à pintxos préférés.
3. Anvers, Belgique | Berceau de la nouvelle scène flamande
Pourquoi on y va ? Si l'on n'imagine pas nécessairement la Belgique comme une destination foodie — à tort d'ailleurs — Anvers est pourtant une ville créative, épicentre de la scène gastronomique flamande et tournée en même temps vers le monde grâce à son immense port. En témoigne l’impressionnant restaurant The Jane de Nick Bril, installé dans une ancienne chapelle reconvertie en temple design dont les tables se réservent — en quelques minutes seulement — trois mois à l’avance. Une cuisine estampillée 2 étoiles Michelin, véritable expérience scénarisée qui en fait l’un des restaurants les plus glamours d'Europe. Autre ambiance dans la zone portuaire d’Eilandje, devenue l’épicentre du renouveau gastronomique anversois avec les monumentaux Het Pomphuis et Felix Pakhuis investissant d’anciens bâtiments industriels, le très en vogue MóN ou la brasserie cossue Marcel.
Comment on y va ? En 2 h avec Thalys depuis la Gare du Nord à Paris, 1h15 de Lille.
Pour plus d’adresses de restaurants et de bars à cocktails, consultez notre article 72 heures à Anvers : les meilleures adresses pour un week-end réussi.
4. Maison Troisgros | L’excellence française depuis 4 générations
Pourquoi on y va ? Troisgros est une institution française depuis 1930, l’un de ces pèlerinages gourmands qui comme la Maison Pic à Valence ou L'Auberge du Pont de Collonges de Paul Bocuse attirent les épicuriens au moins une fois dans leur vie. Pas étonnant que Bernard Loiseau, Guy Savoy, Jean-Michel Lorain ou Gérald Passédat y aient fait leurs classes. À sa tête, Michel Troisgros, sa femme Marie-Pierre et leurs deux fils, César et Léo, quatrième génération de cette famille fière de ses 3 étoiles Michelin depuis 1968. Se remettant sans cesse en question, la cuisine se réinvente de génération en génération, du grand-père Pierre et son frère Jean, figures emblématiques de la « Nouvelle cuisine » des années 1970, aux petits-fils qui puisent dans les traditions italiennes et hispaniques un goût pour l’acide et le piquant. Le changement s’incarne également par le déménagement de l’adresse historique en 2017 de Roanne à Ouches, à 10 km de là. Désormais, la grande villa italienne entourée de prairies avec un verger et un étang accueille dans son décor contemporain une salle de restaurant vitrée sous un chêne centenaire et un hôtel.
On goûte ? Outre les menus et créations du moment, le mythique saumon à l’oseille des Troisgros, recette emblématique de la Nouvelle cuisine des années 1970, est toujours servi sur demande.
Comment on y va ? En TGV vers Lyon puis TER jusqu’à Roanne (3h30). 1h30 depuis Lyon en voiture.
5. Le Piémont | Le berceau de la slow food italienne
Pourquoi on y va ? Parmi les nombreuses régions italiennes, toutes plus gourmandes les unes que les autres, le Piémont n’a pas à rougir. On y savoure des spécialités emblématiques — gorgonzola, vitello tonnato, bunet, bagna cauda, risotto — et on fait l’expérience de la culture des châtaignes, des noisettes et du parfum enivrant de la fameuse truffe blanche d’Alba. D’octobre à décembre, elle se fait reine au restaurant Piazza Duomo d’Enrico Crippa (3 étoiles Michelin et 42e au classement World's 50 Best), qui propose également un menu entièrement composé des spécialités locales de la région des Langhe.
Une terre de vigne : berceau de la slow food, le Piémont est aussi une terre viticole avec les appellations Barolo, Barbera ou Moscato d’Asti, parmi les plus prestigieuses de la Botte. Le « Paysage viticole du Piémont : Langhe-Roero et Monferrato » est d’ailleurs inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Quoi de plus pratique que de choisir un hôtel au milieu des vignes comme le Relais San Maurizio, ancien monastère cistercien dont les caves abritent une collection de 2800 références ainsi qu’un restaurant étoilé, ou de se tourner vers les agriturismi comme Dai Grésy, producteur depuis la fin du XVIIIe siècle.
Comment on y va ? En TGV depuis Paris jusqu’à Turin (5h30) ou en avion jusqu'à Turin ou Gênes (vols quotidiens depuis Paris).
6. Annecy, France | Un lac multi-étoilé
Pourquoi on y va ? Pas moins de 14 étoiles Michelin s’alignent sur les rives du lac d’Annecy, défendant le terroir local de cette région prisée de Haute-Savoie. Franck Derouet a pris la suite du chef Laurent Petit, lui qui décida de ne s’approvisionner qu’à moins de 150 km de son Clos des Sens. Distinguée de 3 étoiles, sa cuisine végétale et lacustre met en valeur poissons d’eau douce et légumes et herbes des montagnes dans les menus en 5, 7 ou 9 étapes.
Quelques kilomètres plus loin, c’est Jean Sulpice à Talloires dans son Auberge du Père Bise, récompensé de deux macarons, qui a dépoussiéré une adresse mythique de la gastronomie française (3-étoiles Michelin de 1951 à 1982) pour la transformer en hôtel-restaurant contemporain. Le Breton Yoann Conte, qui a repris l’ancienne antre de Marc Veyrat en 2010, réussit néanmoins à trouver sa place entre ses deux camarades, et suit la même ligne locavore, dans une salle à l’ambiance savoyarde posée au bord des eaux cristallines du lac d'Annecy.
Bon à savoir ? Franck Derouet, Jean Sulpice, Florian Favario et Yoann Conte sont tous récompensés d’une étoile verte Michelin pour leur gastronomie durable, raisonnée et locale.
Comment on y va ? En TGV direct depuis Paris (3h40), ou 40 min de voiture depuis l’aéroport de Genève.
7. Copenhague | Introduction à la Nouvelle cuisine nordique (New Nordic Cuisine)
Pourquoi on y va ? La vague scandinave dans le design et l’architecture touche aussi la cuisine ! Et quelle ville mieux que Copenhague au Danemark pour découvrir la gastronomie nordique. Direction les mythiques restaurants Noma et Geranium dont la réputation a traversé les frontières. Couronné quatre fois meilleur restaurant du monde par les World’s 50 Best, Noma et son chef René Redzepi continuent d'interpréter la cuisine nordique avec excellence et créativité depuis leur déménagement dans le quartier d’Holmen et la mise en place de grands menus saisonniers (retour de chasse, produits de la mer ou 100% végétal).
Geranium partage 3 étoiles Michelin avec noma, les seuls au Danemark. Le menu dégustation du chef Rasmus Kofoed en 18 étapes se compose de produits scandinaves biologiques et sauvages d’exception, sans viande, à déguster dans un cadre étonnant : au 8e étage du stade national de football avec des vues panoramique sur le parc Fælledparken. Outre ces deux restaurants de renommée mondiale, une quinzaine de tables étoilées font de Copenhague la capitale gastronomique de la Scandinavie devant Stockholm.
On goûte aussi ? Les smørrebrød sur le pouce au Torvehallerne, le plus grand marché couvert de la ville. Harengs marinés, anguilles fumées, pickles, etc. garnissent ces tartines de pain de seigle beurrées, véritable institution nationale.
Comment on y va ? En environ 2 heures d’avion depuis les principaux aéroports français. L’aéroport de Copenhague peut même se rejoindre à pied en longeant la plage.
8. Monaco & Menton | Parmi les meilleurs restaurants du monde sous le soleil azuréen
Pourquoi on y va ? Le soleil de la Côte d’Azur, sa proximité avec l’Italie, les Alpes et la Méditerranée en font une destination gastronomique de premier plan, et c’est autour de Menton et Monaco que se concentrent grands chefs et étoiles. Au Mirazur, couronné Meilleur restaurant du monde en 2019 par les World’s 50 Best, l’italo-argentin Mauro Calogreco régale les gourmets de sa cuisine 3 étoiles (depuis 2019) dont il puise l’inspiration dans l’immense potager qui entoure le restaurant. Pas étonnant qu’il ait été le premier chef non-français à recevoir la distinction de Chef de l’année par le Gault & Millau. Triplement étoilé lui aussi, Alain Ducasse sublime le terroir méditerranéen — poissons issus de la pêche locale, herbes et légumes de l’arrière-pays — au Louis XV sous les ors du rutilant de l'iconique Hôtel de Paris Monte-Carlo, tandis que Bruno Cirino, légende discrète de l’arrière-pays, décline la Provence à l’Hostellerie Jérôme de La Turbie, l'une des meilleures tables de la Côte d'Azur. 2-étoiles Michelin et 1 étoile verte récompensent son engagement locavore.
On goûte aussi ? Les barbajuans, raviolis de Menton et Monaco aux blettes, la pichade à l’anchois et la socca, une galette de farine de pois chiche.
Comment on y va ? Depuis l’aéroport de Nice ou en TGV puis TER jusqu’à Menton.
9. La Marine à Noirmoutier | Une cuisine marine récompensée de 3 étoiles Michelin
Pourquoi on y va ? La brise de l’océan, le calme de Noirmoutier et la cuisine d’auteur marine et végétale d’Alexandre Couillon au restaurant La Marine, qui a décroché une troisième étoile au Michelin 2023. Formé chez Michel Guérard et Thierry Marx, le jeune chef décide de reprendre aux côtés de sa femme Céline le restaurant familial sur le port de l’Herbaudière. Après des débuts difficiles, dont on retrouve les aventures dans l’épisode de Chef’s Table qui lui est consacré (à voir sur Netflix), et à force de ténacité, la discrète maison aux volets bleus qui a été récompensée de trois étoiles Michelin en 2023 est une table d’excellence, certainement la plus aboutie de toute la façade atlantique.
On goûte ? Le menu en 6 ou 9 « épisodes » qui dépend entièrement de ce que le chef trouvera le matin à la criée de Noirmoutier et de la cueillette du jour dans le potager de 4 000 m2.
Comment on y va ? En voiture ou en navette (1h45) depuis les gares TGV de Nantes ou La Roche-sur-Yon.
10. Baiersbronn en Forêt Noire | Destination méconnue aux restaurants de classe mondiale
Pourquoi on y va ? C’est au cœur de la Forêt Noire que l’on découvre l’un des lieux de villégiature préférés de nos voisins germaniques et des Français frontaliers. Réputée pour ses sentiers de randonnée, ses paysages vallonnés et son thermalisme, Baiersbronn l’est aussi pour sa gastronomie de haut vol et son hospitalité sans tapage. Saviez-vous que la commune d'à peine 15 000 âmes compte deux hôtels 5 étoiles chacun pourvu d’un restaurant triplement étoilé au Michelin ? La concurrence est rude mais reste bon enfant entre le Traube Tonbach, dirigé par la famille Finkbeiner depuis 1789 avec son restaurant la Schwarzwaldstube où se forment les meilleurs chefs d’Allemagne, et le Bareiss, réputé pour son Restaurant Bareiss et son petit-déjeuner : plus de 30 pains différents et des charcuteries de toutes les régions y sont servis. Pour ceux qui ne seraient pas rassasiés, Baiersbronn compte cinq autres restaurants étoilés.
On goûte ? Un déjeuner dans une winstub pour déguster Les spécialités souabes, et un sandwich de pain de campagne accompagné de jambon de la Forêt Noire fumé au bois de sapin.
Comment on y va ? À 1h30 de Strasbourg en voiture, que l’on atteint en 2h de TGV depuis Paris et tout le Grand Est.