On a testé Vermelho, hôtel maximaliste et technicolor au Portugal

Le pitch | Vermleho, une invitation à goûter « La vie en rouge »

Vermelho signifie « rouge » en portugais, la signature emblématique de Christian Louboutin. Le créateur d’escarpins à la hauteur vertigineuse et à la semelle vermillon est collectionneur de maisons et d’antiquités, passionné de décoration. Ses nombreuses demeures, de Paris à Louxor, dévoilent une appétence pour des décors uniques. L’une d’elles est devenue un hôtel au Portugal extravagant, audacieux, joyeux comme l’est le personnage ; paré d'objets curieux, d'antiquités, d’œuvres d’art provenant de ses collections personnelles ou réalisées par des maîtres artisans. « Je n’adhère pas à l’esthétique des hôtels. Vermelho est pensé comme une maison d'amis … Une maison pour les amateurs de culture et les inépuisables curieux », explique-t-il. Vermelho est un mélange de styles, de références et d’époques, une folie comme on en bâtissait au XVIII^e siècle. Fantaisie surréaliste et esthétique haute couture, à l’évidence Christian Louboutin s'est fait plaisir. Reste à enfiler vos plus beaux souliers... Louboutin bien sûr.

Comment est l’hôtel ?

Le brief donné à son amie l'architecte portugaise Madalena Caiado, était : un bracelet indien. Sobre à l’extérieur, juste en or ; ciselé et orné de pierres précieuses à l’intérieur. « Le projet le plus extravagant et le plus traditionnel que j'ai jamais réalisé », atteste Madalena. La façade rencontre la rue, au cœur du village. Architecture coutumière, murs bleu aquatique. Des cheminées sculptées ponctuent l'horizon. On ne voit rien, juste une improbable céramique au-dessus de la lourde porte d’entrée. Une petite maison familière accueille les hôtes. En face, un bâtiment aux allures de couvent séculaire a été construit. Il semble avoir toujours été là. Partout, des fresques et des personnages mythologiques, réalisés par le prolifique sculpteur italien Giuseppe Ducrot, un ami lui aussi de longue date. Une petite piscine est entourée d’orangers, de pommiers, d’un potager. Le luxe est champêtre.

Une étonnante fresque murale en azulejo fait face à la réception. A ses côtés un buste téméraire. Les hôtes sont accueillis par une monumentale sculpture en verre soufflé, semblable à un collier tribal. Elle est signée par un duo d'artistes indiens. Sous un plafond à caissons, un sol rouge comme les semelles du maître des lieux et un bar réalisé par un atelier d'art liturgique de Séville. Partout c’est un festival de peintures murales, de tissus extravagants, de murs en trompe-l'œil, de lustres arachnéens. Des carreaux de verre rappellent les palais du Rajasthan. Dans la petite salle de massage, les murs sont recouverts d'albâtre provenant de Louxor. Un couloir d’étage est une réplique de l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde. Le résultat est spectaculaire, renvoyant au baroque portugais… et à l’exubérance du designer. Tout est rare et authentique, le moindre détail a été soigneusement pensé.

Et les chambres ?

Si les espaces communs sont à l’évidence maximalistes, les 13 chambres et suites sont plus sobres, mais tout aussi glamour. Chacune a sa déco, son caractère propre : portes en bois sculptées, parquets polis, têtes de lit en azulejos, tables d'appoint mauresques, miroirs vénitiens, lampes de lecture en forme de coquillage, fauteuils fleuris… Une console en rotin, rapportée du Mexique, est en forme de singe, des murs sont habillés de fresques. Presque toutes les chambres disposent d'espaces extérieurs pour profiter du soleil. Certaines salles de bains sont dotées de baignoires géantes et carrelée du sol au plafond, rappelant les anciens éviers des fermes espagnoles et portugaises. Des peignoirs Frette, des produits de soin de la marque indienne Kama Ayurveda, un sol chauffant dans les salles de bains complètent l’expérience. Les draps et les pantoufles sont brodés de l’écarlate signature.

La chambre à booker ?

La suite Matinha est la plus exclusive. 84 m², avec son coin salon séparé, une terrasse et une fresque florale du peintre athénien Konstantin Kakanias. L'artiste, ami de Christian Louboutin, est venu à Melides pour habiller la pièce. Un bargueño espagnol, un canapé en velours rouge brodé, une cheminée traditionnelle trônent sous un plafond décoré.

What else ?

Le restaurant Xtian. Prononcez Christian. La salle est lumineuse. Des affiches de films Bollywood des années 60 tapissent les murs. Christian Louboutin les collectionne depuis son premier voyage en Inde, à l’âge de 16 ans. Il a dessiné les chaises en cannage. La vaisselle vient de Vida Dura, une boutique à deux pas de Vermelho. La table est tenue par le chef portugais David Abreu, un ancien du Four Seasons de Lisbonne. Dès les beaux jours, des tables sont déployées sur la terrasse extérieure. On déguste une salade de poulpe grillé aux oignons et poivrons, un ragoût de cabillaud accompagné de pommes de terre, poivrons et tomates confites, une côtelette d'agneau de migas traditionnelles. Après un plateau de fromages de l’Alentejo, confiture de coings, fruits secs, raisins et confitures, on termine par une tarte tatin ou une mousse au chocolat. Au petit-déjeuner, des fromages locaux, de la charcuterie, du pain rustique recouvert d'une confiture de tomates sucrée, de délicieuses pâtisseries portugaises et françaises.

Ce qui fait la différence ?

Des souliers à l’hôtellerie, il n’y a qu’un pas que Christian Louboutin a franchi joyeusement. Ce passionné de décoration, collectionneur de maisons et d’antiquités, a façonné un luxueux hôtel-boutique. Seulement 13 chambres remplies d'œuvres d'art triées sur le volet et de savoir-faire locaux. Vermelho est un hôtel à la personnalité affirmée, une splendeur baroque incarnation d’un art de vivre. Seul le carillon des cloches de l’église vous dit qu’il est l’heure du dîner.

C’est où ?

A une centaine de kilomètres au sud de Lisbonne, dans l'immensité de l’Alentejo, la « terre au-delà du Tage ». Au milieu de pins parasols et de chênes-lièges, de rangées de vignes et d’oliviers, Melides est un petit village rural qui a gardé un charme authentique et secret. Des maisons blanchies à la chaux bordent des rues pavées. Une lagune d’eau douce la sépare de l’océan et de kilomètres de plages de sable. La nature est idyllique, le décor propice à la baignade et l'observation des oiseaux. On s'évade à vélo sur des sentiers bordés de pins, en kayak sur les bords de rizières.

Bon à savoir ?

Chauffage et climatisation géothermiques, réducteurs d'eau dans les salles de bains, ampoules LED, bouteilles d'eau filtrées en verre sans plastique. Des matériaux de construction traditionnels ont été redécouverts. L'huile d'olive, le poisson, la viande viennent de fournisseurs locaux ; les légumes et les fruits du verger et du potager de l’hôtel. Vermelhoi est exploité par la collection d’hôtels Marugal, à qui l’on doit Dunas de Formentera ou encore Torralbenc à Minorque.

Les 5 choses que l’on a aimées à Vermelho

• Il n’y a pas deux chambres identiques. Chacune a été pensée comme une pièce unique, avec ses propres références esthétiques. Christian Louboutin s’est impliqué dans tous les aspects de la création de l’établissement. Le souci du détail est parfait.
• Paresser autour de la piscine dans un jardin en harmonie avec le paysage environnant : herbes hautes, plantes aromatiques, orangers, abricotiers… et fleurs rouges. Le temps passe différemment.
• La Praia de Melides, à dix minutes de Vermelho. En été, les clients disposent d'un service de voiture exclusif pour y accéder.
• Le service est discret et décontracté, toujours disponible. L'expérience cinq étoiles se ressent à tous les niveaux.
• Pour un apéritif avant ou après le dîner, les vins raffinés et les cocktails exclusifs du bar.

C’est combien ?

À partir de 540 € la nuit, petit déjeuner inclus.