Nos bonnes adresses pour un week-end dans le Perche
Jour 1 - Vendredi
Même sous la pluie, la destination reste charmante. La Nationale 12 est fluide, après avoir traversé la Beauce que l’on sait rugueuse, on arrive dans cette campagne arborée et peuplée de percherons. Le choix de l’endroit où nous posons le sac détermine la réussite d’un week-end à la campagne. Nous avons choisi un bijou : Les Près, à Saint-Hilaire-le-Châtel, une adresse au vert ouverte au printemps dernier, l’un des plus beaux hôtels du Perche.
19 h — Découvrir le nid douillet
Éric et Stéphane nous guident dans de ce qui pourrait être leur propre maison tant l’atmosphère y est à la fois douce et chaleureuse. 9 chambres et 2 suites, dépourvues de téléphone et de téléviseur, chacune a sa déco unique, le mobilier est signé Flamant ou Silvera, le tout s’accordant à merveille aux vieux meubles légués par les religieuses, anciennes occupantes des lieux, ou récupérés au fond du grenier comme les portraits des premiers propriétaires accrochés aux murs. La teinte tilleul des peintures de cette bonne adresse du Perche rassure, nous sommes dans un cocon, le velours des canapés Principe nous oblige à une pause devant la cheminée du petit salon à la couleur sombre et si unique que les clients aiment à définir pendant des heures.
Hôtel Restaurant Les Prés
A partir de 150€ par chambre, 18€ le petit-déjeuner
Demandez la 201
12 Pigeon, 61400 Saint-Hilaire-le-Châtel
Site Web
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20h — Nourrir esprit et papilles
Le dîner est concocté par Stéphane, architecte et chef-cuisinier, les deux arts se mêlent et c’est détonnant. Le croustillant de boudin noir et le chou craquelin vanille rivalisent entre le beau et le bon. La salle de restaurant est pleine de religiosité, les colonnades sont majestueuses, on sent les anciennes âmes mystiques nous emplir de leur bienveillance.
Jour 2 – Les bonnes adresses du Perche
8h30 — Se réveiller dans la ouate
Réveil du samedi matin, on sort voluptueusement des draps en lin et de la couette doudou confectionnée par les ateliers régionaux Drouot. Au petit-déjeuner de ce premier jour de notre week-end dans le Perche, les viennoiseries fraîches viennent d’arriver et l’on se fait piéger, avec un consentement gourmand, par le gâteau à l’orange maison si bien imbibé d’agrume.
On regarde avec envie la jolie piscine de l’hôtel, tant pis l’hiver est là, on prend la route pour un trip à la découverte des bonnes adresses du Perche.
10 h — Faire le plein de produits du terroir
A 10 minutes de l’hôtel, première étape de notre week-end dans le Perche : le village de Mortagne-au-Perche, connu pour son église Notre-Dame du XVIe siècle. Bâti sur des fondations médiévales, il s’est paré d’élégants hôtels particuliers, témoins de l’Ancien Régime. Le marché du samedi est le lieu incontournable des néo-percherons propriétaires de maisons secondaires. Ils ont relancé la vie culturelle du coin et font du Perche le haut-lieu des boutiques branchées et alternatives, et des artisans très instagramables. C’est le cas d’Émeline Aubry, finaliste du championnat du monde de pâté en croûte. Très artistique, locavore, son pâté est fait avec du cochon de Bayeux, élevé au pré, et de la volaille plein air. Le délice a un prix : 11 € la tranche. On a adoré la collection au chorizo.
A côté de la place du village, sous la halle aux producteurs fermiers, des idées cadeaux chez Grégoire Ferré qui nous fait déguster son cidre AOC du Perche. A rapporter également le fameux pommeau de Normandie (mélange de mou de pomme et de calvados), et bien sûr le miel du Perche.
Mortagne, c’est le lieu idéal pour chiner. Une étape s’impose à la « Brocante du Perche » où l’on déniche d’anciennes et immenses crèches de Noël. Plus loin, Carol Descordes et Sylvain Cheriau, photographe et antiquaire, unissent leurs talents dans leur boutique-galerie où trouver des curiosités.
On ne quitte pas Mortagne sans rapporter un cadeau de la manufacture de bougies Trudon installée depuis 1900, des bougies aux qualités de brûlage exceptionnelles. Savez-vous qu’elles embaument pendant soixante-cinq heures ? La plus belle, la Collection Astral, est à 103 €. Dans la même boutique, aux allures de musée, on se laisse embarquer par les parfums d’ambiance délicats de la maison Carrière Frères, irrésistible pour les fêtes le vapo « Fleur d’oranger » ou « Tiaré ».
12 h — Déjeuner avec les habitants du village
Départ pour La Perrière, « Petite Cité de Caractère », sur la commune de Belforêt-en-Perche, à 25 minutes de voiture. La route nous mène vers le site classé de l’Éperon qui offre un panorama superbe sur l’Orne et la Sarthe avec vue sur les clochers des 17 églises de la région.
La carte postale est si charmante qu’on se prend à penser que La Perrière pourrait accueillir le tournage d’un très français « Emily in the Perche » : l’église au milieu du village, les brocantes, les anciens magasins que l’on ne trouve plus dans les villes. Pour le déjeuner, l’incontournable Café La Perrière sur la place, une « cantine de village » au petit menu imbattable. Locavore, il organise des événements culturels. Aujourd’hui une dédicace de livre autour de la cuisine.
14 h — Chiner dans une adresse insolite
On prend le café en face, à la Maison d’Horbé, la bonne adresse du Perche est unique, un bric-à-brac de luxe qui mêle brocante haut de gamme, salon de thé à l’anglaise où l’on peut, tour à tour, dégoter une carafe en cristal, une statue de Marie, un vieux pendentif de diable et une confiture abricot-thym.
15h30 — Visiter la campagne
Nous avons rendez-vous avec Fauvette et son propriétaire pour une balade en attelage entre les belles maisons de maître et la forêt domaniale. Julien nous raconte l’histoire de la race percheronne et nous fait un cours d’histoire en pleine nature au milieu des châteaux du XVIe siècle. Il a tout prévu pour le froid, de grands plaids dans lesquels s’enroulent les enfants qui adorent le voyage et s’entichent de ce cheval de trait aussi doux que robuste.
Site Web
06 38 38 54 32 ou 07 77 68 10 84
17 h — S’offrir l’insolite
On termine la carte postale de ce week-end dans le Perche par une curiosité. On passe la tête, mine de rien, au Comptoir Général, une épicerie bohème où cohabitent huiles d’olive raffinées et des paquets de chips du bout du monde. Sur une autre étagère, des bonnets en laine côtoient des bouteilles de rosé à l’effigie kitsch de comiques vieillissants. Un Bon Marché campagnard et branché. Inattendu et drôle.
18 h — Se restaurer au chaud
Retour à l’hôtel Les Prés pour un drink au coin du feu ou un massage à la carte. Le chef Stéphane Renaud nous régale de son filet mignon et de sa tarte tatin tradition.
Jour 3 du week-end dans le Perche
10 h — Visiter une page d’histoire
Départ pour le village de Bellême, on emprunte le Gué de la Chaîne, jolie route qui sillonne les collines normandes. L’histoire de Bellême remonte au Moyen-Âge. Les tours et les remparts ont été conservés. L’église Saint-Sauveur est un bijou gothique, on est émerveillés par les carrelages au sol. Bellême est également réputée pour ses maisons bourgeoises et ses boutiques à l’ancienne, comme l’Epicerie Bellêmoise, ou son artisanat d’art. Très rare, l’Atelier de portes et de boiseries anciennes d’Arnaud de Saint-Martin, ou l’Atelier d’Époque, une micro-tapisserie de charme place de l'Europe. Dans le quartier historique de la Ville Close, petit stop au Bar à douceurs de la chocolaterie Bataille. Côté déco, passage obligé chez les antiquaires : « Monteloup » place de la République ou Chez les Voisins où Marie du Sordet, experte médiatique en brocante, nous propose des objets à tous les prix, de la tabatière ancienne à 1 350 € au fauteuil vintage Alexis Lahellec à 132 €…
12h30 — Tester une table de renom
En route vers Réveillon, minuscule et charmant village de 300 âmes. C’est là que la cheffe parisienne et très dynamique Amandine Chaignot a ouvert Sauge, sa nouvelle bonne adresse dans le Perche. Un menu déjeuner à 25 € qui défie toute concurrence. Au menu : velouté de lentilles à l’huile de poireaux, raie à la purée de pois, ganache de chocolat noir d’exception. On avoue chiper dans l’assiette des enfants leur poulet pané et leurs frites gastronomiques. Ouvert du jeudi au dimanche. « Sauge » est une vraie table de village où l’on court le week-end depuis la capitale et où les Percherons se retrouvent en famille.
Le Perche devient une place prisée pour les grandes toques à la recherche de nouveaux territoires branchés. Dans une gamme de prix plus élevée, Svend Chartier (chef du restaurant étoilé parisien« Saturne ») ouvre « Oiseau Oiseau » à Préaux-du-Perche.
15 h — Fouiner et se réjouir de sa pépite
Dernière étape percheronne, « Chez Nous Campagne » à la fois concept-store d’ameublement, salon de thé et gîte mené par Cécile Schmitt à Tourouvre-au-Perche. Bureaux, commodes, tables de chevet, canapés aux lignes design cohabitent dans un joyeux méli-mélo avec des bibelots et bijoux du Rajasthan. Idéal pour meubler une grande maison à des prix normaux ou donner à un appartement citadin un air de verte campagne percheronne. On emporte une lampe faite en tronc d’arbre pour bénéficier, à la ville, du feng shui de la nature.
18 h — Reprendre la Nationale 12
Retour sur la capitale avec l’envie de garder secret un territoire curieusement préservé et branché à la fois, qui résume à lui seul la Douce France, vestige de nos enfances. Plus d’infos sur ornetourisme.com