Kapara ou pas ?
Avant de fermer ses portes il y a un an, le resto levantin de la rue d’Alger ouvert en 2017, était le rendez-vous préféré des branchés, en quête de « joyeux bordel » (Balagan en hébreu) et d'assiettes bien tournées. Qu'ils se réjouissent, le premier vrai restaurant festif de Paris renaît de ses cendres aujourd'hui, pour leur plus grand bonheur, comme pour le nôtre. Concept et décor presque inchangés, même énergie et envie de « célébrer la vie », mais avec un nouveau nom qui signe une inflexion vers plus de douceur car Kapara, signifie « l'être cher à qui on offre tout sans compter ». Pile ce dont on a tous besoin en ce moment. Yalla !
Après le joyeux bordel, place à l’amour !
Dans une lettre d'amour envoyée à quelques happy few - comme dans la présentation renouvelée durestaurant au grand public– Assaf Granit et Tomer Lanzman le déclarent sans détour : « À la fois plus personnel et assumé, Kapara est le reflet de notre identité la plus pure, sensible, passionnée, cosmopolite à l’image de notre Jérusalem natale. Sous le soleil de Kapara, les assiettes se partagent, comme les cocktails, les confessions et les sourires avec ce nouveau mantra “Mais si souviens-toi cette nuit à Kapara…” ». Les deux hommes, associés au sein du groupe JLM, détiennent ainsi à présent douze adresses à travers le monde, dont un étoilé à Paris : Shabour.
Une table levantine de plus dans un paysage parisien à présent saturé ? Pas vraiment. (R)ouvert quelques semaines seulement après Boubalé, première table ashkénaze du groupe au sein du nouvel hôtel Grand Mazarin à Paris, Kapara se veut être son pendant oriental, voire méditerranéen, au sens large. Ce qui reflète également l'identité et la volonté de Zohar Sasson, la cheffe exécutive qui cosigne avec Assaf Granit la nouvelle carte de Kapara.
La recette du succès
Soit une « melting popote » (expression du Fooding) maline, enlevée et bien balancée. Avec des intitulés qui font mouche, comme « Chraime me a river » ou « Valse avec Bashir » ; sans oublier une vraie générosité. Un conseil, déjeunez léger avant d'y passer la soirée ! Parmi les grandes réussites de cette carte : le « Abu Ganuv », autrement dit un baba ganoush réinterprété sous forme de crème brûlée d'aubergine, tahini, beurre noisette. Addictif. Mais aussi le Teana-Na, une sorte de sashimi ultra-gourmand. Sans oublier une parfaite Fattoush et un Koba Selek (ravioles, betteraves, baharat, menthe) qui fait plonger entre Pologne, Israël et Irak et qui démontre bien mieux qu'un grand discours la communauté de destin de ces différentes contrées...
Mention spéciale également aux cocktails de Francesco Onnis, ainsi qu'aux vins proposés – splendide Chenin blanc de Galilée – qui ne jouent pas les figurants. Ceci étant, ce qui fait la différence et le succès de Kapara c'est, à n'en pas douter, la réelle complicité de toute l'équipe, palpable et plutôt rare dans le milieu parisien... Il faut s'asseoir au comptoir, face à la cuisine ouverte, pour vraiment profiter du spectacle : admirer la brigade entonner « Yes,chef » en chœur à chaque commande, la team salle virevolter avec grâce et sourire... Et le public en redemander... C'est franchement enthousiasmant.
Compter environ 100 € par personne pour le dîner, selon l'appétit, le sens du partage et l'envie de faire la fête.
Ce qu'il faut retenir ?
Souvent copié, jamais égalé, Balagan a trouvé en Kapara un digne héritier, où il faut vite aller s'attabler, avant qu'il ne soit victime de son succès...
KAPARA
9, rue d'Alger, 75001 Paris
+33 (0)7 67 40 56 29
Du lundi au samedi, de 19h à 1h
kaparaparis.com/fr/