On a testé Chez Gala, un restaurant festif et immersif à Paris

Note : 8/10. Contexte : 2 personnes au dîner, juin 2023.

Le pitch | Chez Gala, table festive chapeautée par le chef Vladimir Rapoport

20h30. Tout près de l’Arc de Triomphe, on dîne Chez Gala rue Arsène Houssaye. L’espace aux inspirations hybrides nous immerge aussitôt dans une ambiance tamisée et orientale, avec l’impression de pénétrer dans un salon marocain des plus luxueux. À la tête du restaurant parisien, on retrouve le chef Vladimir Rapoport, passé chez Alain Passard et formé à l’Institut Paul Bocuse, ouvertement inspiré par l’autre rive de la Méditerranée, le Liban et l’Orient. Comme dans ces régions où l’hospitalité est une valeur clé, la carte captivante présage un dîner chaleureux et gourmand au travers de nombreux plats à partager. Le périple se prolonge avec des animations qui rythment le repas, danseuses orientales, DJ et même cartomancienne. 

Dans l’assiette ?

Ici, la carte fait le tour de toute la Méditerranée jusqu’à l’Orient, dans des assiettes à déguster seul ou à partager, comme le traditionnel tajine ou la pastilla. À côté de nous, une table opte pour l’épaule d’agneau confite découpée soigneusement par l’une des serveuses. Les intitulés se calquent sur l’esprit oriental du restaurant, en témoignent les délicieux mocktails, Lina (jus de pastèque et citron agrémenté de ginger beer et de menthe) et Nour (jus d’orange rehaussé par de la fleur d’oranger, du citron, du gingembre, de la menthe et un train de ginger ale).

Le spectacle commence fort avec Les houmous du monde en trois couleurs : une interprétation créative de la purée de pois chiches levantine, proposée dans une palette colorée de petit-pois et menthe fraîche, de betterave rouge du nord et huile à l’hibiscus, et de citron confit, piment et citron noir d’Iran. Un accord parfait avec les trois brochettes d’agneau et veau, style boulettes de kefta assaisonnées à la tunisienne, harissa oblige, et dont la sauce mentholée apporte toute l’harmonie.

Place aux plats principaux. Nous optons pour le Thon rouge aux agrumes parfumé à la mandarine et au citron caviar. Exécuté tout en finesse, le poisson cru a été mariné dans de l’eau de fleur d’oranger et ciselé en fines tranches fondantes et acidulées, façon carpaccio. En accompagnement, coup de cœur pour le Potager du soleil, une mousseline de carotte délicate subtilement sucrée et aérienne dans laquelle sont lovés quelques petits cubes de fêta et des croquants de pistaches.

Nous finissons en beauté avec une imposante gourmandise : le géant macaron aux framboises à partager. Le serveur vient étaler un coulis de fruits des bois par-dessus le craquelé caramélisé qui recouvre la mignardise favorite des habitués. La mousse à la rose, très onctueuse, nous fait voyager au Maroc tout en douceur.

La décoration ?

Chez Gala, l’ambiance est tamisée et électrisante. L’adresse intimiste est une vraie ode aux luxueuses demeures du Maroc où l’opulence est reine. De somptueux drapés aux couleurs saturées et finitions clinquantes, qui ont l’air de provenir du souk de Marrakech, couvrent le plafond, entrecoupé de lampions. Les vitraux colorés qui s’apparentent à du zellige marocain et dépeignant une femme enivrée par le parfum d’un fruit mystérieux, filtrent les rayons du soleil. Des tapisseries florales, de grandes tables rondes et des banquettes mouchetées complètent le tableau. On admire la beauté des portes sculptées et les grilles noires ondoyantes qui évoquent l’architecture des forteresses du sud et des paysages mauresques. 

Le service ?

L’équipe de Chez Gala est bienveillante et chaleureuse. Tout le long du repas, les serveurs veillent à nous partager poliment leurs recommandations minutieuses, emplis d’humour et d’une vraie bonne volonté.

Bon à savoir ?

Vous pouvez prolonger la soirée lors du deuxième service à 22h30 au niveau inférieur, dans une salle à l’allure d’ancien hammam qui a été aménagée en bar et salle de club. Néons colorés, canapé arabe façon sedari dans l’angle et comptoir classique au fond de la pièce, tout est réuni pour s’adonner à la fête sur la piste en bonne et due forme. Les plus prévoyants d’entre nous penseront à réserver le jeudi soir afin de profiter des talents énigmatiques de la cartomancienne.

Le plat à goûter ?

Le poulpe croustillant à l’orientale, légèrement frit et baignant dans une crème écrue de pois chiches. Les petits grains de grenade apportent une touche acidulée à ce met sucré-salé qui réveille les papilles. Les condiments nous font penser à la Grèce et à l’Orient, tandis que la cuisson délicate nous ramène aux tables du sud de l’Espagne. 

Les prix ?

• Entrées de 14 à 22 € 
• Plats de de 28 à 34 € ou à partager à partir de 124 €
• Dessert de 16 à 28 € (à partager)
• Mocktails et cocktails à 14 et 20 € / Vin au verre à 15 € et bouteilles à partir de 60 € 

Notre avis en un clin d’œil

Le chef Rapoport épate ses convives avec des plats infiniment gourmets et des associations de saveurs poétiques qui nous font traverser bien des frontières, le tout dans un cadre inspiré et une décoration grandiose, propice au dépaysement que l’on retrouve avec plaisir dans l’assiette.

Note de la rédaction : 8/10. 

*La note reflète l'intégralité de l'expérience (assiette, cadre, atmosphère, service, rapport qualité-prix...) et est relative au positionnement de l'établissement (un excellent bistrot peut se voir attribuer la note de 10/10). Les tables recueillant des notes égales ou inférieures à 5/10 ne font pas l'objet de chroniques.