On a testé Meïda, la Méditerranée à Saint-Ouen par Mohamed Cheik
Le pitch ?
Meïda, vaste paquebot de pierre et de verre amarré place de la Mairie à Saint-Ouen, nous offre un aller simple pour le bonheur avec une carte méditerranéenne colorée et joyeuse à un prix d’ami. Il a pris son temps pour réfléchir Mohamed Cheikh, après sa victoire à Top Chef en 2021. Après quelques tables éphémères dont une résidence de deux mois à La Réserve à l’invitation de l’un de ses mentors, le chef Jérôme Banctel (3 étoiles Michelin). Du palace parisien à Saint Ouen, Mohamed Cheikh fait un grand écart assumé. « J’ai attendu trois ans avant d’ouvrir » confirme le chef qui avoue une filiation avec les chefs Alleno, Frechon ou Etchebest et leurs bistrots accessibles. « Ça me représente » revendique-t-il, très heureux d’avoir réussi la performance de boucler un menu déjeuner à seulement 19,50 €, entrée / plat ou plat dessert. « J’ai été habitué à accueillir les gens dans des palaces, mais Meïda, c’est différent. Ici, je suis vraiment moi-même. »
Dans l’assiette ?
Le chef revendique ses origines méditerranéennes et la culture de partage qui se rattache à cette cuisine. Meïda brasse les influences d’une Méditerranée qui part de la Provence, englobe les pays du Maghreb, l’Italie, la Grèce, le Liban ou encore l’Espagne. De ce joyeux mélange sortent des recettes créatives et généreuses qui comblent toutes les envies grâce à leur variété.
En entrée, un large choix mezzés convoquent les traditionnels houmous, caviar d’aubergine ou les tortillas de pommes de terre, auxquels s’ajoute une très originale arancini merguez épicée. Pour les plats principaux, chacun trouvera son bonheur parmi les « Luhma » (viandes), les « Hout » (poissons) ou encore les « Nabati » (propositions végétariennes). Des plats de caractère parfumés mais pas trop épicés et des produits abordables comme les pâtes ou la volaille : pour Mohamed Cheikh, on peut « offrir une cuisine de chef à prix défiant toute concurrence. »
Mais aussi ?
Le menu déjeuner résume cette philosophie. Les betteraves marinées au sumac accompagnées de labneh au tahini (lait ribot et sésame) et de mélasse de grenade aculée est un plat aussi simple sur le principe que réussi dans l’association des saveurs, qui joue sur la douceur de la betterave et du sésame, boostées par le peps de la mélasse de grenade acidulée. Le tout présenté dans une jolie assiette en forme de fleur. Pour le plat, on opte pour la gourmandise des pâtes italiennes, des radiatori al bronzo (on utilise un moule de bronze pour leur donner leur forme), généreusement servies avec de la burrata des Pouilles, des champignons et des pignons de pin. En dessert ? Le riz au lait à la fleur d’oranger (riz soufflé, mélasse d’orange et suprêmes d’orange) est déjà culte.
Dans la salle ?
Meïda signifie « table » en arabe. Dans cette immense salle sur deux étages avec une hauteur sous plafond de 10 à 15 m par endroit, la décoration est joyeuse, colorée et lumineuse, avec de grandes tablées à l’étage et des espaces plus cosy. Là aussi, c’est le mélange des influences qui prévaut, toujours avec simplicité et bonne humeur. On s’y sent bien immédiatement malgré la taille de la salle.
Le service ?
L’équilibre est subtil : en pantalon cargo et T-shirt, l’équipe est à la fois décontractée et impeccable. Visiblement, tout le monde est très heureux de faire partie de l’aventure et cela se sent.
Les plats à goûter ?
La sériole en carpaccio, concentré de caroube, crème de céleri, radis acidulé et graine de sésame, une création que le chef affectionne tout particulièrement et dont il s’avoue fier. Et le riz au lait, bien évidemment.
Bon à savoir ?
Ouvert 7 j / J, le restaurant a déjà conquis Saint-Ouen, ville en plein ébullition (et en voie de boboïsation).
Les prix ?
Acc-ess-ibles. C’est le mot d’ordre. Entrées de 6,50 à 19,50 euros, plats de 18,50 à 25,50 euros), desserts de 8 à 12 euros. Menu déjeuner entrée / plat ou plat / dessert à 19,50 euros.
Notre avis en un clin d’œil
Une adresse populaire dans le bon sens du terme, pour toutes les occasions. L’originalité et la patte d’un chef de talent en plus.