AnaYela, le secret le mieux gardé de Marrakech
AnaYela, un riad au coeur de Marrakech
Un temps surnommé le 21ème arrondissement de Paris en raison de sa popularité parmi la bourgeoisie parisienne, Marrakech s’affirme de plus en plus comme une destination internationale en vogue, les Français n’étant plus seuls à explorer les ruelles animées de sa médina, désormais terrain de jeu des Américains, des Britanniques ou des Allemands. Et c’est justement à un couple d’entrepreneurs venu d’outre-Rhin, les Kolb, que l’on doit AnaYela, l’un des plus charmants et des plus romantiques riads du cœur historique de la Ville Ocre.
Visite guidée d’un boutique hotel aussi exceptionnel que secret. Un lieu qui se veut être source d’inspiration pour des voyageurs exigeants et discrets.
Le pitch
Bien avant que le storytelling ne devienne la marotte des marques et des hôteliers , l’histoire de AnaYela a des allures de conte de fée. Un petit retour en arrière s’impose pour comprendre les origines de ce riad hors du commun.
On est en 2007. Lors de travaux de restauration d’un palais du nord de la médina, vieux de plus de 300 ans, une pièce restée inconnue du précédent propriétaire est retrouvée. A l’intérieur, dans un beau coffret, quelques feuilles de papier intactes, recouvertes d’inscriptions calligraphiques en arabe : « Ana Yela – Je m’appelle Yela. Je suis une jeune fille de 16 ans. Aujourd’hui est mon dernier jour dans cette merveilleuse maison que mon grand-père a construit il y a bien des années. Je m’apprête à me marier avec l’homme qui a capturé mon amour, l’homme que j’aime de tout mon cœur ».
Bernd Kolb, fasciné par cette découverte inattendue, décide alors de transformer l’ancien palais en boutique hotel rendant hommage à la jeune fille ayant jadis vécut entre ces murs. Après des mois de travaux menés dans le plus grand respect de la tradition marocaine par plus de 100 artisans locaux – et sans l’aide d’un seul appareil électrique ! – AnaYela est né.
La première impression
L’arrivée à AnaYela a quelque chose d’unique et de mémorable que peu d’hôtels urbains peuvent se targuer d’offrir, y compris parmi les innombrables riads que compte Marrakech.
Car contrairement à de nombreux lieux installés autour de la touristique place Jemaa el-Fna, le palais des Kolb est installé aux confins de la ville ancienne, là où la médina a gardé toute son authenticité. C’est donc en ayant traversé un dédale de ruelles sombres et sinueuses que l’on finit par atteindre l’entrée de ce riad hors du commun. Encore quelques mètres à pied au milieu des enfants jouant au ballon, dans des rues à peine illuminées par un éclairage public faiblard, sont nécessaires pour accéder à une imposante porte en bois, dans un passage où la circulation automobile est rigoureusement impossible.
On regarde attentivement mais à part le numéro 28, celui de l’adresse, aucun signe qu’il s’agit d’un riad. C’est donc avec un peu d’appréhension que l’on frappe à la porte, se demandant encore à quoi s’attendre.
On sera fixés quelques secondes plus tard. Une fois la porte ouverte, on découvre derrière les épais rideaux blancs dissimulant l’entrée du reste du riad un lieu splendide, impeccablement éclairé, aussi lumineux que les ruelles environnantes sont sombres, respirant à plein la sérénité et la quiétude là où le quartier révèle une ambiance bouillonnante et interlope à la nuit tombée.
Surpris et rassuré, séduit et étonné, on comprend rapidement qu’AnaYela n’est pas un riad comme les autres.
Comment sont les chambres ?
Déconcertantes pour tous ceux habitués aux conforts d’un hôtel traditionnel ! Ni porte (remplacée ici par des rideaux et des panneaux vitrés coulissants), ni fenêtre s’ouvrant vers l’extérieur, on comprend en découvrant les 5 chambres et suites que l’on n’a pas à faire à une adresse traditionnelle.
Passée la première impression surprenante, on est rapidement séduit par ces chambres aux volumes imposants, au design impeccable, aux éclairages parfaitement étudiés et au charme certain. On saisit sans plus attendre qu’AnaYela n’a pas pensé été pour vivre reclus dans sa chambre mais s’affirme, au contraire, comme un lieu de vie à part entière, centré autour d’une charmante petite piscine au rez-de-chaussée ou d’un imposant coin lounge au premier étage.
Et quand la nuit tombe et que le riad s’assoupit, les chambres s’avèrent être de confortables cocons, fraiches pendant l’été et chaleureuses pendant l’hiver. Idéal pour se reposer après une journée passée à arpenter la bouillonnante médina.
Et le reste de l’hôtel ?
Outre la petite piscine au centre du patio à ciel ouvert qui n’est pas que décorative (elle est même chauffée en hiver quand la température se rafraîchit), AnaYela offre un vaste espace lounge au premier étage parfaitement adapté pour prendre le thé, profiter d’un narguilé ou déboucher une bouteille de vin. Là encore, après l’étonnement de la première fois, on s’approprie si vite les lieux que l’on se sent rapidement chez soi, affalé sur les immenses canapés surplombant la cour centrale du riad.
Un étage plus haut, on atteint le toit de l’ancien palais. Surplombant les toits du quartier (l’AnaYela est l’édifice le plus haut de cette zone de la médina), cette vaste terrasse offre un cadre idéal tant pour un bain de soleil durant la journée que pour un verre au crépuscule, le rooftop de l’AnaYela disposant même de son propre bar et d’un espace de relaxation surnommé Flying Carpet. Mais attention, pas de vues idylliques – le quartier, resté très populaire, n’est pas franchement entretenu et le panorama est avant tout celui des paraboles des bâtiments voisins – ce qui n’empêche pas une agréable sensation d’espace et l’impression d’être au cœur du vrai Marrakech de nous envahir.
Ce qu’il faut retenir
Atypique et excentré, AnaYela commence par dérouter. Pourtant on doit reconnaître que l’on se sent vite chez soi dans ce très beau riad contemporain (membre des Design Hotels) et intimiste, où le sens du détail a été poussé à l’extrême et où le service se révèle aussi professionnel que chaleureux.
Seul petit regret : le manque d’insonorisation des chambres. Il vaut mieux prendre ses boules Quiès pour s’offrir une grasse matinée sans être réveillé par les conversations des autres résidents des lieux.
C’est où ?
Dans le nord de la médina de Marrakech. Là où les vendeurs de souvenirs laissent leur place aux forgerons et autres artisans, où les touristes se font de plus en plus rares et où la vie semble être restée identique à ce qu’elle pouvait être il y a 50 ans.
La médersa Ali Ben Youssef est à 10 minutes à pied, la place Jemaa el-Fna à 20 minutes. Attention toutefois, il n’est pas toujours évident de se retrouver dans le dédale de ruelles du quartier, en particulier dans l’obscurité. Et l’empressement de certains autochtones désireux de vous guider moyennant finance tourne parfois au harcèlement. Le jour on s’armera donc d’une bonne carte, ou mieux du GPS de son smartphone pour s’orienter en toute tranquillité. La nuit, on préfèrera le taxi pour aller et venir sans stress.
La chambre à booker ?
L’une des deux suites du premier étage. Plus spacieuses et plus confortables, les suites offrent plus d’intimité pour les voyageurs désireux de pouvoir s’isoler et de splendides baignoires pour deux là où les chambres du rez-de-chaussée n’offrent qu’une douche.
Pour qui ?
Eclairage tamisé, pétales de roses sur le lit, dîner traditionnel à la bougie, AnaYela est une adresse romantique par excellence. On laisse donc les enfants chez les grands parents et on n’évitera de venir entre amis pour profiter des lieux à deux, rien qu’à deux.
Combien ça coûte ?
A partir de 160 euros la nuit pour une chambre Deluxe standard, et 230 pour l’une des deux suites du premier étage. AnaYela n’est pas donné comparé à d’autres riads plus centraux mais reste très accessible comparé aux hôtels de luxe de la ville. A noter que le tarif inclut les transferts pour l’aéroport (ce qui évite de se faire extorquer ses dirhams par des taxis peu scrupuleux) et de copieux petits déjeuners servis au bord de la piscine sur des tables nappées de blanc. Un très bon rapport qualité-prix en somme.
Pour résumer ?
On se méfiait un peu de ce riad estampillé design, on a été dérouté au premier abord avant d’être définitivement conquis par cette adresse intimiste et romantique. On résume ici les 9 raisons de séjourner à AnaYela lors de votre prochain séjour à Marrakech :
- la beauté des lieux : AnaYela est avant tout un riad splendide au design irréprochable. C’est la nuit, une fois éclairé, que le lieu révèle toute sa magie.
- la situation au cœur de la médina populaire et authentique : loin des boutiques de souvenirs et des échoppes touristiques, on découvre une autre facette de la ville.
- le côté romantique et mystique : de l’histoire de Yela au bassin empli de pétales, pas de doutes sur le fait qu’AnaYela est l’adresse de rêve pour une escapade à deux.
- le petit-déjeuner, bon et copieux, servi au bord de la piscine ou sur la terrasse?
- le grand espace lounge du 1er étage avec ses immenses canapés, spot de rêve pour chiller en toute tranquillité.
- le service assuré exclusivement par des marrakchis polyglottes : efficace et informel sans jamais tomber dans la familiarité, il est un modèle dans le genre.
- le rooftop pour se reposer au soleil sur un transat comme pour profiter du coucher de soleil sur la ville ocre.
- le téléphone portable prêté par l’établissement pour appeler le manager, le chauffeur ou des taxis, très pratique quand on se perd ou pour appeler un taxi qui connaît la route jusqu’au riad.
- l’artisanat marocain : les Kolb ont fait du respect des traditions locales une priorité, tant pour la rénovation du palais que pour le développement de projets de commerce équitable. Andrea Kolb est ainsi à l’origine de projet social business Abury qui vise à promouvoir l’artisanat traditionnel revisité à travers un design avant-gardiste.
AnaYela
A partir de 160 euros la nuit
28, Derb Zerwal
Marrakech, Maroc
Tél: +212 (0)524 386 969
Site Web : http://www.anayela.com/
E-mail : info@anayela.com