Ma nuit parisienne à la Maison Villeroy, élégant pied-à-terre
17 h — Arriver dans sa maison parisienne en bord de Seine
Depuis les Champs-Élysées, on flâne le long de l’Avenue Montaigne vers la Seine, avant d’arriver à la porte de la Maison Villeroy, qui s’ouvre quelques secondes après notre coup de sonnette, exclusivité oblige… Cette demeure datant de 1908, à la majestueuse façade, appartient à The Collection, un joli portefeuille qui regroupe, de Saint-Jean-Cap Ferrat à Saint-Barth, la crème de la crème des demeures privées ultra luxe. Intimité et personnalisation sont ici les maîtres-mots. Dès l’arrivée, le temps s’arrête et l’on se retrouve dans ce qui apparaît moins comme le lobby d’un hôtel que le hall d’une élégante maison, avec son escalier d’honneur à la rampe en fer forgé décorée à la feuille d’or.
Le check-in se déroule en quelques minutes, et l’on nous conduit au premier étage. Les volumes sont frappants, avec près de 5 mètres de hauteur au rez-de-chaussée, et jusqu’à 3 mètres dans les suites du dernier étage. Le regard monte dans les étages vers les 11 chambres et suites en suivant un imposant lustre composé de 35 sphères d’albâtre ciselées, qui ruissellent sur 3 étages. Le lieu impressionne déjà.
17 h 30 — On pose ses valises dans notre appartement privé
Au premier étage, on nous ouvre les portes de l’Appartement Villeroy, l’une des 11 chambres et suites de la maison, et l’une des plus vastes. Le parquet en point de Hongrie et les moulures, témoins de l’histoire de ce monument historique, répondent avec raffinement à la cheminée en marbre de Calacatta à la forme organique qui semble fondre vers le sol, ainsi qu’au lustre en cylindre d’albâtre hyper design au-dessus de la table où l’on a déjà hâte de dîner en room service. Le mobilier moderne en bois foncé donne beaucoup de caractère aux lieux. Entièrement ouverte, la cuisine racée tout en marbre noir tranche avec l’esprit classique, ici et là sont déposés des livres sur la mode et la joaillerie, de grandes toiles contemporaines gris et or, des sculptures d’époque, un œuf géant qui cache un service Christofle apportent un côté résidentiel à l’ensemble. Nous ouvrons les grandes fenêtres en bois pour apprécier la vue sur la cour avant de déposer nos affaires dans le dressing, côté chambre.
Face au lit, une seconde cheminée, une belle commode, la salle de bain sur notre droite où l’on se précipite pour admirer les veines noires du marbre qui courent du sol au plafond, et la baignoire, où l’on a déjà hâte de plonger. On saute sur l’immense lit king-size, on chausse ses pantoufles, on essaie les commandes des rideaux et de la lumière sur la tablette qui contrôle tout l’appartement avant d’en explorer chaque recoin. Un thé, une limonade, un chocolat, tout est inclus ici sauf les boissons alcoolisées, de quoi profiter au mieux de sa petite bulle de rêve dans son palace parisien.
19 h — L’heure de l’apéritif
Ici, le choix est déjà cornélien. S’arracher de son lit et de son peignoir pour descendre dans les salons du rez-de-chaussée pour boire un verre, ou rester ici, faire couler un bain et commander une bouteille de champagne. Mais qu’à cela ne tienne, le service de majordome, très attentif, nous devance et nous propose de nous apporter l’apéritif. Pas besoin d’insister, nous les attendons de pied ferme. Le sommelier arrive et dépose une bouteille de champagne, dans son beau seau en argent où perle la condensation. Ces quelques bulles, sirotées dans les fauteuils autour de la cheminée, nous préparent pour le dîner, et la carte du room service est plus qu’alléchante. Celle du restaurant étoilé Trente-Trois également. La table est déjà dressée, notre choix est fait, il ne reste plus qu’à profiter d’un dîner à deux dans l’intimité de son nouveau chez-soi.
20 h — Un dîner étoilé en chambre
Les couverts trônent dans un bel œuf Christofle argenté, on s'attable dans notre grand salon et l’entrée arrive tout droit des cuisines du Trente Trois, à la carte signée Sébastien Sanjou, chef au Relais des Moines dans le Var. « Asperges blanches, coquillage salicornes et béarnaise iodée », magnifiquement exécutée par le chef des cuisines Jonathan Rubat, fraîche et légère, parfaite pour mettre en appétit. Arrivent ensuite sous cloche l’Agneau de lait des Pyrénées, ail des ours, févette, grenaille, et le Rouget de roche, brocolettis, artichauts violets, sucs liés des foies. On peine à choisir notre plat préféré qu’arrivent les desserts : « Rhubarbe, hibiscus, amandes, baies roses et « Fraises de Fauguerolles, poivron, burrata, basilic ». Le joli travail sur l’acidité et le peu de sucre remportent tous les suffrages et conclut en beauté ce room service de luxe dans notre nouvel appartement parisien. On s’y voit déjà à plein temps.
22 h — Promenade digestive et un peu de culture
Que faire après ces agapes ? Couler un bain et buller, se pomponner dans le lit ultra moelleux et profiter de notre pied-à-terre, ou sortir se promener, admirer la Tour Eiffel qui brille de mille feux, et pourquoi pas faire un tour au Palais de Tokyo, voisin immédiat qui ouvre jusqu’à minuit. Que l’on soit amateur d’art contemporain ou simple curieux, il est agréable de se promener parmi les espaces d’expositions brutalistes de taille XXL sans personne dans les salles. On vous laisse deviner ce que nous avons choisi…
9 h — Moment cocooning au spa
Après un petit-déjeuner dans la belle salle du restaurant Trente Trois, sous les magnifiques boiseries et fresques d’époques, direction le spa, que l’on a privatisé pour une heure ou plus selon les envies et les disponibilités. Paré de marbre noir veiné de brun et d’onyx, l’espace est très chic et intimiste. On y profite à deux du sauna, du hammam, du grand jacuzzi et de la douche expérientielle avec ses quatre ambiances saisonnières. La terrasse privée ensoleillée est idéale pour une tisane après le sauna. Il est déjà 11 heures, le check out est déjà fait et nous pouvons profiter de deux belles cabines de courtoisie pour se changer, parées de marbre et de bois sombre avec une grande douche et tout le nécessaire de toilette.
12 h 30 — Notre déjeuner étoilé au Trente Trois
Détendus après cette échappée-belle de bien-être, on s’attable au déjeuner dans la belle salle à manger d’époque du Trente Trois, revêtue de boiseries de chêne et des œuvres du peintre français Pierre Bonnefille. Nous avons exploré une partie de la carte hier soir, il est temps de goûter aux plats restants après des amuse-bouche servis sur une jolie réglette patinée. L’art de la table et l’attention au service sont ici les maîtres-mots. Le trio tartelette carotte noisette ; œuf mayonnaise sur chips et tartelette à la crème de petit pois et sarrasin grillé précède une pré-entrée : émulsion de pois chiche, pois chiche entier et sésame. Le tout est rafraîchissant et végétal, parfait après une session spa.
Pour le cœur du repas, nous choisissons finalement de partager des entrées, légères et néanmoins puissantes : « asperges vertes de Provence, oseille, brebis et jaune d’œuf confit », un vrai tableau de dripping qu’on n’ose à peine perturber, puis un « tourteau de Roscoff, petit pois, menthe et kiwi » présenté sous la forme d’un entremet en gelée hyper aromatique, et enfin notre préféré, l’ « omble chevalier des lacs alpins, celtuce, roquette et caviar ». La campagne, le bord de mer et la montagne, où partir en vacances cet été si ce n’est au Trente Trois, finalement.
Ce qu’il faut retenir ?
Une vraie parenthèse luxueuse au centre de Paris, idéale pour se promener en bord de Seine et dans le Triangle d’Or, et vivre la vie de pacha le temps d’une nuit (ou deux) en profitant d’un service attentionné, d’une cuisine d’excellente et d’un cadre grandiose et historique. L’incarnation de la nuit parisienne.
Maison Villeroy
11 clés à partir de 1 300 € la nuit
33 rue Jean-Goujon, Paris, 75008, France