Notre avis sur l’Esiweni Luxury Safari Lodge, joyau grandeur Nature

Le pitch ?

C’est d’abord un long voyage, dont la vertu est de révéler tout le caractère précieux de l’expérience. 11 heures de vol de Paris à Johannesburg, puis 4h30 de voiture longeant plaines sauvages parsemées de montagnes plates mènent à la Memorial Gate – dénommée en référence aux batailles historiques qui ont opposé ici les Britanniques, les Boers et les Zoulous - porte d’entrée de la réserve privée de Nambiti en plein cœur du Kwazulu-Natal, dans la région du Drakensberg classée Unesco.

Une heure plus tôt, la ville de Ladysmith (dont le nom zoulou fut Nambiti) se pose comme dernière étape urbaine avant une immersion dans un royaume végétal et animal de 15 000 hectares. Royaume qu’on peine à soupçonner jusqu’au moment de troquer son confortable véhicule de transfert contre la Land Cruiser conduite par Pemba, le ranger zimbabwéen du lodge, qui sillonne la réserve depuis dix ans avec un gps dans la tête. Vingt minutes un brin chaotiques – le charme des pistes ! – pendant lesquelles on croisera déjà une girafe et une famille de phacochères, mènent à l’Esiweni Luxury Safari Lodge, sanctuaire de sérénité perché à 1000 mètres d’altitude, parmi les plus beaux hôtels du monde.

Comment est l’hôtel ? 

La chaleur humaine et l’authenticité africaine y rencontrent l’art de vivre à la française. L’accueil rythmé par un chant zoulou d’une équipe locale au franc sourire donne le ton : « ce sourire est l’ambassadeur de ce lieu et reflète toute la bienveillance que notre équipe distille naturellement. Le contact humain est notre ADN » nous confient d’emblée Sophie et Ludovic, propriétaires et hôtes. Ce couple de Parisien a décidé il y a dix ans de troquer son quotidien survolté pour offrir à leur toute jeune fille un environnement plus sain et un mode de vie préservé, au plus près de la nature. En sillonnant le pays pour acheter une propriété hôtelière, ils tombent totalement sous le charme de ce lieu et de son « hot spot » qui fait immédiatement la différence : un deck surplombant un panorama spectaculaire, d’une grande beauté.

Son point de vue à 360 degrés scrute un paysage naturel et puissant à l’état brut, tout en nuances de verts, qu’une rivière ocre – la Sundays River – agite de ses eaux tumultueuses près desquelles viennent s’abreuver éléphants comme gazelles. Un tableau vivant et un lieu suspendu, au sens propre comme figuré (Esiweni signifie « au bord de la falaise »), fondu avec humilité et discrétion dans son environnement, comme une éternelle reconnaissance de l’accueillir. Autant dire que le sentiment d’être coupé du monde est instantané et qu’on n’imagine pas un seul instant faire autre chose que de s’enivrer de ce décor extraordinaire.

Des travaux de réaménagement et de réhabilitation du lodge, avec le concours d’architectes d’intérieur, ont permis aux propriétaires d’imaginer un univers au luxe décomplexé, durable et éthique, célébrant la culture africaine et son artisanat, notamment zoulou, sans concession au confort. Rotin, bois, cannage, peaux d’animaux (tapis), masques, vases, cornes, paniers, lustre en cuir, canapés confortables, livres, coussins, photos animalières en noir et blanc, tableaux – dont les toiles de Sophie Mahlangu, maître perleuse et peintre Ndebele (une ethnie très ancienne) à l’univers graphique très coloré -, composent avec style des espaces de vie conviviaux, à la manière d’une maison de famille chic où l’on prend plaisir à se retrouver.

Une petite piscine rafraîchissante « en apesanteur », bienvenue pour supporter les températures parfois élevées en journée, et un patio avec feu de camp, idéal à l’apéritif quand le mercure redescend, sont autant de rendez-vous entre deux safaris en Afrique du Sud.

Et que serait le raffinement français sans une gastronomie au diapason ? Des pâtisseries et omelettes du petit-déjeuner au dîner créatif, le chef revisite chaque jour les classiques hexagonaux en les twistant de touches locales et de produits du terroir, selon les arrivages quotidiens. L’émincé de zèbre remplacera le bœuf aux côtés de légumes déglacés, les ravioles au parmesan seront farcies de gnou, le phacochère composera le vitello tonnato et l’amarula parfumera le Saint-Honoré…

Comment sont les chambres ?

Auréolées du nom de l’un des cinq big five (lion, rhinocéros, léopard, éléphant et buffle), elles offrent espace – 100 m² chacune – et confort poussé, adoptant une décoration mêlant identité africaine et touches contemporaines. Des suites-lodges avec lit à baldaquins, canapé, douche intérieure et extérieure, baignoire pleine vue sur la végétation (une suite dispose même d’une baignoire extérieure) agrémentées des produits sud-africains Africology aux effluves de plantes et huiles essentielles emblématiques du territoire. Une terrasse privée aux dimensions plus que généreuses, lorgnant la rivière ou la nature exubérante, se prête aux envies de contemplation, de farniente, de lecture ou de dîner exclusif la tête dans les étoiles.

Ce qui fait la différence ?

Les expériences tout au long du séjour ! Deux safaris par jour (aux aurores et en fin d’après-midi) menés par Pemba, ranger érudit dégainant ses jumelles avant même que l’on ait aperçu le moindre mouvement à l’horizon ; survol du Drakesnberg en montgolfière au lever du soleil, pour observer les animaux sous un autre prisme, dans un silence empli d’émotions ;  baignade et déjeuner au bord d’une rivière avec table nappée, vaisselle soignée et service à l’assiette ; apéritif dans le bush au coucher du soleil avec feu de camp et bar éphémère dressé pour des cocktails sur mesure ; virée à cheval ou VTT ; massage dans le confort de sa chambre ou sur sa terrasse privée ; dîner Boma (traditionnel africain) de viandes grillés sur des charbons fumants, autour d’un feu sous les étoiles, avec chants et danses zoulous pour prélude ; observation au télescope de la nuit constellée, irréelle de beauté… L’inédit se dispute l’exceptionnel.

Bon à savoir ?

Seulement 11 lodges et hôtels se partagent les 15 000 hectares de la réserve, gage d’un tourisme durable et assurance de ne pas affronter une succession de 4X4 à chaque détour de piste. La réserve est particulièrement active en matière de conservation et de préservation de la biodiversité, déplaçant des animaux dans d’autres territoires quand leur surnombre menace leur survie ou réintroduisant certains individus quand l’espèce est victime de braconnage : la police des rhinocéros veille 24h/24, agents dédiés à pister cette espèce menacée. Et pour conforter son engagement dans la durabilité, Esiweni vise prochainement l’autonomie énergétique grâce aux panneaux solaires.

Ce qu’il faut retenir ?

Vastes plaines, gorges rocheuses, forêts denses, collines ondulées, cascades et étangs : cette zone de l’Afrique du Sud, et notamment cette réserve privée, offrent une variété de paysages comme nulle part ailleurs dans le pays (à titre de comparaison, le parc Kruger « se limite » au bush), et avec eux, un habitat pour d’innombrables animaux différents (une quarantaine d’espèces).  Les big five partagent ainsi ce précieux territoire avec des gazelles, koudous, zèbres, girafes, autruches, hippopotames, gnous, guépards…

L’occasion de réviser ses connaissances en la matière (et faire enfin la distinction entre léopard et guépard), d’apprendre que les rhinocéros blancs broutent l’herbe quand leurs cousins noirs mangent des feuilles, ou de découvrir des espèces totalement méconnues comme le serval (un petit félin) ou quelques 280 espèces d’oiseaux. Et pour les amateurs de phytothérapie, la réserve regorge de plantes endémiques et médicinales utilisées pour leurs vertus curatives par les communautés locales.

Les 5 choses que l’on a aimées à l’Esiweni Luxury Safari Lodge

• L’ultra-personnalisation rendue possible par le nombre de clés : préférences, envies, goûts… l’équipe a vite fait d’identifier si vous aimez le miel dans votre thé et les madeleine maison plutôt que les cookies. D’où un sentiment permanent d’être invité chez des amis qui vous connaissent par cœur et anticipent tout ce qui pourrait vous faire plaisir.

• Des hôtes français et une adresse labellisée Relais & Châteaux qui rassurent et attirent 50 % de clientèle française. Un atout pour tous ceux qui maîtrisent mal l’anglais, avec la petite difficulté supplémentaire de l’accent sud-africain à ne pas négliger.

• Décoration, service, gastronomie, expériences… l’Esiweni est incontestablement le lodge le plus haut de gamme de la réserve Nambiti. Une ambition de se démarquer des « hôtels safaris classiques » affichée dès la reprise des lieux par les propriétaires et confortée par la labellisation Relais & Châteaux en 2017.

• Se reconnecter à la nature, aux éléments et à soi-même, apprécier les bienfaits d’un silence rare et s’en imprégner, apaiser son esprit et stimuler tous ses sens.

• L’implication des hôtes dans l’amélioration des conditions d’accueil dans l’école voisine des enfants des communautés alentour. Ils ont ainsi financé l’achat de trois bus scolaires et de réfrigérateurs, la réfection des bâtiments scolaires et bientôt de petites infrastructures sportives et de jeu.