On a testé Le Drugstore Publicis revu et corrigé par le chef 3-étoiles Eric Frechon
Le contexte
Déjeuner le jeudi 27 juillet 2017 à 12h30, deux convives.
Le pitch du Drugstore
« L'idée du drugstore faisait partie du trésor de concepts neufs que j'avais ramené de mon dernier voyage aux Etats-Unis. […]. C'est le lieu de rendez-vous des Parisiens de tout âge et de toute condition. » disait Marcel Bleustein Blanchet, le fondateur de Publicis en 1958. Près de soixante ans plus tard, et alors que le groupe leader français de la publicité vient de voir son emblématique patron passer la main avec le départ de Maurice Lévy, le Drugstore se refait une jeunesse sous la houlette d’Eric Frechon (Epicure au Bristol, Lazare, The Lanesborough à Londres…) et de Tom Dixon. Pour Maurice Lévy, le Drugstore est un lieu d’anticipation, « audacieux, différent et familier à la fois ». Le choix du chef triplement étoilé s'est donc fait naturellement et a permis d’établir une « carte transgénérationnelle, transculturelle, accessible et audacieuse », alors que le designer britannique a eu pour mission de « casser les codes, tout en maîtrisant un ensemble de contraintes ». Tout un programme donc pour cette brasserie iconique, ouverte 365 jours par an, de 8 heures à 2 heures du matin, lieu éminemment touristique et pourtant fréquenté à 80 % par des Parisiens.
Dans l’assiette
C’est une carte pléthorique que l’on découvre en s’attablant au nouveau Drugstore. À gauche, l’offre all day dining [service en continu de midi à 1h du matin, NDLR] met à l’honneur les grands classiques la comfort food internationale (Salade Caesar, Burgers, Club sandwich entre autres), quelques classiques de la cuisine française revisitée (croque-monsieur au beurre de truffe noire et beaufort, tartare de bœuf), une offre de Finger Food créative bien sentie (mention spéciale aux très gourmandes madeleines au vieux parmesan et gruyère suisse ou aux addictives tempura de maïs), sans oublier les grands classiques de la tradition pâtissière hexagonale, eux aussi modernisés (Millefeuille, Îles Flottantes, Saint-Honoré…).
Mais c’est bien la carte principale, servie uniquement au déjeuner et au dîner, qui démontre la capacité d’Eric Frechon à projeter le Drugstore dans son époque avec une offre culinaire tout en dichotomies. Le « Cru » contre le « Cuit », bien entendu, constitue désormais le cœur du concept (concrètement, chaque assiette se voit déclinée en deux versions, une crue d’un côté, une cuite de l’autre). Mais aussi la terre contre la mer. Les couverts contre la finger food. Les influences globales contre la tradition locale. Les ingrédients de luxe (Wagyu, caviar) contre les produits de tous les jours (chou-fleur, tomates, concombres…).
Le résultat est un festival réjouissant de saveurs, de cuissons, de textures qui s’offre à toutes les bourses puisque l’on pourra autant se régaler des formidables casarecce aux coquillages, poudrés à la spiruline à 19€ que d’un Wagyu japonais (Kagoshima, grade A5 pour les connaisseurs) affiché à 195€ pour deux personnes. Au-delà du concept marketing bien ficelé (n’oublions pas que nous sommes ici dans un temple de la communication), il y a là une véritable réussite culinaire.
Dans la salle
« J’ai pris une tradition, le décor de la brasserie classique pour l’emmener ailleurs, hors des conventions », explique Tom Dixon. Il signe un splendide décor néo-vintage, façon revival des seventies glorieuses, qui ravirait certainement Don Draper ! Tables en marbre, banquettes en cuir, panneaux d’acajou, laiton, les matières sont nobles, chaleureuses, intemporelles. Et permettent au Drugstore de ne pas renier son ADN.
Le service
Mis à part le léger embouteillage, à l'entrée du restaurant, alors que les convives sont nombreux à affluer au Drugstore à l'heure du déjeuner, rien à redire de ce point de vue. C’est pro et ça va vite. Une vraie brasserie contemporaine.
L’addition
Finger food de 6 à 16€ ; entrées de 12 à 29€ ; poissons, viandes et plats signatures de 19 à 69€ ; desserts de 10 à 18€. Comptez de 55 à 95€ par tête pour les « Viandes de Collection » (Angus, Wagyu…). Le rapport qualité-prix est bel et bien présent.
Ce qu’il faut retenir / Notre verdict
La réouverture du Drugstore réinventé par Eric Frechon et Tom Dixon tient donc toutes ses promesses. Grâce à une carte particulièrement astucieuse et inventive, parfaitement dans l’air du temps sous pour autant succomber aux modes, Eric Frechon redonne toutes ses lettres de noblesse à cette brasserie atypique, adresse emblématique des Champs Elysées, à la fois chic et accessible. On n’a pas fini d’y retourner.
PRATIQUE
Le Drugstore
au Publicis Drugstore
133 avenue des Champs-Elysées
Paris 8ème
Horaires
Ouvert tous les jours de l'année
Lundi au vendredi de 8h à 2h du matin
Samedi, dimanche et jours fériés de 10h à 2h.
Déjeuner de 12h à 14h30 ; dîner de 19h à 23h30. Carte limitée le reste du temps.
Informations et réservations
Téléphone : +33 (0)1 44 43 77 64
reservation@ledrugstore.com
Plus d’informations sur le site Web du Drugstore