La Maison Arabe, le meilleur des deux mondes à Marrakech

Riad-hôtel, canal historique

Bien avant que les Français, bientôt suivis des Britanniques et des Allemands, n’envahissent la médina pour transformer un à un les riads traditionnels de la ville en maisons d’hôtes (Marrakech en compte officiellement plus de 500, officieusement près de 1 000 !), La Maison Arabe s’était déjà imposée comme l’une des adresses les plus réputées de Marrakech. Visite guidée de cet hôtel de charme, où le temps semble comme suspendu.

Le pitch

Marrakech, début des années 1990. Le destin fait se rencontrer Fabrizio Ruspoli, descendant d’une illustre famille romaine, éternel amoureux du Maroc où il a passé une partie de sa prime jeunesse, et Mlle Larochette-Sebillon, mémoire vivante de l’époque du Glaoui, qui créa avec sa mère en 1946, La Maison Arabe, un restaurant renommé de la médina devenu une étape obligatoire pour tous les grands de ce monde pendant l’Après-Guerre, de Churchill à Hemingway. Le prince italien, enthousiasmé par le lieu, décide de transformer l’adresse légendaire en un boutique hotel élégant et intimiste. Nous sommes en 1998, La Maison Arabe « 2.0 » est née, et par la même occasion, le premier riad-hôtel de la médina.

La première impression

Entrée discrète dans un derb étroit du quartier de Bab Doukkala, l’arrivée à la Maison Arabe n’a a priori rien de spectaculaire. On est loin du faste de la Mamounia et du ballet de grosses cylindrées venant y déposer une clientèle VIP. Non, pour rejoindre l’hôtel imaginé par Fabrizio Ruspoli, il faut se faire déposer sur la rue principale à une cinquantaine de mètres, finir le chemin à pied dans un étroit passage avant de finalement pénétrer dans son enceinte.
Dans le lobby, pourtant de taille modeste, on comprend très vite que l’adresse n’est pas ordinaire. Personnel polyglotte aux petits soins d’une clientèle exigeante, décor au luxe intemporel, notes de jazz s’échappant du piano-bar, on se croirait revenu dans le Maroc fantasmé de Casablanca, prêt à voir Bogart franchir la porte d’entrée pour rejoindre la somptueuse Ingrid Bergman.
La traversée de l’hôtel à travers patios et escaliers pour rejoindre sa chambre confirme cette première impression. Bien qu’ouvert en tant qu’hôtel en 1998, le lieu imaginé Fabrizio Ruspoli a le charme des grands hôtels de jadis. 
 

Comment sont les chambres ?

En trois mots : luxueuses, vastes et confortables. On retrouve dans les 26 chambres de l’hôtel – dont 14 suites – un même décor chaleureux et raffiné, mélange du confort occidental (lit King size et équipements 5-étoiles, y compris un WiFi très rapide particulièrement agréable) et d’artisanat local, à l’image des très belles salles de bain recouvertes de zelliges, les mosaïques marocaines traditionnelles. Le luxe intemporel de ces chambres et suites a quelque chose de particulièrement réconfortant dans une ville qui se révèle parfois étourdissante. Enfin on saluera l’existence de terrasses privatives attenantes à chaque chambre, permettant de profiter de la fameuse lumière de Marrakech sans quitter l’intimité de son cocon.

Un seul regret : l’insonorisation perfectible des lieux, tout particulièrement lorsque résonne le muezzin de la mosquée voisine de Bab Doukkala au petit matin.

Et le reste de l’hôtel ?

C’est aussi par ces équipements que la Maison Arabe se distingue de ces concurrents de la médina. Avec deux restaurants considérés comme parmi les meilleurs de la ville, un piano-jazz bar, une piscine de 14 mètres sur 5 chauffée et un superbe spa, le boutique hotel historique de la médina a des infrastructures que l’on croirait dignes d’un resort !

Pas question donc de repartir de Marrakech sans avoir goûté à l’excellent méchoui d’agneau au bord de la piscine de l’hôtel ou sans avoir pris le temps de se relaxer – au hammam ou lors d’un massage - dans le spa intimiste du sous-sol de l’hôtel.

Et si la Maison Arabe fidélise si bien ses clients, c’est certainement parce qu’il est le seul établissement de la médina à proposer en plus de son riad urbain un immense jardin privatif aux portes de la ville. Accessible gratuitement en navette depuis l’hôtel, cette annexe verdoyante sobrement intitulée "Les Jardins de la Kasbah" et sa vaste piscine de 18 mètres s’avèrent être le lieu idéal pour lézarder au soleil ou déjeuner sous un figuier, bien loin de l’agitation effrénée du centre-ville.
 

Ce qu’il faut retenir

Adresse de luxe sans être bling-bling, la Maison Arabe reste plus de 15 ans après son ouverture une valeur sûre de Marrakech. Son emplacement au cœur de la médina associé à un formidable jardin privé hors les murs lui permettent d’apporter au voyageur exigeant le meilleur des deux mondes. Bravo monsieur Fabrizio Ruspoli.

C’est où ?

Dans le quartier de Bab Doukkala, à l’ouest de la médina de Marrakech. Dix petites minutes suffisent à rejoindre à pied – et sans se perdre – les souks alors que la plupart des sites touristiques du centre historique (la médersa Ali Ben Youssef, la Maison de la Photographie ou la célébrissime place Jemaa el-Fna sont accessibles à moins d’un quart de marche.
La bonne accessibilité de l’hôtel en voiture – l’entrée est à moins de 50 mètres d’une large rue – permet de circuler facilement dans toute la ville, et ce sans crainte de ne pas retrouver son chemin.

La chambre à booker ?

La suite Nahar, ou suite Royale, qui étale son luxe sur deux niveaux et offre sur son toit une vaste terrasse privative, absolument parfaite pour bronzer à l’abri des regards. La suite Jaafar et son petit patio privé est aussi une valeur sûre.
Plus généralement, toutes les chambres et suites avec cheminée constituent un excellent choix si vous visitez Marrakech durant l’hiver.

Pour qui ?

Les amateurs d’hôtels de caractère, les amoureux de lieux intemporels, ceux qui n’arriveraient pas à se décider entre médina et Palmeraie et évidemment les couples à la recherche d’une adresse intimiste : tous tomberont sous le charme de la Maison Arabe.

Combien ça coûte ?

A partir de 225 euros, petit-déjeuner et thé de l’après-midi inclus, pour une chambre standard donnant sur le patio (en basse-saison). Comptez environ 350 euros pour une suite standard et jusqu’à 800 euros la nuit pour la fantastique Suite Royale. Pas l’adresse la plus donnée de la ville mais un très honnête rapport qualité/prix.

Pour résumer ?

Riad-hôtel historique de la médina, La Maison Arabe reste au firmament de la scène hôtelière marrakchie. On liste pour vous les 10 raisons de la choisir lors de votre prochaine escapade au Maroc :

- le luxe intemporel des lieux, du lobby aux chambres en passant par les couloirs et salons.

- les "Jardins de la Kasbah" : à 15 minutes à peine de navette, cette annexe réservée aux clients de l'hôtel permet de profiter d’une oasis de verdure à deux pas de la médina.

- le spa : particulièrement beau et intimiste, il est le point de chute idéal pour se relaxer après une longue journée à arpenter la ville.

- les deux restaurants de l’hôtel : la table marocaine sobrement intitulée Le Restaurant mais surtout Les Trois Saveurs au décor enchanteur, incontestablement l’un des plus beaux de la ville.

- le service : professionnel et amical, il est ultra efficace. Ce qui est loin d’être le cas dans tous les hôtels de luxe marrkachis…

- le piano-jazz bar et son atmosphère des années trente chaleureuse et raffinée: on s’attend à voir débarquer Bogart à tout instant.

- les somptueux luminaires ciselés de Yahya, artiste marocain renommé internationalement, qui ornent le spa ou l’accueil des Trois Saveurs. Absolument superbe.

- la beauté des lieux à la nuit tombée : des éclairages aussi soignés qu’intimistes rendent la Maison Arabe encore plus irrésistible dans l’obscurité.

- les jardins et terrasses privatifs, dans chaque chambre et suite : pas besoin d’en dire plus.

 - les ateliers de cuisine marocaine : ou comment apprendre à préparer l’authentique tagine marocain, en compagnie d’une dada expérimentée dans le cadre idyllique des jardins privés de la Maison Arabe.