On a testé La Plume, la table aux accents japonais de l’hôtel Madame Rêve

Le contexte : déjeuner le mardi 14 décembre 2021, deux convives.

Le pitch | La Plume voltige dans le ciel de Paris

Plus qu’un restaurant d’hôtel, La Plume est un restaurant dans un hôtel. Preuve en est, le lieu qui embrasse les toits de Paris, dispose de sa propre entrée, indépendante de celle de l’hôtel cinq étoiles Madame Rêve (inauguré en octobre 2021). Aux commandes de cette table « mode », concurrente directe des adresses estampillées Paris Society (Girafe, Gigi, CoCo, Maison Russe...) ou Moma Group (Tortuga, Ran, Forest, Manko...), pas de grand nom de la gastronomie mais un chef au CV solide. Passé par Zuma Londres et Zuma Dubai — l’un des restaurants les plus impressionnants au monde de par son ampleur et la qualité de son assiette —, Benjamin Six propose une cuisine « fusion » (sans que le terme ne soit ici péjoratif) dans laquelle les influences japonaises prédominent.

Dans l’assiette ? Des saveurs précises, des recettes efficaces

Difficile d’arrêter son choix devant une carte qui, certes, ne brille pas toujours par son originalité, mais se montre fort appétissante. En entrée, on opte pour les avocats croquants, servis frits et pimentés. Une gourmandise rapidement addictive. Plus attendu, le tataki de bœuf Wagyu (jus de truffe noire et ponzu) se révèle tout aussi efficace et démontre un vrai savoir-faire dans le sourcing des produits comme dans l’assaisonnement. Tout en fraîcheur, la salade de chair de tourteau et mizuna (chou-salade japonais) fait également l’unanimité.

Vient le temps des plats. On suit les recommandations de l’équipe en salle qui nous oriente vers le hotpot de homard, sorte de risotto japonais à la bisque épicée, servi encore fumant dans sa « marmite ». Verdict ? Une franche réussite et un goût de reviens-y. Également impeccablement exécutée, la sole servie en tempura, escortée d’algues nori et d’une sauce tentsuyu (dashi, mirin et sauce soja). Cette dernière ne manque pas de qualités (la cuisson du poisson, la délicatesse de la friture, le graphisme du dressage) mais, en contraste avec le hotpot, affiche moins de caractère.

Un sans-faute à peine terni par le parti-pris, discutable, d’offrir une carte des desserts exclusivement composée des classiques de Pierre Hermé (Tarte Infiniment Tatin, 2000 Feuilles, Ispahan, Carrément Chocolat...). C’est évidemment très bon mais on aurait préféré conclure le repas différemment.

Dans la salle ?

C’est l’autre point fort du spot. La vaste salle — 500 m², 140 couverts —, s’ouvrant d’un côté sur les toits de Paris, de l’autre sur un patio arboré (qui donnera accès au plus grand rooftop de Paris au printemps prochain) est aussi confortable que chaleureuse grâce à l’omniprésence du bois (chêne et noyer) et l’utilisation d’une palette de couleurs chaudes. Et la vue sur l’église Saint-Eustache voisine, parmi les nombreux monuments visibles à l’horizon, y est inégalable.

Le service ?

Affable et pro, quoique manquant encore d’automatismes lors de notre déjeuner.

Les plats à goûter ?

Tous les plats décrits plus haut méritent d’être goûtés. Mais si l’on ne doit en retenir qu’un, alors le hotpot de homard remporte nos suffrages.

Bon à savoir ?

S’il est ouvert midi et soir, ce restaurant est indéniablement taillé pour les soirées. Ne serait-ce que pour profiter du bar à cocktails qui n’accueille ses premiers clients qu’à partir de 18h.

Les prix ?

• Snacks de 6 à 10€ ;
• Entrées de 18 à 26€ ;
• Plats de 30 à 46€ ;
• Desserts de 13 à 16€.

On comptera donc environ 60-80€ par tête, hors boissons.
 

Notre avis en un clin d’œil

Dans cette catégorie de restaurants tendance « où voir et être vu », La Plume joue une partition culinaire maîtrisée, quasiment toujours efficace et parfois vraiment enthousiasmante. On ne peut que s’en réjouir.