Paris : on a testé la Brasserie Rosie, une brasserie nouvelle génération à Bastille
Le contexte : Dîner le vendredi 25 janvier, deux convives.
Le pitch : une brasserie parisienne des temps modernes
La cuisine française « tradi » et populaire est plus que jamais d'actualité à Paris. Depuis toujours, elle est à l'honneur aux bouillons Chartier (désormais dédoublé à Montparnasse), Racine ou Pharamond, sous les feux de la rampe depuis l'ouverture, fin 2017, du Bouillon Pigalle (qui doublera également la mise du côté de République). Rue du Faubourg Saint-Antoine, à deux pas de Bastille, la Brasserie Rosie, ouverte en janvier 2020, s’inscrit dans cette mouvance : remettre au goût du jour les plats réconfortants d'antan, en y appliquant les recettes gagnantes de la restauration d'aujourd'hui.
Aux commandes, Juliette Cerdan et Kevin Caradeuc, ont tous deux fourbi leurs armes chez Big Mamma (Libertino, Popolare, Pink Mamma...). Le duo a été à bonne école, et sait désormais ce qui fait le succès d'un restaurant dans l'air du temps : des bons produits (sourcés en direct auprès de 130 producteurs), du fait maison, une ambiance conviviale et des prix calculés au plus juste. Plutôt que la marge a tout prix, l'essentiel est autant de remplir, tous les jours, à tous les services, que de faire revenir une clientèle d'habitués.
En cuisine ? Le jeune chef Eloi Spinnler (25 ans), formé chez Ducasse est entouré d'une brigade solide de quinze cuisiniers dont un charcutier passé par la Maison Vérot et un chef pâtissier, Yohan David, qui s'est fait un nom au Clarence, l'une des tables les plus prestigieuses de la capitale.
Dans l’assiette ?
Des classiques de la cuisine française donc, avec une carte changeant tous les mois. Le dîner s’ouvre sur un pâté en croûte avec foie gras maison, volaille et cochon, des cromesquis d’épaule de cochon cuite 16 heures, sauce carotte piment d’Espelette, et un œuf coque au caviar osciètre (d’Aquitaine). Un sans-faute pour cette entrée en matière placée sous le signe de l'embourgeoisement.
Arrivent les deux plats. D’abord, un magret de canard escortés de carottes rôties et purée de carotte. Les deux accompagnements à base du même légume sont assez différents pour ne pas être redondants, et la cuisson du magret est réussie à merveille. L’aile de raie rôtie au beurre ne déçoit pas mais ne marque pas non plus les esprits. Dans la sauce, où le citron a été remplacé par de l’orange, le beurre semble quant à lui avoir disparu, et la raie se retrouve un peu sèche.
En dessert, le menu nous incite à choisir le saint-honoré, « la spécialité du chef-pâtissier ». Et nous ne sommes pas déçus, les deux mousses vanillées sont légères et onctueuses, les choux goûtus et le caramel sec, fin et craquant. Le deuxième dessert, une part de tarte au citron meringuée, est plus que généreux.
Mais aussi ? Le menu comporte des options végétariennes gourmandes, comme la salade d’hiver au bleu d'Auvergne et cerneaux de noix, ou le parmentier de champignons et châtaignes.
Dans les verres ?
Avec plus de 100 références, une large gamme de prix et toutes les régions viticoles françaises représentées, la carte des vins se veut consensuelle. Derrière le bar, Pierre le barman a une approche plus audacieuse, proposaant onze cocktails — aux noms insolites — réalisés avec des alcools produits en France. « Le Mag de Magloire » (Calvados Père Magloire, cordial de clémentine, feuilles de menthe fraîche, œuf) ou le « Jean-Claude Dusse Tribute » (vodka Vertical,vermouth Dolin blanc, feuilles de sauge, jus de citron vert, sirop de sucre, thé rooibos).
Le décor ?
Deux étages à la déco signée de l'Anglais John Whelan (Bouillon Julien, Brasserie Floderer à Paris, Brasserie Excelsior à Nancy) qui rend hommage au quartier du Faubourg Saint-Antoine, ancien pôle de l'artisanat du bois de la capitale. Le serveurs portent même des vestes bleues d’ouvrier quelque peu déjantées. On trouve en entrant une première partie avec quelques tables, un bar avec comptoir en marbre et banquettes en compartiment, puis un vaste atelier avec miroirs aux murs, lustres en cristal, meubles chinés et grandes banquettes bleues et oranges. Le petit détail en plus ? La balance dans les toilettes, pour voir s’il reste de la place pour dessert.
Le service ?
Accueillant, souriant et de bon conseil, c’est le principal. Mais aussi parfois un peu pressant.
Bon à savoir ?
Sur les 200 places assises, 120 sont réservables via le site Web. Une manière, peut-être, de prendre le contre-pied du modèle imposé par Big Mamma : l’attente sur le trottoir en guise de prélude avant de pouvoir s'attabler. On notera que trois salons sont privatisables, deux de dix places avec tables rondes nappées, le troisième pour 20 convives.
Les prix ?
La promesse sur chaque menu de trouver une combinaison entrée, plat et dessert à 20€. Ce soir-là par exemple : œufs mayonnaise 4€, saucisse-purée ) 12 € et crème brûlée 4€. De manière générale, un bon rapport qualité-prix pour une cuisine entièrement faite maison.
Ce qu’il faut retenir / Notre avis
Mission accomplie pour la Brasserie Rosie. Comme la Brasserie Bellanger a su le faire près de la Gare du Nord, Rosie s'impose comme un très honnête restaurant de quartier, emmené par une équipe jeune et enthousiaste. Convivialité, cuisine gourmande faite maison, bons produits et rapport qualité-prix attractif sont ici les ingrédients de la réussite. Bref, une bonne adresse pour venir déjeuner/dîner entre amis sans se ruiner.
PRATIQUE
Brasserie Rosie
53 rue du Faubourg Saint-Antoine
Paris 11e — France
Horaires
Du lundi au vendredi : déjeuner de 12h15 à 14:30 – Dîner de 19h15 à 22h45
Le weekend : déjeuner de 12h15 à 15h00 – Dîner de 19h15 à 23h
Contact
Tél : +33 (0) 7 49 19 19 62
contact@brasseriesalamode.com
Réservations en ligne sur le site de la Brasserie Rosie