On a testé Dunas de Formentera, notre nouvelle maison de vacances dans les Baléares

Le pitch | Slow-life à Dunas de Formentera

Comme le lis maritime qui perce le sable en août, Dunas de Formentera vient d’éclore parmi les dunes de la plage de Migjorn. Après l’enclave branchée du Gecko Hotel & Beach Club à 10 mn des lieux, la collection d’hôtels Marugal, à qui l’on doit le Cap Rocat à Majorque, Torralbenc à Minorque ou le récent Vermelho au Portugal, redonne une seconde vie à un village d’appartements des années 1960. Si l’esthétique de ces symboles du tourisme populaire en Méditerranée a été totalement repensée pour se marier aux pins maritimes, aux romarins rampants et aux buissons de myrte, l'adresse désormais minimaliste continue de distiller l’insouciance et l’ambiance indolente des grandes vacances, du sel qui colle à la peau et des glaces à l’eau multicolores des restaurants de plage.

Dunas de Formentera | Comment est l’hôtel ?

Comme l’impression d’arriver à la plage en entrant dans le lobby, installé dans un petit bâtiment séparé du reste de l’hôtel. On passe de la route goudronnée à des chemins de sable, qui serpentent entre les 9 petits pavillons de plain-pied ou d’un étage qui regroupent chacun d’une à neuf chambres. Parmi les dunes protégées, on se balade sur les sentiers en caillebotis posés à même le sable, sur le terrain légèrement en pente que gravissent avec vaillance les chariots tout terrain du room service. La végétation méditerranéenne exalte une odeur florale entêtante lorsque l’on rentre des plages de Migjorn et de l’Arenals aux eaux bleues. 

Au sommet du terrain, avec sa vue imprenable sur la longue baie, l’horizon et le cap de Barbaria à l’ouest, la piscine à débordement en arc de cercle, réservée aux clients, est l’escale calme où immédiatement déconnecter sous les savanas, ou genévriers de Phéniciens, ces arbres protégés et tortueux à la croissance très lente. Impossible de les couper, si bien que la terrasse du restaurant a été construite autour de l’un d’entre eux. On trinque face au coucher du soleil, en attendant que le ciel devienne noir d’encre et que la Voie Lactée apparaisse. Formentera est d’ailleurs classée Réserve de ciel étoilée pour la pureté de son ciel nocturne. 

Au restaurant, on dîne sous les ventilateurs de plafond, sans mur pour nous séparer de la brise marine, et face au bar et à la cuisine ouverte où flambe un grill et un four à pizza. Le chef opère derrière un demi-mur décoré de motifs géométriques et graphiques. Si les étincelles du grill hypnotisent, le paysage s’en charge également, les lumières du coucher de soleil font flamboyer l’horizon et la végétation. Sur la table, les classiques de la gastronomie espagnole - gazpacho, boquerones, croquetas de carabineros, calamars croustillants -, des Baléares, et une belle ardoise qui change selon la pêche du jour et l’inspiration du chef. Ce jour-là, turbot entier, bar, poulpe, dorade, mais aussi côte de Blonde de Galice maturée, entrecôte et filet.

Et les chambres ?

À Formentera, le vent qui souffle du large avait fait prendre l’habitude aux habitants d'orienter les constructions vers la terre. Il a donc fallu réaménager les appartements datés et les ouvrir de l'autre côté, vers le large. Dans les 44 chambres, Antonio Obrador a joué une partition de couleurs subtile, un beige au mur qui rappelle la fameuse plage de Ses Illetes, un sol hâlé qui donne envie d’y étendre sa serviette, le mobilier (made in Spain) en bois iroko, aux reflets orangés comme les falaises de Punta Prima. Lie de vin, bleu foncé, rose, les rayures des têtes de lit et des coussins du sofa animent doucement ce cocon enveloppant où il n’y a pas de télévision. Le spectacle est dehors, à admirer sans obstacle depuis ses draps.

Le mobilier intégré, sofa et table de nuit, agrandit encore les chambres, déjà généreuses avec leurs 25 à 60 m², prolongés tout le temps par un balcon ou une terrasse. Touche finale, le sac de plage en tissu et ses 2 foutas, bien pratique pour ne pas encombrer sa valise, et les peignoirs tissés par les frères Bassons de Valencia. Un sablier en bois dans la douche nous rappelle facétieusement que l’eau est rare à Formentera. 

La chambre à booker ? 

Les Junior Suite with Sea View numéro 80 ou la 87 pour leur vue mer panoramique et leur localisation à 80 mètres de la plage. Pour plus d’intimité, les petits pavillons 71 ou 70, sans vue mer mais enfouis parmi les pins. Ils bénéficient de parkings privés.

Ce qui fait la différence ?

La proximité rare avec la plage, sans voisins. Depuis sa chambre, 3 minutes suffisent pour se baigner, et l’on se perd dans le camaïeu de bleus depuis son lit, sa terrasse. Chemins en sable, arbustes, on pourrait s’isoler et ne voir personne pendant toutes les vacances en faisant des room services. Dunas ou la vie sauvage. 

Bon à savoir ?

Situé dans une zone dunaire protégée, Dunas de Formentera s’évertue à minimiser son impact sur l’environnement. Le plastique est proscrit, l’eau provient de la désalinisation de l’eau de mer, les eaux grises sont traitées et utilisées pour l’arrosage. Les produits — y compris du mini-bar avec ces fameux bonbons Mallorca Candy — sont locaux autant que faire se peut.

C’est où ? 

À l’est de Formentera, sur la côte sud. Le port est à 20 mn en voiture. L’hôtel fournit 2 vélos électriques pour se promener dans les alentours et María, jeune duty manager pétillante et sympathique, conseille d’aller faire un tour au petit village d’Es Caló de Sant Augustí (8 mn) et à la plage de Ses Platjetes. 

Ce qu’il faut retenir ? 

Une proposition dont il est difficile de ne pas tomber sous le charme. Mer à un jet de serviette, piscine à débordement, ciel étoilé, coucher de soleil et restaurant de bonne facture, l'hôtellerie dans ce qu'elle a de plus essentielle.  

Les 5 choses que l’on a aimées à Dunas de Formentera

• Enfiler son maillot et descendre à la plage avec sa fouta, sans autres affaires, et jouer dans les rouleaux,
• Le coucher de soleil depuis le coin de la piscine à débordement, un verre à la main,
• Le staff polyglotte, étonnant,
• La simplicité des chambres qui prouve que less is more, on s’y sent tout de suite bien,
• Le beau tableau de poissons du jour : turbot, bar, poulpe, sardines… au grill s’il-vous-plaît.

C’est combien ? 

À partir de 870 € la nuit en haute saison, 250 € hors saison. Fermé de novembre à avril.