Vous êtes ici
Le Brown’s Hotel, discrète légende de Mayfair
Quand on évoque en France les grands palaces londoniens, nos interlocuteurs évoquent volontiers le Connaught ou le Claridge’s, deux établissements emblématiques de Mayfair ou encore le Ritz, le Savoy, le Langham ou le Dorchester, quatre grandes dames incontournables dans la capitale britannique. Sans oublier ceux qui regardent plus volontiers du côté des derniers arrivés tels Bulgari ou COMO. Mais en creusant le sujet avec de fins connaisseurs de Londres, le nom d’un hôtel revient régulièrement, toujours accompagné de compliments, de louanges et d’un grand respect. Cet hôtel, c’est le Brown’s, l’un des plus anciens palaces du Royaume-Uni, désormais dans l’escarcelle de Sir Rocco Forte qui en a fait l’un des joyaux de sa collection lors de son acquisition en 2003.
Petit retour en arrière pour découvrir par le menu cette légende de l’hôtellerie outre-Manche.
1837 - La fondation par les époux Brown
Nous sommes à Londres en 1837. Le Royaume-Uni, encore jeune royaume vit une transition majeure. L’arrivée de la Reine Victoria 1er sur le trône marque officiellement le début de l’ère victorienne dans le pays qui symbolisera l'apogée de la révolution industrielle britannique ainsi que celle de l'Empire britannique au-delà de ses frontières.
C’est en cette même année de couronnement et de changement d’époque que Sarah Brown, alors connue pour être la servante de Lady Byron, et son époux James Brown ouvrent au cœur des rues chics de Mayfair le Brown’s, qui devient instantanément l’un des hôtels les plus en vue dans le tout Londres. Malgré le succès, ils sont alors loin d’imaginer que plus de 175 ans plus tard, leur « bébé » sera le plus ancien hôtel encore en activité à Londres.
Le premier coup de fil de Graham Bell
Cela fait déjà près de 40 ans que le Brown’s a ouvert ses portes et ne désemplit pas attirant aussi bien l’aristocratie britannique de passage à Londres que les riches visiteurs étrangers attirés par la situation centrale, le confort hors pair et la qualité de service proverbiale de l’établissement.
En 1876 c’est un client un peu particulier qui s’installe au Brown’s et marquera pour toujours l’histoire de l’établissement d’Albermarle Street. Alexander Graham Bell arrive au Brown’s avec dans ses valises l’invention qu’il vient de mettre au point et qui va changer à jamais l’histoire des télécommunications : le téléphone. C’est depuis un salon de l’hôtel que Bell, en personne, passera le premier coup de fil de l’Histoire du Royaume-Uni.
Aujourd’hui le téléphone en question est toujours visible dans l’une des plus prestigieuses salles de conférence de l’hôtel.
Une histoire aussi riche que fascinante
Mais résumer l’histoire du Brown’s à cette histoire de coup de fil serait éminemment réducteur. Le passé de l’hôtel est à la hauteur de l’aura que le Brown’s avait à l’époque auprès de la bonne société britannique et des voyageurs les plus exigeants.
Parmi toutes les personnalités qui ont séjourné au Brown’s, citons entre autres Napoléon III et l’Impératrice Eugénie, Theodore Roosevelt, le 26ème président des Etats-Unis qui séjourna ici avant ses secondes noces en 1886 ou encore Rudyard Kipling qui finit d’y écrire son ouvrage le plus légendaire, Le Livre de la jungle en 1894.
En 1899 le Brown’s s’agrandit en investissant les murs d’un établissement voisin, l’hôtel St George et en faisant édifier un cinquième étage. Le Brown’s s’étale désormais sur un total de onze maisons géorgiennes situées de part et d’autre de deux rues célèbres de Mayfair, Albermarle et Dover Street.
Un peu plus tard c’est la reine Elisabeth de Belgique, dite Elisabeth en Bavière, qui s’y réfugiera pendant la Première Guerre mondiale. Autre exilé célèbre, le roi Georges II, qui vécut pendant près de 11 ans au Brown’s après avoir quitté sa Grèce natale en 1924. La Hellenic Suite, la plus majestueuse des suites de l’hôtel lui rend aujourd’hui un hommage éternel.
Haïlé Sélassié Ier, l’Empereur d’Ethiopie, Cecil Rhodes, Arthur Conan Doyle, Robert Louis Stevenson, Bram Stoker ou encore Agathe Christie séjournèrent tous de manière régulière au Brown’s et entretenaient avec lui un rapport quasi-fusionnel. On dit d’ailleurs du roman de Christie A l’hôtel Bertram qu’il est inspiré de la vie quotidienne du Brown’s où elle écrivit de longues heures dans les salons où l’on prend le thé, sans que ça ne fut jamais vérifié (l’Oxford Dictionary of National Biography indique au contraire que c’est le Fleming’s, un autre hôtel de Mayfair, qui a servi d’inspiration à l’auteure).
Sir Rocco Forte aux commandes
Fasciné tant par son style britannique intemporel, son histoire captivante que par sa situation idéale au cœur de Mayfair, l’hôtelier britannique d’origine italienne Sir Rocco Forte fait l’acquisition du Brown’s pour en faire l’un des fleurons de sa prestigieuse collection d’adresses européennes de standing.
Pendant plus de 18 mois l’hôtel ferme ses portes pour être modernisé de fond en comble. 24 millions de livres seront investis dans la plus importante rénovation de l’histoire du Brown’s. Olga Pozzini, propre sœur de Sir Rocco et directrice artistique de la collection prend en charge elle-même la transformation de l’ensemble des chambres et des suites pour leur donner son style à la fois contemporain et chaleureux qui fait la renommé des établissements Rocco Forte à travers toute l’Europe. Les puristes du style victorien traditionnel crient à la trahison, le reste du monde applaudit tant le résultat, à la croisée des chemins, est une réussite totale.
Pour compléter cette rénovation, le lobby est remis à neuf suivant les plans originaux, un spa – réservé aux massages – est aménagé au sous-sol, le prestigieux chef britannique Mark Hix est appelé à la rescousse pour prendre le contrôle du restaurant de l’hôtel, renommé HIX Mayfair, tandis que le Donovan Bar rend hommage au grand photographe de mode anglais Terence Donovan avec des dizaines de ses tirages accrochés au mur.
Sir Rocco Forte peut être fier de lui. D’une légende vieillissante de l’hôtellerie londonienne, il a recréé une nouvelle étoile au style intemporel. Pari réussi.
9 raisons de séjourner aujourd’hui au Brown’s Hotel
Dans la ville d’Europe qui compte le plus d’hôtels de luxe, il n’est pas toujours évident d’arrêter son choix. Nous avons listé pour vous les 9 raisons qui font du Brown’s une escale incontournable de vos week-ends à Londres.
- Pour sa situation en plein cœur de Mayfair : Dover Street, New Bond Street, Piccadilly et Regent Street sont toutes à quelques minutes de marche ce qui fait un hôtel idéal pour le shopping, les sorties nocturne comme pour la découverte des nombreuses galeries d’art du quartier ou des restaurants étoilés qui peuplent les rues adjacentes.
- Pour le style élégant, contemporain et cosy insufflé par Olga Pozzini dans chacune des chambres et suites de l’hôtel. Les lignes sont modernes, les tons neutres et chauds, les matériaux nobles. On frise ici la perfection.
- Pour son bar, le Donovan Bar, un modèle du genre avec son ambiance intimiste et ses cocktails sophistiqués.
- Pour en apprendre plus sur l’art : le Brown’s organise chaque samedi matin des tours guidés des prestigieuses galeries d’art voisines de l’hôtel.
- Pour ses suites fabuleuses, en particulier les Hellenic Suite, Kipling Suite, Albemarle Suite et leurs immenses fenêtres du sol au plafond garantissant une luminosité sans pareille à Londres.
- Pour déjeuner ou dîner au HIX Mayfair, la table de Mark Hix, l’un des petits prodiges de la nouvelle gastronomique britannique et fer de lance de la mouvance locavore et durable.
- Pour voir le téléphone où Alexander Graham Bell passa le premier coup de fil du pays : demandez à la réception de vous escorter jusqu’au salon Bell – une salle de conférence - où se trouve désormais l’appareil
- Pour son afternoon tea traditionnel, considéré, à juste titre, comme l’un des meilleurs de Londres. Atmosphère 100% authentique, le raffinement britannique dans ce qu’il a de meilleur.
- Pour la gentillesse de son personnel : il est rare de trouver du personnel incompétent dans un hôtel à plusieurs centaines d’euros la nuit. Celui du Brown’s, en plus d’être efficace et très professionnel, se montre également incroyablement serviable et aimable. D’autres palaces devraient en prendre.
- 117 : le nombre de chambres et suites
- 350 : le prix en euros minimum pour séjourner au Brown's
- 1837 : la date d'inauguration de l'hôtel
- 1876 : la date du premier coup de fil de l'histoire par Alexander Graham Bell
- 2003 : la date à laquelle Sir Rocco Forte a repris l'établissement
- Londres est reliée depuis Paris jusqu'à 20 fois par jour en Eurostar et jusqu'à près de 30 fois par jour en avion par Air France/City Jet, British Airways et Easyjet, au départ de Paris Orly et Roissy-Charles de Gaulle et à destination des quatre plus grands aéroports londoniens : London Heathrow, London City, London Gatwick et London Luton
- Londres est également reliée par des vols directs depuis toutes les grandes villes françaises (Marseille, Lyon, Nantes, Bordeaux, Strasbourg, Nice...)
Pour que Londres n'ait plus de secrets pour vous, retrouvez le City Guide de Londres avec les 180 meilleures adresses de la ville.
Découvrez également 72 heures à Londres, le programme du week-end idéal dans la capitale britannique.