Amsterdam Dance Event : plongée au coeur du festival électro incontournable de l'automne
Quelques mots d’introduction sur Amsterdam Dance Event s’imposent avant de rentrer dans le vif du sujet. Amsterdam Dance Event, ou ADE pour les intimes, n’est en effet pas n’importe quel événement de la scène dance music ou de la communauté des musiques électroniques.
Comme peut l’être Sónar chaque année en juin à Barcelone, ADE est un rendez-vous incontournable pour les amateurs de musiques électroniques mais aussi pour ceux qui la font, artistes, labels, DJs, promoteurs ou agents. Car ADE n’est pas un festival comme les autres. Ses organisateurs le définissent comme une « plateforme open-source » sur laquelle chacun est libre de venir se plugger. Pas étonnant donc que l’événement, qui attirait seulement en 1996 quelques milliers de clubbers lors d’un petit nombre de soirées soit devenu un festival tentaculaire et incomparable, absolument unique en son genre.
Les chiffres de la vingtième édition, célébrée du 14 au 18 octobre 2015 donnent le tournis et suffisent à comprendre la dimension hors norme d’Amsterdam Dance Event. ADE en 2015, c’était 2 289 artistes participant, près d’un millier d’évènements (dont 300 soirées) dans des centaines de lieux à travers la ville, drainant au total plus de 360 000 visiteurs en l’espace de quatre jours seulement.
Après avoir publié il y a quelques semaines notre sélection des dix meilleures soirées d’Amsterdam Dance Event, on partage avec vous un récit subjectif de ce que nous avons vécu (mais aussi ce que nous avons manqué) sur place. Du clubbing et des fêtes impressionnantes mais pas seulement.
Mercredi 14 octobre : l’ouverture pour les initiés
Le coup d’envoi da la vingtième édition d’Amsterdam Dance Event a été donné le matin même. Mis à part les locaux, rares sont ceux à être déjà arrivés sur place (ce qui est également notre cas !) mais cela n’empêche pas les hostilités de commencer, avec au programme, quelques surprises.
17h – Au Nova, le magazine britannique DJ Mag organise son propre before, invitant Tapesh, Andrea Oliva et Secondcity, trois DJs du collectif ANTS qui fait danser les clubbers de l’Ushuaïa à Ibiza chaque samedi de la saison.
18h30 – A l’initiative de l’association 10,000 hours qui milite en faveur du don de temps pour les autres, un curieux concours de cuisine est organisé. Dans une sorte de Master Chef électro, le DJ et producteur danois Kölsch remet en jeu son titre de meilleur chef de la scène électro face à Seth Throxler, l’une des nouvelles stars de la scène house underground.
20h - Le jury composé de DJs aussi prestigieux que Carl Cox, Joseph Capriati ou Paul Oakenfold récompense une nouvelle fois Kölsch pour sa poitrine de porc à la sauce barbecue indonésienne, purée de topinambours, pommes pickles,choux, oignon et émulsion de coriandre (rien que ça !). Après avoir cuisiné, les artistes passent en salle partager les plats préparés avec les sans-abris invités par 10,000 hours. Belle initiative.
22h – Les premières « vraies » soirées commencent. Le mercredi a beau être considéré comme le maillon faible des cinq journées que dure ADE, le programme officiel du festival dénombre pas moins d’une cinquantaine de teufs dans environ autant d’endroits à travers la ville !
La scène house berlinoise est à l’honneur avec Still vor Talent x Exploited à De Marktkantine (l’un des lieux aux line-ups les plus intéressants) où se produisent Claptone et Oliver Koletzki. Un autre label phare de la house progressive, Toolroom, tient au même moment son rassemblement en présence de Mark Knight et Technasia.
D’une soirée à l’autre, d’un lieu à l’autre, on note une étonnante diversité de styles. Les rois de l’EDM de stade Hardwell ou Nicky Romero sont programmés en même temps que des vétérans et véritables piliers de la scène underground comme Maurice Fulton.
Jeudi 15 octobre : le début des choses sérieuses
9h – Et oui, vous avez bien lu, neuf heures ! Les journées commencent tôt à ADE avec un programme qui compte des centaines d’évènements, bien au-delà du clubbing et des soirées. En l’occurrence, le rendez-vous est donné à la Rembrandthuis, là où vivait Rembrandt au XVIIIème siècle.
C’est ici que Jeff Mills, pionnier de la techno de Detroit , et toujours à la pointe de l’expérimentation des musiques électroniques, vient chercher l’inspiration pour composer trois nouveaux tracks inédits.
Dans l’auditorium adjacent au studio, les détenteurs de l’ADE Card peuvent regarder le travail du maître en direct, derrière des écrans.
12h30 – Amsterdam Dance Event est aussi l’occasion pour les professionnels des musiques électroniques et de la dance music de se retrouver dans une série de conférences et discussions sur les grands enjeux du moment.
De Roger Sanchez, auteur de tubes house au début des années 2000, et vainqueur d’un Grammy Award à Chagall, artiste qui expérimente de nouvelles manières de faire de la musique live grâce à un gant connecté en passant par Afrojack, ex de Paris Hilton et superstar de l’EDM, les intervenants sont aussi nombreux que les courants et sous-genres des musiques électroniques !
17h30 – Plus de 24 heures après l’ouverture officielle d’ADE 2015, notre Thalys entre enfin en gare d’Amsterdam Centraal… sous une pluie battante.
18h – Après avoir récupéré notre bracelet permettant d’accéder à l’intégralité des événements du festival (et avoir pu constater par la même occasion le degré d’organisation du festival), on se dirige vers le canal Keizersgracht dans le quartier tendance de Jordaan. À quelques dizaines de mètres d’écart, le Felix Meritis, le plus grand centre d’information éphémère du festival et le Dylan, boutique-hôtel qui sert de plateforme de networking à tous les professionnels de l’industrie. Journalistes, patrons de labels, promoteurs, PR Managers, tous se retrouvent pour échanger et boire une bière tout en préparant les plans de la soirée.
22h – L’heure des choix a sonné. Parmi les dizaines d’évènements aux line-up alléchants, disséminés partout dans la ville, lequel choisir ?
La soirée Innervisions avec Dixon et Âme à De Marktktantine ? Pete Tong et Kölsch à Air en plein centre-ville? MK et Amine Edge & Dance à l’intimiste Chicago Social Club, lui aussi en plein-centre ? Ou plutôt The Magician (au Melkweg), les 25 ans du mythique label Ninja Tune (dans une autre salle du Melkweg), le résident du Berghain Rødhåd (ITW) ou la gigantesque rave techno du label Drumcode d’Adam Beyer au Gashouder ?
Ou encore Maya Janes Cole et Dusky au Scheepsbouwloods, Bondax au De Balie ou la soirée ANTS / La Familia (Andhim, Andrea Oliva, Huxley, &ME…) à Amsterdam Studio’s ? La liste des fêtes qui valent le détour semble infinie. Le dilemme est cornélien.
00h – On se dirige finalement vers Mediahaven, studio de télé au nord-ouest de la ville, dans un quartier en pleine mutation, transformé le temps d’ADE en dancefloor géant. C’est ici que le promoteur de soirées et festivals local Loveland (connu pour son festival éponyme au mois d’août, également à Amsterdam) a décidé de poser ses valises pour les trois jours à venir. Et pour l’occasion, Loveland a vu les choses en grand, programmant successivement le Diynamic Showcase du DJ allemand Solomun, la soirée ENTER. du pape de la minimale Richie Hawtin et Circoloco, collectif à la tête de l’une des plus mythiques soirées techno d’Ibiza. Du très lourd donc.
00h30 – Après avoir passé sans encombre l’entrée et la sécurité (l’occasion de constater une nouvelle fois à quel point tout est parfaitement organisé), on découvre la scène n°3 dans le Basement du Mediahaven. DJ Phono y termine son set sur Solitary Daze, l’un des classiques de Maceo Plex, qui résonne à plein volume dans ce parking à l’acoustique stupéfiante.
01h – On remonte pour atteindre la scène n°2 où se produisent les Norvégiens Ost & Kjex (que nous avons interviewé lors de leur passage à Paris début octobre). La salle se remplit et la pression monte d’un cran à l’occasion d’un live mêlant efficacement sonorités house typiques du label Diynamic et vocaux entêtants. Les danseurs ne prêtent pas attention à Solomun, la star de la soirée, discrètement installée sur scène pour regarder la performance de ses poulains.
02h05 – Sur la scène principale, à la scénographie spectaculaire, Stimming laisse sa place à Adriatique. Le duo suisse confirme ici sa montée en puissance, livrant un set parfaitement calibré, alternant entre ses propres classiques (Rollox) et des nouveautés décoiffantes (une Unreleased Track de Dixon qui fait le bonheur des fans de deep house allemande depuis quelques mois) devant plus de 4 000 clubbers conquis.
04h pétantes – Attendu tel le Messie par une foule chauffée à blanc par le mix du duo helvète, Solomun prend les platines ouvrant son set sur son remix de Whilk & Misky - Clap Your Hands, l’un de ses morceaux phares de la saison 2015.
05h30 – Les lumières sont aveuglantes, l’atmosphère extatique. Solomun lâche un remix de Sol (Everyday of my life), un titre progressif signé Pryda d’une rare efficacité devant un dancefloor de 4 000 personnes. Le public exulte. Et une fois de plus, force est de constater que le bonhomme, que l’on voit pour la cinquième fois en autant de mois, sait, se renouveler en permanence pour surprendre la foule.
06h05 – Le set de Solomun est sur le point de s'achever. Le maître de la soirée achève sa performance en jouant Zora, l’une de ses propres productions avec lesquelles il a pris l’habitude de clôturer ses mix en 2015.
06h30 – Comme des milliers d’autres clubbers, restés jusqu’à la dernière seconde de cette soirée magique, on repart exsangues mais heureux.
Vendredi 16 octobre : le dilemme des amateurs de techno
16h30 – Après avoir finalement raté la conférence du magicien brésilien de la house Gui Boratto, on prend la direction du FOAM, musée de la photographie dans le quartier des canaux. C’est ici que se visite l’exposition Magnum : Contact Sheets, consacrée à certains des clichés les plus mythiques de la célèbre agence de photojournalistes. Le rapport avec ADE ? Un audioguide revisité, mêlants extraits sonores d’archive et musique, à écouter sur son smartphone pendant que l’on découvre l’exposition. C’est aussi ça ADE.
19h45 – Il n’a pas cessé de pleuvoir à Amsterdam depuis notre arrivée mais la pluie, devenue bruine, rend le port du parapluie (aux couleurs d’ADE bien sûr) facultatif. C’est en tout cas le constat que nous faisons en voyant la foule attroupée devant le Melkweg, célèbre salle de concert du quartier de Leidseplein où David August vient présenter son nouveau live.
20h30 – La salle est comble pour le show du petit prodige allemand, auteur inspiré d’une house atmosphérique et envoûtante, qui est venu ce soir accompagné sur scène de musiciens : un guitariste, une harpiste et une chanteuse.
22h – Le concert se termine sous un tonnerre d’applaudissements. Si la première partie du live a pu sembler répétitive, la seconde moitié du show était franchement enthousiasmante. Et n’a fait que confirmer l’engouement pour cet artiste discret, passé lui aussi par le label hambourgeois Diynamic.
22h30 – Comme la veille, il est quasiment mission impossible de choisir sa prochaine destination tant le programme est dense. En une seule soirée à Amsterdam, le line-up est aussi dense qu’en trois mois à Paris !
Parmi les teufs qui ont retenu notre attention, citons, entre autres :
- Awakenings presents Carl Cox & Friends (Carl Cox, Joseph Capriati, The Martinez Brothers, Nicole Moudaber) au Gashouder
- Hitec presents Terminal M (Monika Kruse, Karotte) au Dido Events, Dave Clark au Melkweg, John Digweed, lui aussi au Melkweg, les 10 ans de BoysNoize Records (BoysNoize, 2ManyDjs, Miss Kittin, Para One…) au Paradiso,
- la soirée du label Ellum (Maceo Plex, Agoria, Scuba), Suara (Tube & Berger, Coyu) au Panama, Paradise (Jamie Jones, Jackmaster, Eats Everything) au Scheepsbouwloods
- mais aussi Kerri Chandler au Sugar Factory, Dekmantel (Marcel Dettmann, Ben Klock) au Westergastheater, KiNK à Undercurrent, HYTE (Ricardo Villalobos, Sonja Moonear, Margaret Dygas…) au Warehouse Elementstraat sans oublier ENTER. (Richie Hawtin, Hot Since 82, Dubfire…) dans le cadre de Loveland à Mediahaven, comme Diynamic Showcase le jeudi soir.
00h30 – Comme la veille, on choisir de faire l’impasse sur les évènements les plus intimistes pour rejoindre Awakenings où se produit l’un des patriarches de la techno mondiale, Carl Cox, entouré de ses proches (Joseph Capriati) et protégés (Nicole Moudaber, au sujet de laquelle il ne tarit pas d’éloges) dans un lieu atypique, un ancien réservoir de gaz, fidèle à l’esprit originel des rave des années 80 et 90.
02h00 – Le son tape très, très fort au Gashouder. La soirée, sold out depuis un moment, est, comme on s’y attendait, pleine à craquer. Après plus de vingt-cinq ans de carrière, Carl Cox continue d’attirer les foules. Même si en l’occurrence, ce sont les Martinez Brothers, jeunes DJs du Bronx qui au début de leur carrière à la fin des années 2000, ne se déplaçaient qu’avec leur père, faute d’être majeurs !
04h30 – Le set de Nicole Moudaber s’achève. Le légendaire Carl Cox s’installe à son tour derrière les platines. Dans une débauche de lumières et feux d’artifices, il déroule un mix 100% techno qui, à défaut d’être très surprenant, a le mérite d’être diablement efficace.
Les canons à CO2, les lasers, l’ambiance électrique, la hauteur sous plafond de plus de 12 mètres, les milliers de teufeurs extatiques, on se croirait dans un Space (Ibiza) version XXL, les prix vertigineux des verres en moins.
06h25 – Le DJ italien Joseph Capriati, aperçu mercredi soir au concours culinaire en présence de Kölsch et Seth Throxler, a la lourde responsabilité de reprendre les platines après Carl Cox qui a littéralement retourné l’ancienne citerne de gaz. On aurait aimé rester plus longtemps mais ADE est encore loin d'être fini. Il paraît plus sage de rentrer.
Samedi 17 octobre : eat, sleep, rave, repeat
16h30 – On passe rapidement chez Droog, concept store à la pointe des tendances en matière de style et de design (le lieu possède même un hôtel expérimental… d’une seule chambre) pour découvrir une installation sonore inspirée des travaux de Donald Leslie, inventeur de la cabine éponyme dans les années 1930 qui a contribué à populariser le mythique orgue Hammond.
Les explications sont discrètes. Rares sont les badauds à réellement comprendre le fonctionnement de l'installation. Dommage car l'expérience se veut interactive, chacun étant invité à pianoter sur le clavier pour comprendre l’acoustique particulière de la machine.
18h30 – Changement d’univers radical. On attend désormais le ferry sur les quais derrière Amsterdam Centraal. Notre destination ? Le quartier de NDSM, ancien chantier naval transformé en vaste lieu d’expérimentations artistes à ciel ouvert.
Mais si on vient aujourd’hui à NDSM, ce n’est pas pour flâner au milieu de sculptures contemporaines monumentales mais pour Dockyard, festival techno aux allures de rave tentaculaire qui a débuté un peu plus tôt dans la journée.
20h – Malgré le froid et le temps maussade, des milliers de fêtards déambulent d’une scène à l’autre. Ou plutôt d’une tente à l’autre.
Au total ce sont plus de 10 000 personnes de tous âges et de tous les horizons qui profitent des soundsystems ultra puissants (on commençait à entendre frémir les basses sur le ferry, à plus d’un kilomètre du lieu de la fête) poussés par des pointures techno comme Monika Kruse, Karotte, The Advent, Paul Ritch, Sasha Carassi, DJ Rush…
Paco Osuna ou Sam Paganini, qui ont l’honneur des deux plus grandes tentes, se la jouent bulldozers, écrasant leurs tentes respectives de sets techno aussi imparables qu’ultra puissants. Au même moment, les Roumains du RPR Soundsystem (Rhadoo, Petre Inspirescu, Raresh), réputés pour être l’un des trios techno les plus créatifs du moment, jouent un set marathon (5 heures) sur une scène plus modeste et devant un parterre moins fourni. A côté d'Osuna et de Paganini, leur set ressemblerait (presque) à de la musique de chambre.
23h30 – Dockyard vient de s’achever mais la fête continue à NDSM où le promoteur de festivals néerlandais DGTL s’est associé au label allemand Kompakt pour proposer une soirée dédiée à la techno mélodique et atmosphérique. Et comme à Barcelone au mois d’août dernier où DGTL s’était déjà associé au label de Cologne, la soirée affiche complet. La présence de quelques stars des scènes house et techno actuelles (Maceo Plex, Kölsch, Michael Mayer, Hunter/Game…) n’y est sûrement pas pour rien.
23h45 – Le chassé croisé entre les fêtards épuisés (et parfois livides) sortis de Dockyard et ceux arrivant à DGTL donne lieu à des déplacements de foule sur les quais, dans un calme étonnant. Les agents de sécurité des ferrys semblent plus amusés qu’inquiétés par la situation. Tant mieux.
00h30 – Épuisés par la débauche sonore de Dockyard, on renonce à se rendre à la soirée organisée par Audio Obscura en l’honneur du label Life & Death dans la très respectée salle de concert Muziekgebouw aan 't IJ. On ne verra donc pas Tale of Us, le live de Recondite, Mind Against ou le DJ amstellodamois Job Jobse.
00h45 – Comme si les regrets de ne pas voir le duo italien installé à Berlin Tale of US ne suffisaient pas, on se plonge dans le programme de la soirée pendant notre retour dans un tram bondé. Ce qui nous permet de constater, avec une pointe de dépit, que nous raterons également les prestations des légendaires pionniers de la house new-yorkaise, les Masters at Work mais également d’artistes aussi talentueux et variés que John Talabot, Roman Flügel, Seth Troxler, Apollonia, David Squillace, Art Department, Joris Voorn, Agoria, Henrik Schwarz, Solee, Uner, Ron Trent ou Squarepusher.
A noter que les stars de l’EDM sont également présentes dans le cadre du Amsterdam Music Festival (AMF). David Guetta, Tiësto, Alesso ou DJ Snake sont aussi à ADE. Aussi étonnant que cela puisse paraître.
Dimanche 18 octobre : toutes les bonnes choses ont une fin
13h – Le dimanche à ADE n’est pas le jour de mariage mais celui des afters ! Pléthore de DJs jouent jusque tard dans la matinée – quand ce n’est pas dans l’après-midi, pour ceux qui auraient du mal à se résoudre à rentrer chez eux.
El Row, le plus célèbre (et le plus bordélique) des afters barcelonais, se délocalise ainsi, le temps d’un dimanche au Melkweg invitant, entre autres, Technasia, à jouer jusqu’à 17h30 !
17h30 - Pour terminer en beauté notre week-end amstellodamois, alors que la pluie a fin cessé de tomber, on opte pour un dernier passage à Thuishaven où deux chapiteaux décorés façon cirque accueillent les labels Objektivity et 3000° Records. Le vétéran Marshall Jefferson, auteur de l’un des tous premiers tubes de l’histoire de la house, Move Your Body (1986) y est l’un des invités d’honneur.
Il enchaîne les classiques disco et early house / techno (Strings of Life, Nights Over Egypt…). Malheureusement pour lui, l’audience, majoritairement née après que les tracks en question n'aient vues le jour (c'est à dire au milieu des années 90, à vue de nez) semble être peu réceptive à cette impeccable sélection de all time classics.
19h – C’est finalement le DJ Dale Howard qui arrivera à faire revenir sur le dancefloor tous ceux qui avaient décroché pendant le set de Marshall Jefferson. En attendant les sets d’Anja Scheinder et de Dennis Ferrer qui doivent clôturer la soirée sous le chapiteau n°1... mais que l'on ne verra pas, faut de temps. Il est déjà l'heure de rejoindre la gare.
20h20 – Notre Thalys en direction de Paris Nord entre en gare, quai n°15, à Amsterdam Centraal. Il est temps de faire nos adieux à la capitale néerlandaise et à Amsterdam Dance Event. Malgré un programme dense et de très beaux moments passés sur place, on ne peut s’empêcher de ressentir un peu de frustration en repensant à tout ce que nous n’avons PAS pu faire. Soit environ 98% du programme !
Heureusement, les regrets ne durent qu'un temps. Alors que le Thalys s’enfonce dans la nuit en direction de la frontière belge, il suffit de regarder quelques vidéos tournées ces quatre derniers jours pour retrouver le sourire. Et déjà envisager l’édition 2016…